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Le Scriptorium - Page 113

  • Poèmes Au fil de l’eau

     

    Il y a dans la campagne une pluie qu’on ne sait

    pas lire encore, elle n’a pas commencé à tomber

    mais déjà, elle fait refermer le livre des malheurs

    dont on n’a su qu’effeuiller les pages.

     

    À peine

    cette pluie entrouvre-t-elle

    une ancienne monotonie qui vient avec le soir

    et cela suffit

    aux manières d’oiseaux,

    au chemin qui part devant soi ravir la lumière.

     

     

     

    oiseau de pluie.jpg

    Source 

      

     

    Sous le pont de Peut-être

     

     

    Peut-être écrivons-nous

    sans cesse

    une scène d’avant le déluge,

     

    ou bien un récit

    qui s’emploie nuit et jour

    à déchiffrer la source,

     

    ou bien encore une tribu de fantaisies

    à multiplier les alibis

    au creux des eaux dormantes.

     

    Peut-être écrivons-nous en goutte à goutte

    pour ne pas désespérer de trop

    la liturgie du vert.

     

    Peut-être écrivons-nous

    sous le tumulte des rivières,

    sans faire attention au niveau

    qui descend, qui descend.

     

    Peut-être écrivons-nous en polissons indignes

    pour tirer la nappe phréatique

    à la barbe des prévisionnistes.

     

    Peut-être écrivons-nous

    pour rejoindre l’exact partage des eaux

    entre l’insignifiant et le décisif.

     

     

     

    Peut-être écrivons-nous

    pour atteindre le lac

    dans sa gloire anonyme.

     

    Peut-être écrivons-nous

    pour nous désengorger,

    pour nous désaltérer,

    pour nous offrir la poire

    jusqu’à plus soif.

     

    Peut-être écrivons-nous

    pour ne plus nous baigner deux fois

    avec Héraclite

    dans le même fleuve pollué.

     

    C’est autant de raisons pour quoi

    les fronts des auteurs que nous sommes

    parfois

    ruissellent.

     

    Dominique Sorrente 

     

     

    Partage des eaux.jpg

    Source

    Le Partage des eaux

     

     

    le seuil délivre l’eau en partage le sens de belles stries j’étais ici un soir je me souviens du vent des sorties familiales du poète ses mots ceux qui allaient par barques poussant de longs bâtons dans le courant

    sortie il y a peu du roc en gouffre avide et résurgent en bascules comptables des millénaires et des fournaises nues fumées des matins neufs porte entrouverte vers midi et le soleil crissant d’oiseaux énigmatiques

    hommes qui marchent d’un pas simple qui mangent à leur table qui parlent car il faut dire les distinctions notables de la beauté des eaux en deux cours dévolus être la fonte des massifs des maquis la dilution des fugues en cascades le cours le glissando d’algues et de fraîche envie

    c’est le soleil musqué les renoncules et le doux et le frais et l’ample déraison qui s’ébrouent vivement à l’arrondi des plaines

    c’est moi c’est toi l’aube et le crépuscule l’étoile le désir bleu l’eau sans cesse issue de nous qui délivrent des maux

     

     

    Olivier Bastide

     

     

     

    >> Détour en poésie aussi ICI 

  • Un Scriptorium aux champs !

     

    Script_PLC_Eau.jpg

     

    LE SCRIPTORIUM

    logoScript.jpg

    vous invite à son Intervalle de Printemps


    « Au fil de l'eau »

     

    le samedi 14 mai 2011 à partir de 10h30

     

    à La Petite Librairie des Champs  à Boulbon*(13)

     

    Le point de rdv du matin est fixé au village de Boulbon à 10h30,

    Place du Marché 

     ** * **

     

     

    La rencontre s'articulera en deux temps  :

    • Le matin, de 10h30 à 12h30  sera occasion de déambulations en lectures dans les rues de Boulbon :

    Les poètes du Scriptorium (Dominique Sorrente, Angèle Paoli, Olivier Bastide, André Ughetto, Valérie Brantôme…) liront et partageront, en plusieurs haltes, des créations et des écrits d’auteurs, sur le thème « Écrits au fil de l’eau » au cours d’une pérégrination dans le village. Les participants qui le souhaitent sont invités à y prendre part avec textes tirés de leur bibliothèque ou de leur crû…

    • 12h30 à 14h : repas tiré du sac.
    • L'après-midi , de 14h30- 16h30 à la Petite Librairie des Champs, s'ouvrira sur un temps de lecture-débat sur le thème « Poésie, vous avez dit collectif ? » au cours duquel interviendront Dominique Sorrente pour Le Scriptorium,  Angèle Paoli pour la revue en ligne Terre de Femmes, André Ughetto pour l'association Poieo et la revue marseillaise Phoenix, ainsi qu' Henri Tramoy pour Soleils et Cendre

    Le Scriptorium est un pari lancé il y a dix ans pour faire exister un collectif en poésie à travers des expressions diverses : intervalles, jumelages, caravanes poétiques etc… Ce défi qui a connu de régulières métamorphoses a donné lieu à la publication d’un livre «Portrait de groupe en poésie » en 2010.  L’expérience du Scriptorium est l’occasion de partager un échange de vues sur ce type de démarches. Dans une époque marquée par un fort individualisme et le jeu croissant des réseaux numériques, peut-on croire à la possibilité d’une vie collective en poésie ? Et si oui,  quels ingrédients sont-ils nécessaires pour assurer la viabilité d’un tel projet ? Le débat sera animé par Olivier Bastide, à partir d’une présentation de l’aventure du Scriptorium par Dominique Sorrente Il sera ponctué de lectures de textes extraits du livre « Portrait de groupe en poésie » (BoD 2010).

     

     

    Brant_blog.jpg

     


    LE PRÉSENT


    Je regarde les eaux et les cannes
    d’un bras de fleuve et le soleil
    dans l’eau.

    Je regardais, j’étais mais je suis.
    La vase sèche entre les racines.
    Mon verbe est au présent.
    Ce monde, reste d’incendies,
    veut exister.
                          Des insectes tendent
    des pièges longs comme des millénaires.
    Les éphémères se dissipent. Se défont
    gravés dans le doux vent d’Arcadie.
    Une barque traverse le fleuve.
    C’est un serf de l’évêque Baudus.1
    Il franchit la paille d’une cabane
    effritée sous maintes lunes.
    Je dicte ma loi ironique
    aux feuilles qui bourdonnent, au vol
    nerveux du dragon-volant.
    Je confie aux cannes fausses éternelles
    la grande stratégie du Yenan jusqu’à l’Hopeï. 2
    Je lis le signe qu’une main armée grave
    sur l’écorce du pin,
    elle prépare le feu de l’ambre où je resterai visible.



    1.Baudus : évêque imaginaire du Moyen Âge.
    2. Marche des armées révolutionnaires chinoises de Yenan à Pékin (1936).



    Franco Fortini, Ce mur (1962-1972)

    [Questo muro, Mondadori, Milano, 1973], in Une fois pour toutes*, Poésie 1938-1985, éditions fédérop, 1986, pp. 78-79. Poème traduit de l’italien par Bernard Simeone.


     ** Version originale du poème sur Terres de Femmes.

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    PLC_livres.jpg* LA PETITE LIBRAIRIE DES CHAMPS :

    Le Moulin Brûlé 
    13150 Boulbon
    France

    04 90 43 94 82 / 06 26 41 70 42

     

    http://lapetitelibrairiedeschamps.blogspot.com 

  • Du côté de Belarbeltza

    chambre_fleurs_champs_photogr_inc.jpg

     

     

    es-tu de retour
    sans jamais avoir touché la demeure ?

    est-ce là que vie se fait ?

    dans le projet qui n’a pas substance de temps
    dans le mot qui n’a pas substance de porte

    dans la peau qui mêle son grain à celui de la rose
    pleine de l’infini désert


    Jos Roy

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