UA-156555446-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Hors les murs

  • RETOUR DE CARAVANE : BIEN BELLE RÉCOLTE SUR LA COLLINE DE THOUZON

     

    de festival en festival

    je pense à vous

    de Mouans Sartoux

    Isabelle Alentour

    446113E5-AA8E-448B-BB57-FB2E5A262E8E.jpeg

    Braver les incertitudes climatiques et se retrouver sur les sentiers de la colline de Thouzon pour une très belle balade, magnifique parcours proposé par l'association Pierre Sèche en Vaucluse (Danièle Larcena) dans le cadre du Festival Trace de Poète (Nicole Mignucci). Chaque belle et judicieuse étape étant ponctuée de lectures poétiques d'auteurs et autrices d'Edward Lear, Baudelaire, aux plus contemporains Laurence Ferlignhetti, Leonor Gnos, Marie-Philippe Joncheray, Claudine Baissière, Françoise Donadieu… Et la participation active des présents Olivier Bastide, Marc Ross, Emmanuelle Sarrouy, Henri Tramoy, Gérard Boudes, Daniel Gressier… Et quelques lectrices hors pair comme Nicole Mignucci, Yolande Touati ou encore Natacha Payet !…

    2555C5D7-1EB0-4451-B1E8-3C08205D1B18.jpeg

    4BB1050F-AF7E-4E5F-A627-962858A2AD0A.jpeg

    Dominique Sorrente nous avait quant à lui envoyé de son périple québécois un long poème que nous avons lu découpé en formes brèves au gré des étapes jusqu'au château de Thouzon…

     

                      A3BD2862-C354-481E-9C36-F66F2F8128DC.jpeg                   C22E36E5-21E8-4D45-AB98-B26C7258D376.jpeg   9C5082A6-0B93-40DE-936B-E0792B853C33.jpeg

     

    La poésie existe parce que certains tentent de mettre les fleurs en prison.

    Elle est l'ultime résistance.

    Lawrence Ferlinghetti, Poésie Art de l'insurrection

     

    Retour/Parcour en images… Comme si on y était !… Mais oui, on y était !

     

    02C8323F-9A6F-402B-BBFB-3FF70780D107.jpeg

    0C49DEEE-FA8A-4848-874E-A24EEE405538.jpeg

    1382FA46-36F9-4D4A-AC3C-0B7F766747A1.jpeg

    6CC6A5B2-3F2D-49D2-B44D-ACB41E8A358F.jpeg

     

    On espère que le temps va se dégager et nous laisser tranquilles le temps de la caravane. C’est précisément ce qu’il se passe. Légère pluie au départ et sur la route. Avec Olivier Bastide et Danièle Larcena nous maintenons l’aventure. Le soleil tente des percées et nous accompagne jusqu’au Thor puis Thouzon. Au point de départ, parking du château, la caravane joyeuse s’emballe. Nous partons. Nous verrons bien. Nous sentons que la pluie a décidé de nous laisser tranquilles. Marche et délicieuses haltes poétiques. On se retrouve au château, l’ancienne Abbaye. Sur les traces de René Char. Le mari de la propriétaire nous fait visiter les lieux avec force détails pafois même croustillants. Avant notre pose pique-nique. Sur le départ, il se met à pleuvoir. La Caravane est sauve ! Petit miracle météorologique, elle a eu lieu. E.Sarrouy

    69948E8C-32FE-447C-84E4-A8A2ADDC362B_1_201_a.jpegCF66A68C-5BD6-4E77-A10C-7445741C9819.jpeg

    E4C01EC2-5BE4-4167-898D-35256BC87A9E.jpeg

     

    3580B69E-128B-4670-B573-DA099590BA74.jpeg

    3F76134B-E2BB-47A2-8785-D90712982D74.jpeg

    D9231FDF-B24E-4EB2-87F1-74EF53A57E94.jpeg

    4E89F614-FF5B-48A2-A228-ACD063AC2763.jpeg

    5E870F33-F48B-4F9D-A637-AE27BEAD92AC.jpeg

    5931EA57-AAB4-4D77-8DB2-260148ED7162.jpeg

    0AC63660-9133-45A8-BAB7-E1D160923914.jpeg

    EF703A35-EE45-4DE1-9FF6-9CD219DB02D6.jpeg

    60560303-01ED-46D9-A9E7-1FF6AE849066.jpeg

    2235258B-7D79-4634-9B6A-64A650EBA963.jpeg

    D31773A7-619C-4AC6-85E8-F0C6849C1C1F.jpeg

    1AA69379-B88C-472F-B51F-9E36F829B581.jpeg

    nous marchâmes en chœur

    de pierre sèche en gouttes d'eau

    pique-nique au château

    Emmanuelle Sarrouy

     

    600F74B3-2AD4-49DB-9F22-116E3EEB4A5E.jpeg

    Prochains rendez-vous à noter dans ses tablettes :

    * Samedi 22 octobre 2022 - 18h à La Fabrique (L'Isle sur la Sorgue) : Lecture-concert donnée par Dominique Sorrente sur le thème "D'une pierre l'autre".

    * Samedi 05 novembre 2022 - 17h : "Un auteur, une revue". Poète invité, René-Guy Cadou. Revue invitée, Phœnix.  Lieu à préciser très prochainement.

    * Jeudi 10 novembre 2022 - à partir de 20h : Nuit des Poètes et Poétesses  - Scène ouverte menée en parallèle par Claudine Baissière.

    * Samedi 10 décembre 2022 : Veillée au coin du feu chez Isabelle Alentour.

     

    34FCA956-7919-4BF0-BB60-A3CF77ACCB0A.jpeg

    la Caravane/Joyeuse et généreuse/Château de Thouzon - 8 octobre 2022

    CCB473D1-DB91-4EF6-AA35-F4FA8D7DB01A.jpeg

    ***   ***   ***

    Quelques textes pour les absents et/ou pour se souvenir… entre haïku, aphorismes, sonnets et demi-sonnets au carré (extraits de la revue Soleils et cendre), petits poèmes en prose, limericks et toute autres formes brèves…

    Haïku…

    Début d’automne...

    1. Attirant les moustiques
       l'odeur de la fleur de lierre~
       diner sous la lampe 

    2. Premier gland d'automne
       les chasseurs sont de retour~
       cochons aux abris 

    3. la lune sans tain
       réfléchit le monde~
       voir sans être vu 

    4. ton grelot grelotte
       petit grillon de septembre~
       et la nuit descend

    … et Tankas

    composés pour un appel à textes lancé par la revue du tanka francophone,

    sur le thème " Frontière"  du Printemps des poètes 2023

    1.     Petit nomansland
           ta terre libre prospère
           loin de la rumeur 

           vivons au delà des bornes
           sans regard et sans contrainte 


    2.     Soudain entre deux
           interstices des saisons
           le cri du renard 

           au visiteur des lisières
           la peine est récompensée


    3.     Là au bout du bout
           le moineau siffle pareil
           et pourtant pourtant 

           que retenir de nos frères
           différences ou ressemblances ?

    Claudine Baissière

     

    ***   ***   ***

    Haïkus rocailleux

     

    Le roc sans écho

    Sentence automnale

    Du pâtre sans troupe

    Toucher la pierre

    Songe d’hiver vivant seul

    L’étoile nue meurt

    Surprendre l’âme

    S’efforcer de jouir quand

    Survient l’aube bleue

    Les graviers crissent

    Un soupir d’équinoxe

    Que l’on dédaigne

    Ne fleurit le roc

    Que d’orgueil futile de sec

    L’amour est ailleurs

    Olivier Bastide

     

    ***   ***   ***

    À combien de tons
    augmente l’imagination
    la réalité

        ***     

    Les monts abruptes
    les visages en miroir
    les années d’antan

    ***

    Lumière nous protège
    poème appel murmuré
    poursuivons la vie 

    Leonor Gnos

     

    ***   ***   ***

    Haïkus de rocaille

    Sentier rocailleux
    Et mistral chantant le bleu
    Chemin orgueilleux.

    Rocaille roulante
    Sous les pieds du promeneur
    On dirait qu’il vole.

    Le caillou qui dort
    Est réveillé par le pied
    Du poète marcheur.

    C’est un brin de thym
    En fleur dans un éboulis
    Parfum des cailloux.

    La mer envolée
    Les rochers blancs sont restés
    Scellés de coquilles.

     

    Sonnet d’essai

    Pour écrire un sonnet, cela paraît facile
    Il y a là dedans, tellement peu de vers.
    Mais quand vient le besoin à la file
    De trouver des rimes, on se trouve bien peu fier.

    Enfiler des quatrains et des alexandrins
    On croirait au grand art, mais on est maladroit.
    N’est pas Rimbaud, n’est pas rêveur qui veut.
    Si mes pieds en cadence sont un frein,

    Je pourrais au premier des tercets m’écraser
    Sur l’arête d’une pierre toute sèche de Vaucluse
    Et gésir en public, bouche ouverte, sans excuses.

    Moi rimeur et si peu reconnu en poète,
    Je n’aurai en silence que laissé le tracé 
    De ces lignes que l’on dit versifiées et trop bêtes. 

    Gérard Boudes

     

    ***   ***   ***

    Le sonnet de Thouzon

    Je n’ai pas eu envie d’écrire un vieux sonnet
    de me donner des airs à ne pas y toucher
    Je ne suis pas du genre strictement codifié
    sauf si la pierre sèche venait à m’inspirer

    Je sais bien qu’il existe des tas de variantes
    deux quatrains deux tercets avec rimes pétantes 
    mais au pied du château force est de constater 
    je ne suis ni Marot ni même du Bellay 

    J’avoue j’ai dérogé aux règles élémentaires
    dictées en Italie en France en Angleterre 
    à ces schémas de rimes moi qui suis terre à terre

    Je me suis essayé à la composition
    en associant Le Thor à la folle raison
    Le titre est tout trouvé : le sonnet de Thouzon.


    Marc Ross

     

    ***   ***   ***

     

    18 décembre 2020

    Il y a quelque chose dans la distance comme dans le silence, de profond, doux et animal. Une présence accordée à la constance de ma pensée. Je nourris notre espace de mes croyances.

     

    21 décembre 2020

    Il y a dans la distance comme dans le silence quelque chose de profond, doux et animal. Oui, c'est très joli mais au-delà de deux jours c'est sans fond, amer et inhumain. Ma pensée est très inconstante et ma croyance affamée.

     

    22 décembre 2020

    J'ai envie de te parler, je rêve d'entendre ta voix courir rivière gravier dans mes veines, dis-moi ce que tu vois, dis-moi tes paysages et si le ciel.

    Marie-Philippe Joncheray - Poèmes courts, extraits de Ma carte totale du tendre

     

    ***   ***   ***

    Le dit de l’ombre et de la lumière

    Aphrodite d’or, Aphrodite aux oreilles ornées de fleurs d’orichalque, Aphrodite au sourire de miel
    Tu es née de l’écume et de la lumière
    Tu es née du ciel et de la mer
    Et, de Cythère à Chypre, l’île du large, le doux désir t’accompagne, tressant pour toi d’odorantes guirlandes

    Aphrodite Melainitis, Aphrodite la Noire, sœur des nymphes guerrières et de la vengeance, amante des armes et de la fureur
    Tu es née du sexe tranché de ton père
    Tu es née du crime originel
    Et d’Occident ou d’Orient, nulle créature vivante n’échappe à ta domination

    L’amour est un Mal nécessaire

    ***

    Dit de la panthère d’Amors
    La panthère parfumée prend d’amour les autres bêtes
    Même les plus rusées, même les plus farouches s’en viennent à ses pieds, enivrées de son odeur suave. 
    Elle leur brise le cou. 
    L’amour est un fauve superbe

    Françoise Donadieu

    deux textes, écrits pour accompagner le travail d'un ami peintre sur "L'amour, l'amour toujours"

     

    ***   ***   ***

     

    TROIS-RIVIÈRES TOP CHRONO


    Casquettes, tatouages,
    j'ai encore du boulot
    pour être au diapason de l'esthétique locale.
     
    Une guêpe rôde
    dans le Tim Hortons,
    même mon beefburger qui dégouline
    ne la rebute pas. Ce qu'on appelle plaisir mimétique.
     
    Aujourd'hui, premier jour de ciel bas,
    mais l'humeur n'y croit pas.
    Impossible de trouver le canal qui se serait pendu.
     
    Ils annoncent : wraps et bols,
    grains délicieux.
    Ça se déverse déjà dans ma tête,
    l'heure d'anticiper déjà la digestion.
     
    Une armée de citrouilles,
    prêtes à bondir,
    me fait la haie d'honneur. 
Tout ce qu'il y a de plus suspect.
     
    Partout, style universités u.s.,
    des communautés, petits fiefs, pointent leur nez
    avec gourou, guetteur, tribunal.
    L'universel ringard, perdu de vue.
    Mon seul espoir est qu'elles se révèlent poreuses.


    Un homme, chaise roulante, jambe plastique,
    zigzague entre les tables. Il se fraie le passage.
    Je le vois qui dévore comme en survie.
    Impossible d'engager la conversation, sinon
    avec les yeux.

    Cette nuit, insomnie.  
    Carol P. m'éduque dans une vidéo youtube
    échappée de ma zone wifi presque blanche.
    J'entends :
    Recontacter la vibrance pour ne pas collapser.
    Merveille de défendre notre langue française.
     
    Tout à côté, le centre Marijuana arc-en-ciel, une grappe
    de jeunes agglutinés.
    Dehors, au pied de ma maison en bois,
    une vieille s'est assise, au sol, pour la journée.
    Elle alerte l'alentour de sa voix nasillarde,
    façon sorcière un peu maudite.
    La voix porte. Chacun s'arrête. Méthode du harassement
    plein succès. Elle les taxe un à un.
    L'hyper-sensibilité nous perdra.


    Ça se complique. Un verre de mes lunettes s'est fait
    la malle pendant la nuit.
    Baruch Spinoza, polisseur de lentilles,
    philosophe à tes heures perdues, m'aideras-tu enfin ?

    Le nom de Trois-Rivières: l'exemple
    d'une erreur créatrice.
    Il n'y en a jamais eu qu'une seule.
    C'est un explorateur inconnu, leurré par l'illusion
    créée par le delta,
    qui l'a nommée ainsi.

    La poésie comme une brèche.

    Je tremble ma colère.
    Je mange gloubi-boulga.
    Je parle aux abonnés absents.
    Je suis en vie,
    me souffle mon ombre.
    Vraiment chanceux !

    Une pensée pour mes amis
    caravaniers du 8 octobre.
    Que la marche d'automne
    leur soit prodigue !
    Comme coulée de sirop d'érable
    sur des tartines à partager.
     
    Il y a du bonheur à inventer, à recevoir ici et là.
    Vie longue par formes brèves.
     

    Dominique SORRENTE
     pour le 8 octobre 2022, Trois-Rivières (Québec)

     

    ***   ***   ***

     

    POÈME LONG POUR FORMES BRÈVES

    Haïku 5/7/5 
    C’est haïku Japonais
    Et puis et puis et puis après 
    Haïkus déjantés chez Kerouac
    Haïkus imparfaits chez Mekas
    Haïkus désaccordés dans mes carnets
    Claudel écrit cent phrases pour un éventail
    Jaccottet quelques Airs d’haïku inspirés
    Et Jacques Roubaud des tridents 5/3/5 par milliers
    Et puis et puis et puis avant 
    Toujours au cœur du quotidien
    Un saisissement
    Une illumination inattendue
    Un impromtu

    Tankas aussi
    5/7/5/7/7
    31 syllabes vers le divin
    Secrète nature sacrée
    Sacrée nature secrète

    Poèmes calligrammes
    Poèmes slogans
    Poèmes nuages

    Éphémère atmosphère
    Et que Fugues ! lance Marie Lo Pinto

    Aphorismes
    Maximes
    Ou brefs adages

    Encore encore encore
    Éperdument

    Sonnets réguliers
    Irréguliers en nombre
    Ceux de Shakespeare à la Dame Sombre
    Sonnet en prose invente Jacques Roubaud
    Sonnets irrationnels surenchérit Jacques Bens ami de l’Oulipo
    Quatrain tercet
    Sizain coupé

    Rubaiyat d’Omar Khayyam 
    Et ceux de Pessoa 
    Quatre à quatre les voilà
    Pour embaumer nos âmes

    Petit poème en prose
    Toujours évidement
    Baudelaire assurément

    Limericks drôlatiques
    Edward Lear & Edward Gorey
    Dont Tim Burton s’est inspiré

    Pensées
    Notes 
    Fragments
    Maurice Blanchot aussi en sait quelque chose
    Pensées
    Notes 
    Fragments
    Sentences inspirées
    Épigrammes au kilo
    Épigraphe en chapeau (exergue) 
    Épitaphe au tombeau

    Sans équivoque
    Formes brèves et coupantes
    Fritures sans fioritures

    Petit poème on ose

    Quatrième de couv’
    Aussi
    Morceaux 
    Choisis
    Extraits
    Si si 

    Et quid de la citation ?

    Voilà
    C’est dit 
    voilà
    C’est fait

    Et à présent ?
    C’est quoi qu’on dit ?
    C’est quoi qu’on fait ?

    Haïku et formes brèves
    Petit poème se pose
    Rimes libres
    Suivies croisées
    Ou embrassées
    Et à présent

    À vous de jouer !


    Emmanuelle Sarrouy - Marseille, 07 octobre 2022 

    84.A book of nonsense_Edward Lear.png

    ***   ***   ***

    A097C9B1-E769-40AD-8899-B57904CD9BF6.jpeg

    Ne te refuses pas aux prodiges.

    Commande à la lune, au soleil.

    Déchaîne le tonnerre et la foudre.

    Robert Bresson, Notes sur le cinématpgraphe

     

     

     

     

     

  • CARAVANE POÉTIQUE HORS LES MURS : LE SCRIPTORUM S'EN VA CUEILLIR HAÏKUS ET FORMES BRÈVES SUR LA COLLINE DE THOUZON

     

    J’aurais désiré que cette splendeur
    durât mille années

    Sei Shonagon

     

    4970004F-1892-456C-B86F-6B38A12BCAF3.jpeg

     

    Ce sera le 08 octobre 2022 en partenariat avec l'association Pierre Sèche en Vaucluse, généreusement animée par Danièle Larcena ; et dans le très riche et merveilleux cadre du Festival Trace de poète, dirigé par Nicole Mignucci qui se déroule du 16 septembre au 23 octobre à L’Isle sur la Sorgue ainsi qu’à Avignon, Carpentras, Coustellet, Flassan, Pernes les Fontaines, Le Thor, Venasque.

     

     

    Notre thème de cette année, autour du Japon et du dialogue Japon/Occident  :

    Haïkus et formes brèves… Tout un programme, il va sans dire !

     

    DD768A74-47C3-429D-AB20-65BCE29DB52E.jpeg

    La poésie est amante des formes brèves. Elle y trouve la fulgurance, y évite l’épandage. Le Scriptorium reconnaît la féroce domination du haïku au pays de la concision qui évoque, effet de mode, qui sait, mais entend déclamer ou chuchoter, avec vous et encore vous, la poésie par des haïkus, c'est dit, et d’autres chemins brefs…
    Olivier Bastide
     
    allons allons
    de chemins balisés en chemins détournés
    au fil de nos déclinaisons
    Emmanuelle Sarrouy

     

    ***      ***      ***

    Le Scriptorium de Marseille 
    En partenariat avec 
    Pierre Sèche en Vaucluse 

    Vous convie à sa Caravane Poétique Hors Les Murs dans le cadre du festival Trace de poète :

    le samedi 8 octobre, colline de Thouzon, 84 Le Thor

    RDV/Départ : Parking  chemin de la Tapy - 10h

    autoroute thouzon.JPG

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Carte accés thouzon.JPG

    thouzon-plan.jpg

    Thouzon-tracé 2022-PA.JPG

    Ce matin, paysages fantomatiques
    mangés par la brume.
    Une multiplicité de scénarios possibles.

    Sarah Kéryna

     

    ***      ***      ***

    Comme il est désormais traditionnel, nous suivrons un parcours concocté par Pierre sèche en Vaucluse. Outre le départ, où sera présentée la Caravane, cinq haltes nous donneront l’occasion d’écouter une évocation des richesses environnementales, par Pierre Sèche en Vaucluse, avant de partager nos lectures poétiques de textes personnels ou non.

    La partie Quelques précisions donne toutes les informations utiles. 


    Merci d’annoncer votre participation aux organisateurs 
     (*voir contacts en fin de document*) 


    Déroulement 
    Départ : présentation de la Caravane Poétique 


    - son histoire
- le Scriptorium
- Pierre Sèche en Vaucluse 
    - PSV : le trajet du jour


    - LSM : la poésie au fil des haltes 


    Halte 1 : géologie/Haïkus rocailleux


    Halte 2 : agriculture-irrigation canaux/Aphorismes aquatico-agricoles

    Halte 3 : ferme/Sonnets terre-à-terre


    Halte 4 : végétation méditerranéenne/Petits poèmes en prose de garrigue

    Halte 5 : abbaye de Thouzon/Limericks en sacrements ou blasphèmes 

    Pique-nique tiré du sac, en pousse-café « Ce qu’on n’a pas pu lire... » 

    E2433304-3FD0-4A8B-A62F-4EC8C2182895.jpeg

    E27E01B4-6834-452B-8B97-C1F43C8CC737.jpeg


    Quelques précisions... 
    À priori sont attendus des poèmes correspondant aux formes et aux thèmes de chaque halte, mais nous seront des censeurs bienveillants... 


    Le haïku : est un poème d'origine japonaise extrêmement bref, célébrant l'évanescence des choses et les sensations qu'elles suscitent. Un haïku évoque généralement une saison (le kigo) et comporte souvent une césure (le kireji). Il est composé en principe de 17 mores réparties en trois vers suivant un schéma 5/7/5.

    L’aphorisme : C'est une sentence énoncée en peu de mots — et par extension une phrase — qui résume un principe ou cherche à caractériser un mot, une situation sous un aspect singulier.

    Le sonnet : Il comporte quatorze vers composant deux quatrains et deux tercets — parfois réunis en un seul sizain final — et doit rimer. Le schéma des rimes varie suivant le type de sonnet, dont on trouvera la liste plus bas. La longueur du vers n'est pas fixe en français.

    Le petit poème en prose : Pensons à Baudelaire, et soyons libres ! 

    Le limerick : Le rythme du limerick se fonde sur les accents toniques, et est totalement indépendant du nombre de syllabes : 
    • Les deux premiers vers ont trois accents, et riment entre eux ; 
    • Les deux suivants ont deux accents, et riment entre eux (en typographie, les vers 3 et 4 sont parfois fondus en un seul, fait de deux hémistiches rimant) ; 
    • Le dernier a trois accents, et rime avec les deux premiers. 
    C'est généralement dans ce dernier vers que se trouve la « pique » irrévérencieuse ou paradoxale, à laquelle les premiers vers préparent le terrain. 

     

    * Contacts : Le Scriptorium de Marseille * :

    Olivier Bastide (0633886400/olivier- bastide@orange.fr) 

    Emmanuelle Sarrouy (0611807068/esarrouy@club.fr) 

    F83B1B1F-5B73-4D5F-A767-828727262C6A.jpeg

    Thouzon_lethor.jpg

    Le papillon, drôle d'énergumène

    proclame :

    ce coin d'herbe mérite une fête.

    Et déjà il a disparu.

    Dominique Sorrente

    ***

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • QUELQUES TEXTES AU FIL DE L'EAU - retour de la CARAVANE POÉTIQUE HORS LES MURS du 9 octobre 2021 à Saumane en Vaucluse

    914F4F0B-7103-48EC-A316-7BD29F26F8CC.jpeg

    Afin de prolonger la précédente note, voici ici quelques textes lus lors de la Caravane poétique du 9 octobre 2021 à Saumane en Vaucluse

     

    Et pour saluer le mouvement et la quête de notre exercice, cet extrait de Francis Coffinet :

     

    Tu n'as qu'effleuré

    la grande science des pas

     

    écarte le but

    déleste le souffle

     

    Le rythme

    c'est l'herbe qui l'inculque

     

                               Francis Coffinet

                         ( Je suis de la maison du songe, éditions Unicité )

     

                                                      ***   ***   ***

     

    Il n'est pas nécessaire aux éclatements de se rendre anodins.

                     Robert Roman

                     ( revue Wam)

     

                                                      ***   ***   ***

     

    Celui qui tire le fil de l'eau jusqu'à ce qu'il casse n'est pas encore né.

                         Dominique Sorrente

                                                       *

    Mieux vaut caresser le fur que battre la mesure.

                          Dominique Sorrente

     

                                                           ***   ***   ***

     

    Une muse et le vêtement de fil d’eau   

    J'avais recueilli dans le courant, de pleines bassines, de pleines pelotes, de pleines bobines, pour te faire un vêtement de fil d'eau.

    A l'approche de l'hiver je ne voulais pas que tu aies froid ma muse, dans les premiers vents d'octobre. En parcourant les sentiers du côté de Saumane, j'ai croisé ton chemin muse, tu frissonnais au bord du torrent. J'étais tailleur, colporteur sur la route de Provence, venu d'une lointaine contrée d'Orient.

    C'était un fil fin, ample, souple à tisser, j'en ai fait une rame, tant et tant confectionné, que de cette toile étincelante je te fis un vêtement clair qui couvrait ta nudité comme une gaz antique de soie.

    Mais le vent d'octobre curieux et fripon a soufflé sur la robe, le chemisier et les jupons, et le fil de l'eau a séché : te voici de nouveau nue au bord de l'eau.

    Il existe tant de fils, de soie, de lin, de chanvre, de laine et autres fibres que tant de mains habiles ont façonnés, mais bien malin ou sorcier celui qui saura durablement tisser le fil de l'eau, le fil des mots.

                            Henri  Perrier Gustin

     

    CFE17B5A-B77A-4B4C-95D4-DC671FC5CD44.jpeg

     

                                                    ***   ***   ***

     

    Quand les maisons se construisent sur le sable

             L'île 

             est une mer 

             toujours dans l'alternance 

             des marées 

             elle laisse les gens 

             venir et s'en aller 

             et quand ils embarquent 

             elle enseigne aux habitants 

             à monter sur les vagues 

             les maisons se construisent 

                                      sur le sable 

             pour chaque nouveau-né 

                                      un dauphin 

             nage dans la chambre 

     

            in Une brèche dans l'eau, d'Eva-Maria Berg, paru aux éditions Pourquoi viens-tu si tard ?, p.34

     

            ainsi se fraye 

            la lumière 

            une brèche 

            dans l'eau 

            et pourtant 

            elle ne tombe pas 

            sur tous les 

            disparus 

            dans les océans 

            du monde 

     

            ibid p.59 

     

    Pour donner signe de vie à tout ce qui survit et nous interpelle dans l'ombre, le poète ajoute :

     

             ça continue 

             ici l'eau 

             bouge 

             aussi dans la baie 

             les lignes brillent 

             les yeux changeants 

             en prennent leur lumière 

             comme si la nuit 

             restait à quai 

     

             ibid p.65 

     

             la lumière blanche 

             s'inscrit 

             dans la mémoire 

             et sèche le sang 

     

             tu arrives trop tard 

             mais tu ne sais pas 

             si tu aurais trouvé 

             le courage 

             de résister 

             à la violence 

     

             ton stylo tremble 

             toujours et 

             des yeux reposent 

             sur toi comme 

             si tu pouvais 

             nommer les noms 

     

             ibid p.83

                                 Eva-Maria Berg

     

                                                     ***   ***   ***

     

                          Une eau échappée belle 

     

    Quelle approche limpide !

    Le ciel bas alité s’incline pour émouvoir

    le pont éclaboussé comme si de rien n’était

     

    Heureuse abondance et éclairs de génie

    la rivière et la pluie se rejoignent ici

    dans le ton de la confidence intime

     

    Une EAU échappée belle des perles funambules

    un mélange d’éléments au parcours exalté.

    En habit translucide la forêt elle rassemble

    ses joyaux et tient tête aux amas boursouflés

     

    Laissant cavaler ses couleurs un arc-en-ciel

    comprend l’irritation de ce rien monotone.

    Le vertige gagne là en ampleur expressive

    et réclame du ciel un finale glorieux.

     

    Qu’entends-je de l’écho entre ces vifs élans ?

    L’orage éclate encore et Didon se lamente

    Souviens-toi de ses pleurs des nuages pendants !

     

                              Marc Ross

     

    3F0DB78A-D1C9-4D6E-B552-6BB4C81A5B04.jpeg

      

                                                               ***   ***   ***

       

                       FILATURE SACRÉE

     

    On ne dénoue pas les fils° de l'eau.

    On les laisse comme dans la flottaison des branches proposer leurs dérives, leurs rencontres,

    leurs façons de pérégriner à fleur d'aventure.

     

    Parfois ils s'emberlificotent.

    On les regarde entreprendre des nœuds invraisemblables.  Et on se demande comment ils parviendront à s'extraire de ces mauvaises séances.

    On appelle cela les harassements du quotidien.

     

    Puis, sans qu'on sache trop pourquoi ni comment, ils s'étirent à nouveau, dissipent les jointures, détendent leurs muscles et reprennent leur souffle.

    Les fils° de l'eau sont ainsi, libres, sans tracé d'avance, sans humeur qu'on maîtrise. Et il n'est pas possible de croire qu'un rocher ou deux entravera longtemps le cours des choses.

     

    Les fils° de l'eau procèdent du peu à peu, qui n'est même pas un pas à pas, parce qu'il glisse en continu, ou tout au moins, avec une ponctuation invisible à l'œil nu. Il brouille l'esprit des repères saillants, des haltes incisées, des sauts sur galets, des points limites entre deux phrases.

    Et tant pis pour ceux qui rêvaient de bivouacs, et d'encoches, de dates et de mausolées!

    Il n'y a rien de tout cela à attendre d'une descente des fils° de l'eau en ce monde.

     

    Ça coule de source, disent les furtifs qui ont renoncé à intervenir pour mieux prendre corps.

     

    Ça vogue et  ça s'adonne, pensent les coques de noix joueuses.

    Ça se voue, ça chemine sans chemin, s'étonnent les perplexes, les marqueurs du temps ordinaire.

     

    mais vous,

    vous qui partez, chaque aube, toujours en quête

    de sagesse volée aux dieux, aux riens, aux herbes, aux nuages,  

    vous qui soupesez chaque jour, d'une rive à l'autre, pour laisser aux fuyantes toute leur place,

    regardez bien où va le coude de la rivière sans nom.

     

    Là-bas, il est un songe plus insistant que chacun des voyages de notre humaine condition.

     

    Là-bas qui est ici déjà, les fils° de l'eau

    deviennent

    les FILS* de l'eau,

     

    et notre joie tenace, surabondante, est de les savoir accueillis.

     

    °thread en anglais

    * sons en anglais

     

                                Dominique Sorrente, 9 octobre 2021

     

                                                       ***   ***   ***

     

    DD2D412F-3ADA-42D1-B8AE-1502D49F39AD.jpeg

    9 octobre 2021 © emmanuelle sarrouy

     

    7453801A-DF3A-4268-9391-01A1DDCDD1C4.jpeg