16 décembre 2019
RETOUR SUR LA VEILLÉE POÉTIQUE AU COIN DU FEU du 30 NOVEMBRE
"Veillée poétique aux alentours !...
avec des notes et des mots venus chasser la tristesse automnale
et un feu de cheminée témoin de l'irrésistible élan."
Marc Ross
Nous voilà, aux premières heures de la nouvelle année, de retour d'une veillée chaleureuse et enflammée entre retrouvailles et rencontres, douce fraternité saupoudrée de quelques goutte de pluie… juste histoire de se réchauffer encore un peu plus sur les hauteurs de Plan de Cuques.
C'était bien ! Et follement poétique !
Nous étions plus d'une vingtaine, adultes et enfants, merveilleusement accueillis chez Isabelle et Jean-Marc, rassemblés autour d'un d'un feu et d'un buffet crépitant de couleurs et d'odeurs hivernales. Vin chaud oblige ! Plus d'une vingtaine (merci aux nouveaux/nouvelles venu(e)s… qui se reconnaîtront !) à lire lire lire et lire encore dans l'ivresse des mots et des notes musicales. La contrebasse de Marco Mazotti, la guitare de Bruno Pellegrini et celle de Dominique Sorrente, sans oublier son chatoyant halilintar (le tambour du tonnerre d'origine indonésienne) étaient au rendez-vous pour nous accompagner à volonté !
Les enfants avaient préparé une flamboyante lecture chorale autour de Chanson pour les enfants l'hiver de Jacques Prévert, tandis que Betty et Bruno avaient choisi de nous proposer un dialogue très émouvant issu de La route de Cormac Mc Carthy.
Et nos hôtes enfin, heureux et émus, nous ont ravis par leur lecture en duo du très beau texte d'Isabelle Alentour, Je t'écris fenêtres ouvertes.
Une petite table avait été installée pour que chacun puisse y présenter ses textes, et autres livres récemment édités.
Ce fut une joie
ce fut une fête
ce fut un bonheur de partage
… à renouveler évidemment sans hésitation !
Le rendez-vous est pris...pour l'an prochain. Il ne manque plus qu'une nouvelle cheminée à débusquer afin de varier les plaisirs…
Et voici à présent, pour mémoire et pour les absents, un petit florilège de quelques uns des textes qui ont été lus à la veillée …
L’incendie souterrain ébranle mon noyau.
C’est longtemps après la découverte de ton corps,
que j’analyse enfin, les ondes sismiques qui ont déterminé la structure de ma terre.
La roche peut avoir des millions d’années,
elle absorbe quand même.
Couches successives, comme un mille-feuille.
Ta peau,
ma peau,
ta peau,
ma peau,
ta peau,
ma peau.
J’en ferais des kilomètres, sans m’arrêter.
Même essoufflée,
j’explose en ton noyau.
La température augmente,
réchauffement climatique.
Plus je m’enfonce, plus la difficulté de trouver la surface s’amoindrit.
Je suis le croissant, tu es ma lune.
Paola Leone, Tremblements des plaques volcaniques
J’ai pris le train
un jour
comme ça pour rien
sans destination précise
juste pour savoir ce que ça fait
de filer droit
Daniel Birnbaum
Ça remue doucement au fond de moi
je vois
des corps de femmes lumineux
je sens la chaleur ondoyer
je vois un grand brasier
des flammes, des formes tortueuses
des étoffes riches et luxuriantes
de la soie et du velours
un palais oriental
la saveur orientale
la splendeur orientale,
(Tout y parlerait/À l’âme en secret/Sa douce langue natale)
Marie-Philippe Joncheray, Ma vie avec Sardanapale
Je tremble comme une feuille pas encore morte
mais c’est drôle nulle peur ne me tenaille
et puis regardez ! Rien ne peut m’arriver
un être cher me sert de bouclier humain
Les trottoirs grouillent d’attente forcée
Drôlement secoué l’espace donne vie
à des personnages caravagesques
Et même si certains font monter les enchères :
5…7… ou 10 de der… la nuit s’emballe…
le décompte parait à présent secondaire
tout le monde se fout de l’échelle de Richter
Marc Ross, Parmi les égarés
Clown marionette de Claudine Ross
J'avais prévu que tout irait bien... nous partirions en déplacement: après avoir roulé de nuit, au petit jour nous arriverions près de la falaise, nous marcherions au bord du précipice en se donnant la main, le repas était prévu: quelques morceaux de pain et du pastis en bouteille... tout n'est pas allé tout à fait comme ça.
Il a refusé le tandem, prétextant son mal au dos, déclaré qu'il souffrait de vertige et préférait le Cointreau....
la plage des Catalans le dimanche est bondée de monde...
il a dit:
tu veux toujours avoir raison...
j'ai répondu:
je ne supporte pas la crème anglaise à bronzer et les para soleils violets…
Après avoir vomi tout mon quatre heures, je suis partie ramasser mes pois gourmands.
Les hommes sont ainsi faits, ils ne sont jamais contents…
Claudine Baissière
Il a mis dans un sac
une cible qu’il n’atteindra jamais
une bible qu’il ne lira jamais
une bille qu’il ne jouera jamais
une fille qui ne l’aimera jamais
et il est parti
en oubliant le sac
Daniel Birnbaum
crédits photos © Marc Ross & Isabelle Alentour
lorsque l'aigle couve
une p'tite plume arrachée
bonheur tout' l'année
Claudine Baissière
13:35 Publié dans Intervalles | Lien permanent | Commentaires (0)
18 novembre 2019
VEILLÉE DU SCRIPTORIUM CHIM-CHIMNEY : PLUS D'UNE FAÇON DE DIRE LE FEU
"Les couleurs chavirent, les flammes affolées dansent, grandissent. Alors surgit l'oiseau, le Voleur de Feu, le faiseur de couleurs..."
Arthur Rimbaud
https://www.youtube.com/watch?v=RY4mksPdQyA
Notre rencontre au coin du feu aura lieu cette année le samedi 30 novembre à 19h30 chez Isabelle Alentour qui avec Jean-Marc nous fait l’amitié de nous accueillir autour de leur cheminée. Du côté de Plan de Cuques…
Nous nous retrouverons comme à l'accoutumée avec des poèmes à partager. Poèmes trouvés dans les livres, sur les murs, au détour d'une conversation ou poèmes écrits de votre main la plus innocente...
Le thème de l’Intervalle sera nos « FAÇONS DE DIRE LE FEU ». Faire la part du feu, jeter de l’huile sur le feu, faire long feu, jouer avec le feu etc... Nous demanderons à la flamme pourquoi elle brûle et nous nous réchaufferons en mettant le feu des mots aux poudres.
Pour l’occasion, chacun apportera un plat salé ou sucré à partager avec les participants de la soirée, et il en sera... chaudement... remercié.
La rencontre sera précédée d’un moment avec notre ami Marc Ross à la librairie Transit (45 boulevard de la Libération 13001).
Marc sort son nouveau livre « Parmi les égarés » (éditions Prolégomènes). La dédicace aura lieu à partir de 17h. Nous y serons...
N’hésitez pas également à vous organiser pour des co-voiturages.
Si vous souhaitez participer à la Veillée, merci d'adresser un mail avant le 24 novembre 2019 à : poesiescriptorium13@gmail.com
Les membres de l'association sont prioritaires, mais il y a toujours des places pour les nouveaux venus...
On a tous un poème sur le feu … Alors on s'en reparle très vite !
"Le feu, comme le singe, est un virtuose. Il s’accroche et gesticule dans les branches. Mais le spectacle en est rapide. Et l’acteur ne survit pas longtemps à son théâtre, qui s’écroule brusquement en cendres un instant seulement avant le dernier geste, le dernier cri."
Francis Ponge
PS : Pour les retardataires, il est encore temps d’adhérer à l’association pour la saison 2019-2020 (30 euros individuel et 50 euros couple) par chèque à l’ordre du Scriptorium ou en espèces à verser à notre trésorière Sophie Leenknegt. Le Scriptorium compte sur vous !
15:32 Publié dans Intervalles | Lien permanent | Commentaires (0)
11 février 2019
ET LA MAGIE FUT AU SCRIPTORIUM !
"Ne m'attendez pas ce soir
car la nuit sera noire et blanche"
Gérard de Nerval
Petit retour sur la magie qui a opéré au Scriptorium le samedi 26 janvier dernier à l'Oratoire…Nous y étions.
Se taire
que les voix éteintes
résonnent encore
Schweigen
die ausgelöschten stimmen
nie verkligen lassen
Eva Maria BERG
En début d'intervalle, lecture fut faite par Dominique Sorrente (avec également le poème Choeur d'arbres de Nelly Sachs) du poème d'Eva Maria Berg, retenue à Fribourg, pour l'hommage à la cérémonie de libération du camp d'Auschwitz-Birkenau. Le Scriptorium s'était associé à l'événement.
Les voix des "mis au repos" pour cause de grippe furent également écoutées : Gérard Boudes et sa petite mécanique de mitraille en magie minuscule; Henri Tramoy et son Dans la gorge, l'abrasion du brasier.
Après une discussion à bâtons rompus sur les prochains événements en préparation et à élaborer… Olivier Bastide, qui avait pu se déplacer pour l'occasion, nous a fait le plaisir de nous apporter les photos et textes du projet collectif Quinze vues, quinze voix (né avec les quinze ans de notre association). Après l'expo à Oppède le vieux, cet ensemble doit être bientôt présenté dans la revue en ligne Ce qui reste. Quelques textes furent relus pour l'occasion par les auteurs présents (Leonor Gnos, Isabelle Alentour, Nicolas Rouzet, Dominique Sorrente, Thérèse Dufresne) en vis-àvis des images proposées par Olivier. Bon préambule à la magie… qui prit bientôt toute sa place.
Des textes, des tours de cartes accompagnés d'un joli conte proposé par Francesca Manson, une chorégraphie tout en nuance de sentiments du pantin SEB, l'ami d'enfance de Sophie Leenknegt, accompagné en impro par Nicolas Rouzet, pianiste du moment !
Le petit Lucas (6 ans) formant des écritures de bon coeur au centre de la pièce, tandis que Medjina ( son aînée de quelques années) jouait du timelapse, le télécran de jadis, faisant surgir des silhouettes. Des paroles en questionnements, c'est bien la magie qui était à l'honneur, dans la multiplicité de ses définitions : émerveillement, peur, anxiété, étonnement, "et si", surgissement, "il y a un truc", apparition, "c'est fou"...
L'intervalle fut clôturé devant le feu de cheminée par une ronde de crêpes salées, sucrées, toutes plus tentantes les unes que les autres… Et comme c'était le jour, elles se multiplièrent comme par enchantement.
Non loin de là, en belle compagnie, la chatte Grisette, lectrice invétérée de Chateaubriand, nous adressait ses salutations du moment en bord de Chandeleur.
Anne Lofoten
10:20 Publié dans Intervalles | Lien permanent | Commentaires (0)