UA-156555446-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Intervalles - Page 5

  • LE HUIT DE SCRIPT: notre atelier de confinement

     

    Huit_de_Script_02.05.2020.jpeg

             Le Huit de Script

        ou la carte inopinée

     

     

    Le Huit de Script est une carte à jouer qui était encore inconnue de tous, avant que nous ne la trouvions quelque part au détour d'un chemin, à la faveur d'une expérience commune.

     

    Nous (un octette de poètes) nous sommes mis à jouer la création de huit poèmes à distance (au temps du confinement du printemps 2020), à modelages successifs, selon les instructions données par le meneur de jeu.

     

          Après quelques coupes et remises, la partie s'est donnée. Les poèmes sont là. Objets nés de passages au tamis de l'hybridation. Chaque poème est donc à plusieurs voix. On pourra les lire, les parler. L'étrangeté est qu'on ne pourra pas dire le nom d'un auteur particulier lié à tel ou tel poème. Tout au plus, certains trouveront des fragments de leur travail ou de celui d'un autre, comme de petites pièces-pépites de reconnaissance, des bouts infimes d'identité. Histoire de se rassurer ou de s'amuser, en se voyant ainsi happé par le poème en mouvement.

     

    L'atelier pose plusieurs questions (idéologie de la pratique, fondements de la création, réflexes langagiers, imitation des formes ou des émotions...).

    Le Scriptorium est aussi fait pour cela.

    Au-delà de l'écoute des créations et découvertes des uns et des autres, tenter des gestes collectifs. Sans jamais perdre le plaisir natif qu'on éprouve avec les mots, celui de jouer une partie toujours un peu inconnue de soi...

     

    Ensemble, avec la carte du Huit de Script !

     

                                                     

    Ont participé à cet atelier:

    Isabelle Alentour, Olivier Bastide, Wahiba Bayoudia, Elena Berti, Gérard Boudes, Marie Ginet, Emmanuelle Sarrouy-Noguès, Dominique Sorrente

     

                                                                                  ***

     

     

    Un Atelier d’écriture collective

     

    Le poète est le plus souvent un créateur solitaire. Il aspire à une reconnaissance individuelle. Les poètes du Scriptorium ne font pas exception. Ils ont toutefois la particularité d’être du Scriptorium, de se dire Scripteurs, lorsque le moment découle d’un geste du collectif.

    L’atelier Huit de Script est exemplaire de la gageure de faire groupe pour des poètes. Si la plupart des membres de l’octette signataire des huit poèmes issus de l’atelier publie habituellement nominativement, tous ont accepté, non le jeu de l’anonymat, mais celui de la signature collective. Ils ont accepté d’être bousculés dans leur écriture, leurs idées, leurs lexiques ; leurs poèmes ont été démantibulés ; ils ont emprunté ce qu’ils aimaient ou aimaient moins dans les textes qu’ils recevaient afin de proposer au poète suivant un poème qu’ils savaient être fugace. Ils ne connaissaient pas à l’avance les consignes de l’atelier, seulement sa destination.

    Moi-même, pourtant concepteur de l’atelier, l’ai subi comme mes partenaires. Je ne sais plus ce que j’ai écrit personnellement, quelles bribes de textes seraient issues de ma tête. Je reconnais, et certains de l’octette me l’ont dit, l’hybridation de l’écriture.

    Ces huit poèmes sont les nôtres ; ils ont fleuri dans Avril confiné en pied-de-nez à l’isolement.

                                                                     Le meneur de jeu

     

    sorgue_027sorgue_01_01 oui.JPG

     

     

    Poème 1

     

    À la Tombée de la nuit

     

    Du balcon, la mer est à portée de mains ;

    J'en écoute les cris

    à la tombée de la nuit.

     

    Le ciel remue encore

    des îles de lumière.

     

    Loin des tourments du monde,

    je rêve un saut dans l’inconnu.

     

     

     

    Poème 2

    Dans le petit matin mes rêves

     

    Je cherche dans le petit matin mes rêves ; je suis dans l’entre-deux, ni l'encore vivant ni l’oisillon qui se cogne aux vitres.


    Il y a ceux que l’envol fait déjouer, ils vivent l’espace-temps premier ; ils errent aux alentours des feux, sujets aux mirages et aux fulgurances.


    Et cette voix qui ne veut pas crier quand elle me dit : « Je sonderai l’écho pour connaître l’obstacle et, si tu sais m’entendre, nous nous évaderons au-delà des journées. ». 

     

    Sur la table de marbre, ce sera l'heure où l'on sirote un café.

     

     

    Poème 3

     

    Au joli mois de mai...

     

    Au joli mois de mai,
    les chansons sont parfois idiotes,
    mais on les aime ainsi.
    Elles aident à tourner les pages,
    à avouer sans dose de ridicule excessif
    que des cœurs pleurent.
    La voix serait une caresse.
    Un petit ruisseau suffirait ici
    à vaincre la solitude.
    On dirait : « Que les fleurs s'ouvrent ! »,
    et le printemps viendrait
    comme un avènement,
    avec les sueurs animales sur le corps.

    Les chansons descendent de la vieille tour
    pour nous parler.
    Et mine de rien, leurs mélodies
    sont un défi au temps qui se retient
    sous la voûte lactée.

    Le mois de mai déjà sur toutes lèvres.

     

     

    Poème 4

     

    À ma vitre il a frappé

     

    Flâner dans l'immensité.

    Rêve de sirène,

    fait de mer et solitude ;

    un miroir dans une bulle de savon.

     

    Un oisillon

    posé sur des arbres,

    à ma vitre il a frappé.

     

     

    Poème 5

     

    Au diapason des lunes

     

    au diapason des lunes
    elle s’était subrepticement évaporée

    dansons !

    lui avait-elle soufflé
    sur d’extravagantes ritournelles
    aux rythmes parfumés

    dansons !

    nos baisers pour unique paysage
    sur la roue de nos souvenirs
    en route vers d’étranges destinations  

    comment décrire alors cette échappée
    importance d’un geste sans provenance
    envolée vers l’azur qui efface les tourments ?

     

     

    Poème 6

     

    Ivresse

     

    Ce que tu contemples à l’extérieur,

    azur, grand printemps, étranges paysages,

    tu l’absorbes,

    baiser d’avril, envol d’hirondelles,

    bien un peu rieuses

     

    Tant d’oiseaux habitent sous ta peau,

    boivent à la source de tes gestes

     et du vent d’après,

    éclairent l’Inconnu.

     

    Vers l’immense bleu,

     l’alouette et la mésange,

    le rossignol ou le faucon

    concerto à plusieurs voix

    tu parcours les airs…

     

     

    Poème 7

     

    Dans l'espace-temps domestique

     

    Le chant de quel oiseau ? Le cri de quel animal ?
    Sorti d’un rêve étrange au milieu de la nuit,
    À défaut de plonger dans la mer, dans l’écume, à l’horizon des vagues,
    S’éclipser sous la douche, s’envelopper d’un manteau d’eau chaude,
    Et soudain retrouver la mémoire ruisselante, réjouie à l’odeur du savon.

    Hésitation lente à marcher dans cette énigmatique pénombre
    Tel un astéroïde errant sans boussole dans l’espace-temps domestique,
    Bousculé au hasard, semble-t-il, celui là même encore une fois
    Impossible à convoquer, tant il est capricieux
    Au sortir de ses draps, on dirait qu’elle se réveille.

     

     

    Poème 8

     

    Le parfum d’une nuit d’été

     

    C'est une question de regard

    ou peut-être d'écoute

    ou même de sensation

    se placer à l'affût de la vie

    dans la contemplation

    de l'immensité de l'univers et des petites choses courantes 

    non pas se laisser envahir

    par les tournitures 

    les miroirs et leurs craquelures

    non pas évoquer l'idéale éternité

    S'attacher aux espoirs éphémères

    mais s'émerveiller de ce que l'aurore est venue de

    scruter

    tâtonner

    Sillonner dans la peau 

    comme l'argile ou le tournesol 

    qui lentement s'ouvrent à l'immensité 

    ne pas chercher à vaincre la solitude

    mais la chérir comme une intime

    part de douceur et de doute

    elle est la lumière qui s'attarde

    là où nous frémissons

    Le parfum d'une nuit d'été après la pluie 

     

     

    alpe_015alpe 4 oiseaux.JPG         

    alpe_034alpe.JPG

                          On reconnaîtra ci-dessus "à vol d'oiseau" les huit participants au Script de pique d'avril 2020.  Merci à Jo pour ces superbes portraits.  

  • MORCEAUX DE BRAVOURE du SCRIPTORIUM au MONUMENT RIMBAUD Marseille DIMANCHE 22 MARS à 16heures

    flyer jpeg.jpg

    Le dimanche 22 mars est jour de deuxième tour de l'élection municipale. C'est aussi la date annoncée pour le match OM-PSG     ( aujourd'hui plus proche du report que du huis clos...)! On peut imaginer que les palpitants vont se mettre à fonctionner à plein, que les montres vont égrener leur compte à rebours, que le temps de la cité sera suspendu, peut-être en opération d'apnée...

     

    Dans cette fébrilité de la vie citoyenne et supportrice, il nous plaît d'inscrire notre événement poétique à ciel ouvert, à quelques mètres du rivage.  

     

    Parce que nous participerons ainsi ensemble à la Journée Mondiale de la Poésie et à celle de l'Eau (21 et 22 mars), selon les voeux de l'Unesco.

     

    Parce que nous clôturerons la 22ème édition du Printemps des Poètes dont le thème est le Courage.

     

    Parce que nous serons, quelques-uns, groupés autour du Bateau Ivre, cette sculpture que Jean Amado créa en 1989 à l'occasion du centenaire du décès de Rimbaud à Marseille ( mort le 10 novembre 1891).

     

    Parce que le Scriptorium accueillera avec enthousiasme poètes et lecteurs qui se seront inscrits à cette rencontre à ciel ouvert.

     

    Parce que nous défierons ainsi à notre manière les troubles, les tremblements, la sinistrose du moment, et espérons ainsi faire vivre un peu de poésie partagée.

     

    Bienvenue à vos morceaux de bravoure!

     BATEAU IVRE RECADRÉ Dom Sorrente.JPG

     

     Modalités:

     

    La rencontre se déroule au Monument Rimbaud, plage du Prado, 33 promenade G.Pompidou Marseille 8°.

    L'inscription a lieu sur place à 15h45. Les personnes désirant participer aux Morceaux de Bravoure sont priées d'adresser en amont (avant le 18 mars) un mail au Scriptorium.

    Chacun pourra intervenir à raison de 3 minutes maximum.

    Toutes les formes d'intervention: lectures, chansons, performances etc...sont les bienvenues.

     

    Un atelier "porte-voix" est prévu en tout début de rencontre. Apportez de quoi permettre à votre voix de se libérer...Chacun est invité à faire sa proposition, selon l'énergie vocale et l'orientation du vent...

     

    Dernière minute: Compte tenu de la pandémie en cours, et pour déjouer les privations de bises, douces embrassades et autres viriles poignées de main,  un "Concours de Salutation Poétique à Distance" est mis en en place. Chaque participant proposera son geste poétique sans contact physique. Le gagnant de la finale recevra un lot de Savons de Marseille.

    SAVON LOT du CONCOURS .JPG

    La rencontre sonnera aussi le démarrage des séquences de vidéo-vignettes des membres du Scriptorium.  (Voir autre note du blog).

     

    Pour toute info et pré-inscription, écrire à poesiescriptorium13@gmail.com

     

    Rappel: L'adhésion au Scriptorium est de 30 euros l'an (50 euros pour les couples). Une participation gratuite à une des rencontres durant l'année est offerte aux non-adhérents. L'association ne vit que de cotisations et dons.

     

                                                         ***

     

    Les poètes du Scriptorium sur le monument d'Amado à Rimbaud lors du jumelage avec Pistoia avril 2010.jpg

    Il y a dix ans, les scripteurs de ce temps-là déjà...

     download-1.jpg

                      Le Bateau Ivre, sculpture d'Amado, Marseille, plage du Prado

     

     

  • RETOUR SUR LES SAUTS PÉRILLEUX DU SCRIPTORIUM !

    " Ma vie n'est pas cette heure abrupte

    où tu me vois précipité...

     

    Je suis l'intervalle entre deux notes

    qui ne s'accordent l'une et l'autre qu'à grand peine

    car celle de la mort voudrait monter plus haut…

    Mais toutes deux, vibrant durant l'obscure pause,

    se sont réconciliées.

    Et le chant reste beau."

    Rainer Maria Rilke

     

    CrêpesPingPong_09.02.20_MarcRoss_3.jpg

    En ce début février, l'hiver mimosas avait regroupé quelques membres actifs et enthousiastes pour des retrouvailles pleines de rebondissements. Partager ces moments entre anciens et fidèles compagnons et nouveaux / nouvelles arrivés l'ambiance crêpoétique était asssurée !…

     

    CrêpesPingPong_09.02.20_MarcRoss_2.jpg 

     

     CrêpesPingPong_09.02.20_E.Sarrouy_1.jpg

     

    "Car la beauté, ce don qui nous est offert sans réserve, est omniprésente. Il faut savoir en capter les plus humbles manifestations. Ces fleurs anonymes qui poussent dans les fentes d'un trottoir, ce rayon de soleil qui soudain fait chanter un vieux mur, ce cheval pensif au milieu d'un pré après la pluie, cet enfant qui offre un caillou coloré à un vieillard sur son banc, ces fragrances et saveurs que la mémoire réveille..."

    François Cheng, Œil ouvert et cœur battant


     

    CrêpesPingPong_09.02.20_MarcRoss_4.jpg

     

    Lectures de textes personnels travaillés en ateliers, extraits de lectures en cours, cahiers ouverts sur des étapes de travail, chansons, marionnette, piano et acrostiches rédigés au cours des retrouvailles ! Ping-pong performance sans table mais avec texte généreusement soufflé, dialogue bilingue franco-italien… Il s'agissait bien là à n'en point douter d'une rencontre pleine de rebondissements !!!

     

    CrêpesPingPong_09.02.20_MarcRoss_6.jpg

     

    Les questions furent également lancées sur les améliorations à apporter au blog, sur les prochains rendez-vous, l'imminent Printemps des Poètes…

    "Morceaux de Bravoure", rencontre prévue au pied du monument Rimbaud le 22 mars 2020 ! (on en reparle très vite)

     

    CrêpesPingPong_09.02.20_MarcRoss_7.jpg

     

    Pour la suite des événements…

    Paola Leone propose son savoir faire sur la fabrication d'images, cartes postales, dessins…

    Emmanuelle Sarrouy va inaugurer pendant le Printemps des poètes des Portraits de poètes en vidéo : les Vignettes Vidéo Poétiques seront des portraits courts, filmés en un plan séquence tourné-monté d'une minute et vingt secondes. Chacun partira sur le choix d'un jour de la semaine et poétisera à sa guise…

    Histoire de faire de manière ludique et poétique un état des lieux des poètes et poétesses contemporain.e.s. Ces Vignettes Vidéo Poétiques seront ensuite visibles sur le net… Affaire à suivre donc !

     

    CrêpesPingPong_09.02.20_MarcRoss_5.jpg

     

    Allez, encore quelque notes envolées avant de nous quitter…

     

    Fish felt flowing time
    Attablés aux terrasses incertaines
    du soir qui chavire
    Insouciants rêveurs
    tels nous veut la vie
    que nous chérissons
    l'ivresse à la main
    jusqu'au petit matin


    Loin des mahones amarrées aux pannes
    sur les rives du même
    Loin des jeunes filles voilées
    affichant leur vertu


    Insouciants rêveurs
    Immergés dans le temps fluorescent
    des poissons
    sans mémoire
    sans adresse
    et sans lieu
    Marc-Paul poncet

     

    Au Mikado
    Au café Mikado
    Trois place Castellane
    Ça plane sous les platanes
    A l’heure de l’apéro


    On fume du tobacco
    On joue à qui perd gagne,
    Et ce n’est pas le bagne
    De bader les badauds


    - Vise un peu cette fille
    En négligé du soir
    Comme elle est belle à voir,
    Dans la soie qui scintille.


    Mais comme il fait très chaud
    Terrasses Castellane
    On passe du coq à l’âne
    A l’aune des punchs coco.


    Le jour où je mourrai
    Mais ce n’est pas prouvé
    Je veux qu’on dise de moi
    Respect pour ce mec là


    C’était un pro du Mikado
    Un vrai il n’y a pas photo.

    Marc-Paul Poncet

     

    Et pour finir, quelques acrostiches composées pendant la rencontre par notre cher et fidèle Gérard Boudes :

     

    Partir en mer

    Initié par les vagues

    Nager du sommet des rouleaux

    Gagner la côte et l'éther

     -

    Plonger dans le bleu

    Ondoyant dans le jeu

    Naissant dans les fonds

    Gravité abolie

     

     

    Piano

    Inoubliable

    Nocturne et

    Guitare

     -

    Poète

    Oratoire

    Notoirement

    Gamin

     

    Restaient encore quelques crêpes, bugnes, oreillettes et autres "merveilles" à partager avant de se quitter … Jusqu'à la prochaine !

     

    "mots lancés, mots rebonds

    et ping

    et pong

     

    alors enfin on peut sortir

    du cercle qui n’a de cesse

    et sans raison

     

    et ping

    et pong

     

    alors enfin

    la vie la mort

    la mort la vie

     

    d’un seul coup

     

    d’un seul"

    Dominique Sorrente

     

    F.Cheng.jpeg

    crédit photos N/B © Marc Ross