"Veillée poétique aux alentours !...
avec des notes et des mots venus chasser la tristesse automnale
et un feu de cheminée témoin de l'irrésistible élan."
Marc Ross
Nous voilà, aux premières heures de la nouvelle année, de retour d'une veillée chaleureuse et enflammée entre retrouvailles et rencontres, douce fraternité saupoudrée de quelques goutte de pluie… juste histoire de se réchauffer encore un peu plus sur les hauteurs de Plan de Cuques.
C'était bien ! Et follement poétique !
Nous étions plus d'une vingtaine, adultes et enfants, merveilleusement accueillis chez Isabelle et Jean-Marc, rassemblés autour d'un d'un feu et d'un buffet crépitant de couleurs et d'odeurs hivernales. Vin chaud oblige ! Plus d'une vingtaine (merci aux nouveaux/nouvelles venu(e)s… qui se reconnaîtront !) à lire lire lire et lire encore dans l'ivresse des mots et des notes musicales. La contrebasse de Marco Mazotti, la guitare de Bruno Pellegrini et celle de Dominique Sorrente, sans oublier son chatoyant halilintar (le tambour du tonnerre d'origine indonésienne) étaient au rendez-vous pour nous accompagner à volonté !
Les enfants avaient préparé une flamboyante lecture chorale autour de Chanson pour les enfants l'hiver de Jacques Prévert, tandis que Betty et Bruno avaient choisi de nous proposer un dialogue très émouvant issu de La route de Cormac Mc Carthy.
Et nos hôtes enfin, heureux et émus, nous ont ravis par leur lecture en duo du très beau texte d'Isabelle Alentour, Je t'écris fenêtres ouvertes.
Une petite table avait été installée pour que chacun puisse y présenter ses textes, et autres livres récemment édités.
Ce fut une joie
ce fut une fête
ce fut un bonheur de partage
… à renouveler évidemment sans hésitation !
Le rendez-vous est pris...pour l'an prochain. Il ne manque plus qu'une nouvelle cheminée à débusquer afin de varier les plaisirs…
Et voici à présent, pour mémoire et pour les absents, un petit florilège de quelques uns des textes qui ont été lus à la veillée …
L’incendie souterrain ébranle mon noyau.
C’est longtemps après la découverte de ton corps,
que j’analyse enfin, les ondes sismiques qui ont déterminé la structure de ma terre.
La roche peut avoir des millions d’années,
elle absorbe quand même.
Couches successives, comme un mille-feuille.
Ta peau,
ma peau,
ta peau,
ma peau,
ta peau,
ma peau.
J’en ferais des kilomètres, sans m’arrêter.
Même essoufflée,
j’explose en ton noyau.
La température augmente,
réchauffement climatique.
Plus je m’enfonce, plus la difficulté de trouver la surface s’amoindrit.
Je suis le croissant, tu es ma lune.
Paola Leone, Tremblements des plaques volcaniques
J’ai pris le train
un jour
comme ça pour rien
sans destination précise
juste pour savoir ce que ça fait
de filer droit
Daniel Birnbaum
Ça remue doucement au fond de moi
je vois
des corps de femmes lumineux
je sens la chaleur ondoyer
je vois un grand brasier
des flammes, des formes tortueuses
des étoffes riches et luxuriantes
de la soie et du velours
un palais oriental
la saveur orientale
la splendeur orientale,
(Tout y parlerait/À l’âme en secret/Sa douce langue natale)
Marie-Philippe Joncheray, Ma vie avec Sardanapale
Je tremble comme une feuille pas encore morte
mais c’est drôle nulle peur ne me tenaille
et puis regardez ! Rien ne peut m’arriver
un être cher me sert de bouclier humain
Les trottoirs grouillent d’attente forcée
Drôlement secoué l’espace donne vie
à des personnages caravagesques
Et même si certains font monter les enchères :
5…7… ou 10 de der… la nuit s’emballe…
le décompte parait à présent secondaire
tout le monde se fout de l’échelle de Richter
Marc Ross, Parmi les égarés
Clown marionette de Claudine Ross
J'avais prévu que tout irait bien... nous partirions en déplacement: après avoir roulé de nuit, au petit jour nous arriverions près de la falaise, nous marcherions au bord du précipice en se donnant la main, le repas était prévu: quelques morceaux de pain et du pastis en bouteille... tout n'est pas allé tout à fait comme ça.
Il a refusé le tandem, prétextant son mal au dos, déclaré qu'il souffrait de vertige et préférait le Cointreau....
la plage des Catalans le dimanche est bondée de monde...
il a dit:
tu veux toujours avoir raison...
j'ai répondu:
je ne supporte pas la crème anglaise à bronzer et les para soleils violets…
Après avoir vomi tout mon quatre heures, je suis partie ramasser mes pois gourmands.
Les hommes sont ainsi faits, ils ne sont jamais contents…
Claudine Baissière
Il a mis dans un sac
une cible qu’il n’atteindra jamais
une bible qu’il ne lira jamais
une bille qu’il ne jouera jamais
une fille qui ne l’aimera jamais
et il est parti
en oubliant le sac
Daniel Birnbaum
crédits photos © Marc Ross & Isabelle Alentour
lorsque l'aigle couve
une p'tite plume arrachée
bonheur tout' l'année
Claudine Baissière