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HENRI-FRÉDÉRIC BLANC, L’ÉCRIVAIN ARCHER QUI FAISAIT RIRE LES CARQUOIS (1954-2025)

 

 

 

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                                                                      Dépasse la mesure, elle te suivra

                                                                                                   H.F.B.

 

 

À l’image de la revue des Archers qui fut notre lieu de compagnonnage au théâtre Toursky durant près de 25 ans, Henri-Frédéric Blanc ne se laissait pas si facilement qualifier…Truculent, tendre, réfractaire, complice, aussi taiseux à la ville qu’il était prolixe à sa table de solitude. Refusant de jouer petit bras, ne craignant pas d’en rajouter, quand d’autres rabougrissent le champ des rêves, il était avant tout cet écrivain aux inventions langagières de tous les instants.

 

Une faconde marseillaise, résolument baroque, l’animait dans ses écrits, parole insatiable, sans limite, faisant peu de cas du mauvais-goût, mais visant juste, en changeant sans cesse les angles de tir. Sa prodigalité en écriture s’armait d’une solide culture philosophique, l’une de ses primitives passions, et d’une humeur anarchiste dont le rire était la meilleure planche de salut.

 

Cela lui allait bien d’être reconnu avec son ami Gilles Ascaride comme chef de file de l’Overlittérature, un mouvement contestataire prônant un « réalisme burlesque ».

Que ce soit dans son théâtre, souvent mis en scène avec bonheur par Richard Martin au théâtre Toursky qui était son indéfectible port d’attache, dans ses romans (certains mis à l’écran comme Combat de fauves au crépuscule, 1990)  ou dans quantité de textes inclassables comme Le Discours de réception du Diable à l’Académie française (2002) ou Merde à Shakespeare                  ( édition Titanic Toursky, 2020), dans la poésie également avec Cirque-Univers ( Titanic, 1998) ou encore dans chacune de ses livraisons à la Revue des Archers de son Feuilleton métaphysique, il partait à la Don Quichotte pourfendre les dieux fantoches du contemporain avec les seules armes de sa langue bariolée.

 

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Henri-Frédéric Blanc sera resté fidèle jusqu’au bout à ce qu’il appelait « l’universalité de l’esprit marseillais ». Il faut lire ou relire Ainsi Parlait Frédo le Fada (2012), ou Cagoles blues- l’art d’aimer à Marseille ( éd.du Fioupelan, 2014) pour s’en convaincre.

Et pour nous, tout particulièrement, nous souvenir du numéro spécial « Marseille terrain vague » de la revue des Archers ( N°23 - 2013) que nous avons portés ensemble pour dire Marseille autrement, l’année où elle fut Capitale européenne de la Culture.

 

 Côté cour et côté jardin, H. F. B. aura su mélanger les genres d’un bout à l’autre de son œuvre abondante. Face aux menaces d’un monde de plus en plus certifié conforme, vidé de sa substance nourricière, face à ce qu’il vivait comme du prêt-à-porter culturel, des cuistreries des « empêchassisers à museaux pointus », il aura jeté toutes les forces de sa singularité inimitable dans ses salves d’écriture.

Lancé ses flèches salutaires pour prendre à défaut l’absurde et l’insignifiant, et ridiculiser « la bouche-en-cul-de poulitude ».

Il aura fait sonner sa corne de brume à l’entrée du Vieux-Port pour que la farce ne perdre pas ses droits, au moins ici, à cet instant d’une page à sauver de la montée des eaux.

 

Et plus secrètement il aura su nous dire, encore et encore, « l'incorrigible espoir d'un grand dehors », « l’autorisation précaire d’exister ».

 

Dans l'éditorial du récent numéro 44, Henri-Frédéric nommait: "la poésie, champagne de la vie, pointe de diamant de l'esprit, mouvement de libération des choses"...Ce sont des mots qu'on n'oublie pas et qui obligent. 

 

Adieu, l’ami archer.

 

                                              Dominique Sorrente

et le comité de rédaction de la revue des Archers, Jean-Pierre Cramoisan, André Ughetto, Francis Kaigre, ainsi que Maurice Galfré, directeur de la publication.

 

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HENRI FRÉDÉRIC BLANC, à droite, Lecture de la revue des Archers à La Ciotat (2008) -

en compagnie de Jacques Lovichi, Yves Broussard, Françoise Donadieu, Dominique Sorrente, Jean-Pierre Cramoisan...

 

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Réunion au théâtre Toursky du Comité de rédaction de la revue des Archers  en 2020 - HF Blanc au centre, à gauche André Ughetto, Maurice Galfré, Nicole Kaigre, à droite Dominique Sorrente, Francis Kaigre, Jean-Pierre Cramoisan

 

À lire aussi sous la plume d'Eve Barbier dans la Provence du 24 janvier  ce bel hommage.

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Marseille, porte de l'Orient, 23 janvier 2025

 

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