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Le Scriptorium - Page 112

  • Un Scriptorium aux champs !

     

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    LE SCRIPTORIUM

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    vous invite à son Intervalle de Printemps


    « Au fil de l'eau »

     

    le samedi 14 mai 2011 à partir de 10h30

     

    à La Petite Librairie des Champs  à Boulbon*(13)

     

    Le point de rdv du matin est fixé au village de Boulbon à 10h30,

    Place du Marché 

     ** * **

     

     

    La rencontre s'articulera en deux temps  :

    • Le matin, de 10h30 à 12h30  sera occasion de déambulations en lectures dans les rues de Boulbon :

    Les poètes du Scriptorium (Dominique Sorrente, Angèle Paoli, Olivier Bastide, André Ughetto, Valérie Brantôme…) liront et partageront, en plusieurs haltes, des créations et des écrits d’auteurs, sur le thème « Écrits au fil de l’eau » au cours d’une pérégrination dans le village. Les participants qui le souhaitent sont invités à y prendre part avec textes tirés de leur bibliothèque ou de leur crû…

    • 12h30 à 14h : repas tiré du sac.
    • L'après-midi , de 14h30- 16h30 à la Petite Librairie des Champs, s'ouvrira sur un temps de lecture-débat sur le thème « Poésie, vous avez dit collectif ? » au cours duquel interviendront Dominique Sorrente pour Le Scriptorium,  Angèle Paoli pour la revue en ligne Terre de Femmes, André Ughetto pour l'association Poieo et la revue marseillaise Phoenix, ainsi qu' Henri Tramoy pour Soleils et Cendre

    Le Scriptorium est un pari lancé il y a dix ans pour faire exister un collectif en poésie à travers des expressions diverses : intervalles, jumelages, caravanes poétiques etc… Ce défi qui a connu de régulières métamorphoses a donné lieu à la publication d’un livre «Portrait de groupe en poésie » en 2010.  L’expérience du Scriptorium est l’occasion de partager un échange de vues sur ce type de démarches. Dans une époque marquée par un fort individualisme et le jeu croissant des réseaux numériques, peut-on croire à la possibilité d’une vie collective en poésie ? Et si oui,  quels ingrédients sont-ils nécessaires pour assurer la viabilité d’un tel projet ? Le débat sera animé par Olivier Bastide, à partir d’une présentation de l’aventure du Scriptorium par Dominique Sorrente Il sera ponctué de lectures de textes extraits du livre « Portrait de groupe en poésie » (BoD 2010).

     

     

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    LE PRÉSENT


    Je regarde les eaux et les cannes
    d’un bras de fleuve et le soleil
    dans l’eau.

    Je regardais, j’étais mais je suis.
    La vase sèche entre les racines.
    Mon verbe est au présent.
    Ce monde, reste d’incendies,
    veut exister.
                          Des insectes tendent
    des pièges longs comme des millénaires.
    Les éphémères se dissipent. Se défont
    gravés dans le doux vent d’Arcadie.
    Une barque traverse le fleuve.
    C’est un serf de l’évêque Baudus.1
    Il franchit la paille d’une cabane
    effritée sous maintes lunes.
    Je dicte ma loi ironique
    aux feuilles qui bourdonnent, au vol
    nerveux du dragon-volant.
    Je confie aux cannes fausses éternelles
    la grande stratégie du Yenan jusqu’à l’Hopeï. 2
    Je lis le signe qu’une main armée grave
    sur l’écorce du pin,
    elle prépare le feu de l’ambre où je resterai visible.



    1.Baudus : évêque imaginaire du Moyen Âge.
    2. Marche des armées révolutionnaires chinoises de Yenan à Pékin (1936).



    Franco Fortini, Ce mur (1962-1972)

    [Questo muro, Mondadori, Milano, 1973], in Une fois pour toutes*, Poésie 1938-1985, éditions fédérop, 1986, pp. 78-79. Poème traduit de l’italien par Bernard Simeone.


     ** Version originale du poème sur Terres de Femmes.

    _____________________________


    PLC_livres.jpg* LA PETITE LIBRAIRIE DES CHAMPS :

    Le Moulin Brûlé 
    13150 Boulbon
    France

    04 90 43 94 82 / 06 26 41 70 42

     

    http://lapetitelibrairiedeschamps.blogspot.com 

  • Du côté de Belarbeltza

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    es-tu de retour
    sans jamais avoir touché la demeure ?

    est-ce là que vie se fait ?

    dans le projet qui n’a pas substance de temps
    dans le mot qui n’a pas substance de porte

    dans la peau qui mêle son grain à celui de la rose
    pleine de l’infini désert


    Jos Roy

    ____________________________________
  • Retour à quai du Bateau Ivre.

     

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    LES IMPROVISATIONS  DE MARS

     


    Le pari du Scriptorium est double : faire que la vie poétique contemporaine excède la page ; susciter des surgissements de sens à plusieurs. C’est ce goût de l’instant « à part » qui nourrit nos élans, toujours à reprendre, où nous revendiquons la salve de l’éphémère, et la mémoire de la trace.  Un rêve de « kairos », en somme, une occasion qu’il faut saisir à temps, pour que chacun participe à l’acte poétique levé de terre. Avec pour maître mot, celui d’Improvisations poétiques.

     

    Ce 19 mars a été l’exemple avéré d’une telle démarche, rythmée en cette saison 2010-2011 par l’évocation des éléments. Clin d’œil de la météo, après la pluie de la Saint-Valentin, c’est le mistral qui s’était invité pour éprouver notre embarcation de plein air. 

    Un instant Bateau ivre Spontané est né sur un promontoire de la plage du Prado, un de ces éphémères poétiques, vécu à plusieurs, pour défier les habitudes. Comme un poème vivant à dessiner dans la fortune d’une rencontre désirée, entreprise, vouée à la dispersion des heures et gardant les rares témoignages des images et des mots.

     

    Le moment en trois épisodes a conduit le groupe, huit heures durant, entre Bateau ivre et Infinis paysages du bord de mer au centre-ville. Ce fut d’abord le temps des semelles de vent, où sur le monument Rimbaud d’Amado furent distribués au vent les poèmes à plusieurs voix dans une pratique « chorus » où le mégaphone relaya les toniques vibrations des lecteurs. Le poème rimbaldien fut dit, entre autres plaisirs pour l’oreille, par Thierry Offre en langue occitane de Provence.

    Plus tard, le Med’s, nouveau restaurant culturel à Marseille, dans le quartier des Antiquaires, fut le nouveau comptoir inédit et favorable pour écrire une lettre à Arthur,  sous la forme d’un atelier d’écriture éphémère, puis croiser textes des scripteurs avec les mélodies des musiciens du lieu, venus à notre rencontre.

    Enfin, la salle Tempo-Sylvabelle permit de prolonger le voyage en infinis paysages, thème du Printemps des Poètes, mêlant facéties inventives tirées du chapeau, à l’invitation du groupe  d’Histoire d’écrire, et géo-poétique de l’instant avec ses paysages ingouvernables.

     

    La journée avait été placée sous le signe de l’Ibis,  cet échassier au bec en forme de plume d’écriture, dieu du scribe chez les Egyptiens. Une manière de relier le hasardeux et le signifiant, l’art de l’envol et la déposition des mots.

     

    Une signature de coïncidence à poser au bas de la page de ce  jour de mars.

     

    D. Sorrente