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  • Retour sur notre ABÉCÉDAIRE en mouvement - Oh!ma parole 2025

     

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    Une assemblée de chaussures est alignée à l’entrée de la tente. C’est l’heure des contes. Sur la place, près du monument, sous les platanes, un groupe s’est réuni autour d’un joueur de cornemuse. Une banderole les surplombe: le Scriptorium, faire poésie ensemble.

    Il y a ce jour-là réunion de poètes, mais ils se sont, pour l’occasion, mis dans le sens du retour à l’école primaire : ils en sont pour cet événement Oh ! ma parole, revenus à l’a b c, sur le thème Osons la poésie.

    Et si, comme le dit Dominique Sorrente, le plan A ne marche pas, rien n’est perdu, il restera encore vingt cinq lettres dans l’alphabet.

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    Et les baladins bricoleurs de vers et bouts rimés se sont mis en route à la Campagne Pastré, au son de la cornemuse de Bruno. Il nous fallait bien de la musique celtique et quelque Amazing grace  pour conjurer des étapes émaillées de mots gaéliques à la prononciation étonnante par rapport aux lettres écrites.

    Notre groupe (nous partîmes 24, paraît-il) se compose donc sur le chemin, il s’étire, se casse puis se réunit à nouveau l’image d’une fée femme qui s’étire à l’infini (Véronique Duprat). Quand il s’arrête, il écoute des énigmes graphiques Caoimhin…posées dans la langue gaélique à nos pauvres oreilles latines à l’orthographe sans imagination.

     

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    Certains poètes oublient souvent qu’avant d’être personnes de lettres de textes, elles se doivent d’être des personnes de sons. Ainsi nous l’enseigne Gwendoline Brooks dans sa langue : We sing sin, we thin gin. Car derrière les lettres se tient la musique.

    Sur les bords de l’étang, un étrange personnage à trois têtes dansait sous les yeux étonnés d’un écureuil qui nous dominait depuis sa salle à manger dans sa canopée de pin. De l’animal ou de la danseuse, l’un des deux était le ou la vingt-cinquième des nôtres et l’on m’a dit aussi que la vingt-sixième était prête à s’annoncer, avant de se prolonger plus tard.

     

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    Le ciel afflue dans les narines, comme un lait nourricier et bleu a écrit Antonin Artaud. Et oui, il suffisait de lever la tête, c’est l’écureuil qui venait de nous le rappeler, même si en nous-mêmes, dans un brouillard bienheureux autour de la pensée, là bas dans mon esprit, un poème sommeille, lui avait répondu Fernando Pessoa, par la voix de Marc Ross, qui nous soufflait ainsi un peu de ces airs.

    Aux marches du palais, là où se terminait notre petit voyage vers les dernières lettres, face aux abruptes falaises de la montagne de Marseilleveyre, qui nous toisait comme un Jupiter énigmatique, les scripteurs se sont assis et ont tiré de leurs sacs les dernières voyelles et consonnes.

    La vingt-cinquième rugissante nous attendait-elle sous le soleil ? Pour le contenir, nous n’avions que quelques vers plus ou moins libres et une cornemuse. De fait, s’il devait y avoir rugissement, celui-là, ce jour là, ne devenait que douceur.

    Il n’est point besoin de hausser  le ton pour évoquer une journée sur laquelle passe la queue d’un rêve comme l’on dirait une comète (Catherine Weinzkepfen, sœur de la gaélique imprononçable orthographe).

    Le z, comme zéro, c’est aussi paume conte paume, c’est un zeste qui mérite le respect.

    Gérard Boudes alias Gerold en gaélique.

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