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Le Scriptorium - Page 112

  • Nuit noire ~ Laurence Verrey

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    Nuit noire 

     

     

    Il faudra compter encore avec l'insomnie

    et ses vaines foulées qui brisent tout élan

    ces nuits où broyer son grain en solitaire

    un grain noir 

    dans un monde dévasté

    où tenir bon pourtant malgré les pensées

    qui tournent

    comme un vol de corneilles impossibles

    à chasser qui tournent en rond

    dans un frou-frou d'ailes noires

    Et puis le matin revenu

    avec sa robe lustrée de petit renard roux

    tout se sera évanoui.

     

     

    Laurence Verrey

     

    _________________________________________

    Extrait de Un seul geste, Éditions Empreintes (Suisse), 2010.

  • Pour ouvrir la nouvelle saison du Scriptorium

     

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    LA RENTRÉE, MAIS OÙ ?

     

    Dans le monde des saisons qui tournent et reviennent, cela s’appelle une rentrée. Il y a quelque chose d’infiniment rassurant à énoncer cette évidence-là, justement parce que cette évidence est devenue précaire. Parler de « rentrée », c’est penser que le retour vient en son temps, avec son cortège de nouveautés, certes, mais dans un espace-temps où les repères sentent bon la saison que l’on connaît déjà.

    Oui, nous allons tous faire notre rentrée, et le Scriptorium n’échappera pas à ce rituel, teinté de la touche plus ou moins prononcée d’inconnu(e) à venir saluer, comme il se doit, sous le préau.

    Pour ce moment de retrouvailles et de nouvel élan, nous avons choisi pour thème depuis quelque temps déjà « Moissons d’été et chant des sirènes ». L’actualité féroce de ces dernières semaines donnera sans doute une couleur particulière à notre première rencontre de la nouvelle saison. Nul doute que l’esprit d’invention, les lectures volées sur un banc public ou au dos d’une vague, les croisements de gestes, de regards, et les pages d’écriture sauvées de l’emprise du farniente auront également activé les humeurs littéraires des scripteurs. 

     N’hésitez pas à nous adresser vos contributions (adresse courriel ci-contre, colonne de droite), ainsi que des textes d’auteurs,  sur le thème choisi. La table commune saura partager à volonté  toutes ces gourmandises.

    Et déjà, après cette journée espérée fertile, nous naviguerons vers un nouvel instant à créer ensemble le 17 septembre : le Comptoir des poètes. Nous parlerons de ce nouveau rendez-vous dans une prochaine note.

    En guise de rentrée en poésie, je vous laisse écouter la voix d’Antoine Wauters dans Debout la langue (bookleg 46, Maelström, 2008) :

    « Tout part d’un battement sourd, régulier comme un souffle de nuit, primitif comme la terre. D’un chant précédent le langage et sur lequel pose, repose tout l’éboulis : nos langues cent fois moulues ».

     

     Il se pourrait bien que les sirènes aient leur mot à dire à ce sujet.

     À tout bientôt, septembre* en bord de mer.

     

    Dominique Sorrente

     

     

    _____________________________________  

     * L' assemblée générale et l'intervalle de rentrée auront lieu le samedi 3 septembre 2011 à partir de 10h00 à la Maison des Jeux des Catalans, Boulevard Cieussa, 13007 MARSEILLE (note à suivre).


     

     

     

     

  • Au lendemain d'une escapade

    C’était le Scriptorium aux champs

     

     

    Avec : Dominique Sorrente, Olivier Bastide, Valérie Brantôme (Le Scriptorium), Angèle Paoli (revue en ligne Terres de femmes & Le Scriptorium), André Ughetto (revue Phoenix-Poieo-Le Scriptorium), Henri Tramoy (revue Soleils et cendre), et notre hôte, Sylvie Durbec (la Petite Librairie des champs)

     

    Matin Au fil de l'eau, dans l'Intervalle de Printemps

     

     

    Boulbon3d.jpgDe l’eau coule déjà sous les ponts. L’escapade du Scriptorium dans les abords du Rhône, vergers du pied de la Montagnette, au lieu-dit du Moulin Brûlé, hôte de la Petite librairie des champs, commune de Boulbon, est terminée, la poésie en bien commun.

     

    Quelques jours plus tard,  le mistral rudoie les cannes et les piétons. Chacun en sa maison. Je ne sais ce que font mes compères d’hier. Dominique Sorrente se repasse peut-être le film de la journée ; d’abord, l’Intervalle de Printemps Au fil de l'eau. Nous avions plaisanté ensemble des craintes de « basses eaux » pour le public ; l’eau était de bon niveau, puisque nous étions une vingtaine pour la caravane déambulatoire dans les rues du village, accompagnés d’un facteur-joueur de limonaire, d’un Saint-Christophe, les pieds pris dans l’eau-pierre symbolisant les inondations récurrentes dues aux crues du Rhône, des murs majestueux du château médiéval, d’une étape dans un jardin miraculeux à flanc de colline, d’un Boulbonnais saluant Sylvie Durbec durant une lecture, et sans doute de quelques chats…

     

     

    Boulbon4.jpgCe jour, Henri Tramoy (en photo ci-contre) m’a écrit son plaisir d’une journée de poésie en « empathie et complicité » ; Valérie a sans doute entamé la nécessaire mise en ligne mémorielle du moment ; Angèle a repris, j’en suis certain, son travail de revuiste inlassable. André, qui nous avait rejoints l’après-midi pour le débat Poésie, vous avez dit collectif ? s’est dit heureux et doit déjà se relancer pour d’autres aventures…

     

     

     

     

     

     

     

    *

     

     

    "Poésie, vous avez dit collectif ?" :  Après-midi - débat

     

    D’emblée, je questionnai l’idée de collectif comme une condition nécessaire de l’existence de la poésie aujourd’hui, enfin m’y essayai-je ; nous étions après la pause pique-nique… Et dans le même mouvement, je relativisai  l’hypothèse en avançant que toute activité de création peut sembler assujettie  à un égal impératif.

    En effet, si l’artiste, la plupart du temps, crée dans un cadre solitaire, cette solitude  est écornée par des tentatives de création partagée, assez fréquemment ; plus fondamentalement, tout art n’a de sens que dans un lien social comme source et réceptacle de l’œuvre. Le cadre, poétique, du débat, aurait donc pu paraître de maigre pertinence, à quiconque aurait préféré élargir la réflexion au contexte artistique général. Mais nous étions fervents-férus de poésie, tenions nos poètes-débatteurs ; il nous restait donc à bien vouloir considérer notre débat dans son cadre particulier, celui d’une rencontre entre cinq expériences, celles du Scriptorium, et de ses invités, l’association Poieo de l’Isles-sur-la-Sorgue, de la revue Phoenix,  de la revue Soleils et cendre, de la revue en ligne Terres de femmes.

    Boulbon18.jpg

     

    Autour de la table, il y avait maintenant une bonne trentaine de convives, connus, Hélène Sanguinetti, Paul de Brancion (que me pardonnent ceux,/qui tout autant connus /restent ici anonymes /de moi seul méconnus…), inconnus (Ô vous mes frères inconnus / qui comme moi parlez/ mais n’êtes point connus…), tous attentifs, réactifs parfois, aux propos, questions et réponses échangés entre les principaux protagonistes :

     

    -          le Scriptorium, ou un poète explorateur des possibles rencontres poétiques, Dominique Sorrente, et un collectif se redéfinissant lors de chaque événement (ce 14 mai, cinq membres), afin de faire vivre la poésie de la manière la plus sensible ;

    -          les Solicendristes et Soleils et cendre, un groupe de poètes au service de l’écriture poétique dans le sens politique d’une appropriation de la création par tous ;

    -          Poéïô un collectif associé d’artistes et d’amateurs de poésie partageant leur passion au fil de moments divers, riches et conviviaux ;

    -          Terres de femmes, une femme, Angèle Paoli, souveraine des mots, deux hommes aux manettes informatiques (Yves Thomas) et photographiques (Guidu Antonietti Di Cinarca), pour un trio revuistique au sein d’un extraordinaire réseau virtuel et humain

    -          Phoenix*, fille d’«autres suds», parvenus grâce à un collectif de rédacteurs et de poètes têtus oeuvrant pour l’une des plus belles revues françaises.

     

    Alors, Poésie, vous avez dit collectif ? Oui, mais de manières bien différentes comme l’exposent ces cinq projets, tous aussi ambitieux et exaltants, tous aussi parfaits, c’est-à-dire absolument tendus vers leur objectif. Le collectif, tel qu’il se précise chez chacun, en est le moyen et la conséquence.

    Ainsi que je le soupçonnais d’entrée, cela n’est peut-être pas le propre de la poésie, mais plus le propre de toute activité à dimension sociale. Le poète n’existe que dans son rapport au monde ; il est en son sein et, partant de là, se doit de faire partie d’un groupe, d’une action, d’un projet, d’un collectif plus ou moins structuré, large, restreint, fermé ou variable, qui l’accepte, qui lui donne sens, qui le tienne en vie….

    Vivent les poètes et la poésie !

     Olivier Bastide

     

    * Phoenix, héritière de la revue Autre Sud, elle-même dans la suite de Sud.

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    • Album – photo de la rencontre ICI

    • Voir aussi Poèmes Au fil de l’eau

    • Légende des illustrations ci-dessus :  

      1-  Cohorte poétique par les rues de Boulbon & le Capt’ain Dominique Sorrente 

      2-   Henri Tramoy lisant devant la bibliothèque

      3-   À la Petit Librairie des Champs : autour de la table, de G. à D., Angèle Paoli, Dominique Sorrente, André Ughetto, Henri Tramoy, Olivier Bastide