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Le Scriptorium - Page 6

  • VOIX AU CHAPITRE en poésie - prologue aux Journées du Patrimoine à l'abbaye de Saint-Michel-en-l'Herm

     

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    En prologue aux Journées du Patrimoine 2024, ce 20 septembre s’est tenue la lecture poétique et musicale "Voix au Chapitre" dans la salle capitulaire de l’abbaye de Saint-Michel-en-l’Herm en Vendée du Sud. La rencontre, la première du genre, initiée par l'association Le Scriptorium, a permis au nombreux public  de découvrir ou redécouvrir cette salle monastique du XIIIème siècle, un joyau méconnu qui fait partie de la longue, tourmentée et passionnante histoire de l’abbaye. Elle a donné aussi l’occasion d’écouter une variation de poèmes écrits sur le thème des Éléments.

    Dominique Sorrente, poète à la double attache marseillaise et vendéenne, animait cette rencontre sous les voûtes. Il avait pour cela fait signe à des poètes et poétesses habitant dans le sud de la Vendée, Luce Guilbaud, Marie-Geneviève Lavergne, Charles d'Estève.

    Un beau texte de Cathie Barreau, présente également,  « Que demander aux étoiles ? » fut lu à deux voix par Françoise Arnoux et Dominique Sorrente. Il y eut également une chanson sur l'île de la Dive, et des sons insolites d'instruments, tels que la kalimba ou l'halilintar...

     Autant de façons de décliner la parole d’Ossip Mandelstam, citée par D.Sorrente en introduction : «  Ce qui distingue la poésie de la parole machinale, c’est que la poésie justement nous réveille, nous secoue en plein milieu du mot ».

     

    Rémy Arnaud ponctuait au luth les différentes interventions, variant musique écrite et improvisations au plus près des mots. Avec beaucoup de justesse.

     

    La pluie eut la délicatesse de n’intervenir qu’en fin de soirée permettant à cette  « Voix au chapitre » inédite d’être une belle et prometteuse réussite.

    Merci à toutes les personnes qui ont oeuvré pour cette heure poétique à l'abbaye. 

     

     

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    Un jour la mer en colère grosse de vent

    s’est souvenue de ses chemins de terre

    de ses îles perdues

                        Luce Guilbaud

     

    Il peut se passer ainsi des heures

    Dans le repli de soi, dans la béance

    De la nature où les mots ne viennent pas.

                         Charles d’Estève

     

    Le vent a raflé les chimères

    Et les mots sont apparus

    De laiteuse lumière

                           Marie-Geneviève Lavergne

     

    Que demander au secret ? dit l’homme

    Qu’il soit le refuge de nos plus grands espoirs

                             Cathy Barreau

     

    J’écris au XIIIème siècle,

    entre fantômes familiers

    Et araignées au retour de septembre.

     

    En dessous du niveau de ma vie,

    un scriptorium se raconte

    Avec ses arcs à ciel ouvert,

    sa fenêtre sur l’invisible.

                              Dominique Sorrente

         

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  • DES POÈTES EN CARAVANE VERS LA NUIT à LOURMARIN, LE SCRIPTORIUM au festival des Arts de la parole - 11 juillet 2024

     

    Retrouvez une évocation en vidéo de la caravane poétique nocturne ( réalisée par Marc Ross)

    Et ci-dessous un texte de Patrick Aveline reparcourant l'itinéraire à sa manière...

    Merci à tous les participants de notre caravane, et aux collaborateurs du Festival des arts de la parole qui ont permis à cet instant d'exister. 

     

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    C’était un soir de village. Tout rond, tout resserré. Tout chaud du jour chaud. Un soir de vieilles maisons aux façades ocres. De places ombragées par les grands tilleuls. De bistrots gais et bavards. De sourires complices, nés dans le hasard des ruelles.
    Nous avions déjà suivi le pas, le grand pas, de ses grandes sandales. Nous avions cheminé avec lui aux pentes des collines d’Ombrie. Toutes faites à la mesure de son âme. À la cadence du soleil matinal d’Italie, feu mouillé d’abondance. Nous avions encore quelques instants, laissé flotter au-dessus des toits roux l’ombre de François. Et enfin, abandonné aux pinsons du Monde le soin d’en garder une part.
     

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    C’était un soir où les cigales se voulaient gardiennes de tous les mots. Celui de deux ânes aux silences éloquents. Et d’une lente et longue et heureuse procession vers on ne sait bien quelle parole du Monde. Un vieux banc de pierre et les mots font surface. Par-dessus l’entêtement des cigales. Glissant entre les raies des vignes. Des mots que l’on comprend, que l’on ne comprend pas mais qui résonnent toujours. Et la nuit vient à pas de loup. Les lucioles de nos fronts guident les pas. Jusqu’au champ d’herbes sèches. Toutes constellées de limaçons. De ces millions de limaçons croustillant sous nos semelles. Et l’on entend les voix d’ailleurs, les chants d’ici, l’écho des temps, sous la lune diaphane. Que c’est beau, que c’est bon ! 
     

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    C’était un soir, c’était le soir d’une lente et longue et heureuse procession vers on ne sait bien quelles paroles du Monde…
     
    Patrick Aveline
     
     
  • LES POÈMES NE RESTENT JAMAIS LONGTEMPS EN RADE - retour sur la balade littéraire en mer du 6 juillet

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    Ce 6 juillet, la chance était de notre côté. Marc Ross et Dominique Sorrente en lecteurs de poèmes, Sébastien Izzo à la ponctuation musicale...et des salves de mots lancées à l'air du large. Un si bel instant à bord!

     

    Lina, 17 ans et graine de poétesse, a vécu cette escapade maritime et nous a fait le plaisir d'un compte-rendu reproduit ici. 

     

    Merci à elle, à la société des amis du Mucem bien représentée, ainsi qu'à l'équipe infatigable de  Cobiac ( Marie-Hélène, Sébastien, Françoise...), aux marins de l'Hélios et à la société Icard Maritime  de nous avoir ainsi fait confiance.

    Les deux animateurs et ND la garde au loin WhatsApp Image 2024-07-06 at 23.13.41.jpeg

     

    ÉVOCATION PAR UNE PASSAGÈRE

    Samedi 6 juillet : rendez-vous au Vieux-Port de Marseille pour une traversée maritime à la fois littéraire et contemplative. Embarquement joyeux, chacun choisit sa place à l'intérieur ou sur le pont... Et bientôt, l'Hélios prend le large. Clameurs de la Pride sur le port.

    Marie-Hélène Bastianelli de l’association Cobiac, nous met à l'aise et présente les intervenants, Marc Ross et Dominique Sorrente. Sébastien sera le DJ officiel, nous transportant dans un univers musical agréable, propice à la détente.

    Marc et Dominique lisent des extraits de leurs recueils, entremêlés des œuvres d'Albert Londres, des poètes Jean-Claude Izzo, Nathanaëlle Quoirez, poétesse contemporaine marseillaise à l'écriture prosaïque ou encore Hélène Dorion, originaire du Québec, seule poétesse vivante dont les textes sont étudiés pour le bac de Français.

    Leurs paroles prennent une résonance particulière, amplifiées par les vaguelettes clapotant contre la coque du navire hybride. Le vent nous berce. Se succèdent les lieux chers aux Marseillais, Notre-Dame de la Garde, la Corniche, l'escale Borély, la Pointe Rouge. Deux ferries de la Corsica se croisent.

     

    Au fil de notre progression vers l'île Maïre au large de Callelongue, le paysage maritime se dévoile dans toute sa splendeur. Les nuances changeantes de la mer, bleus, verts aux reflets turquoise, forment une toile de fond mouvante pour les mots des poètes.

     

    Retour toujours en poésie entre les îles du Frioul, et déjà le Fort Saint-Jean nous regarde. Ainsi se termine une parenthèse poétique et musicale où le temps semblait suspendre son vol. On avait oublié que demain la France jouerait son destin dans les urnes.

    Lina

     

    LE DON DU VENT WhatsApp Image 2024-07-08 at 21.54.14.jpeg

     

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    MES FILS

     

                      sur une île du Frioul

                      devant Marseille

     

    Dans la gueule du bunker, mes fils

    ramassent des histoires de guerres.

    Un peu plus loin, ils comparent leurs cris

    à ceux des goélands.

    Une fois, deux fois, dix fois, ils m’appellent

    Papa

    pour m’expliquer le monde.

     

    Et parfois ils m’interrogent

    sur les restes d’obus rouillés,

    la queue noire des mâles,

    les doigts de sorcières sur le bas-côté

    du chemin.

     

    Mes fils, leurs rêves

    ont moins de dix ans d’âge

    quand ils préparent une mutinerie ; mais

    comment savent-ils

    que la seule réponse, ce sont

    leurs pas qui crissent dans les miens

    sous la roche blanche ?

     

    Quelle grâce

    logée dans cette journée de sémaphore

    les conduit jusqu’à la dernière

    batterie de l’île

    où eux, moi et la mer, ne faisons qu’un ?

     

     

          ( Dominique Sorrente, extrait de LA TERRE ACCOISÉE, Cheyne éditeur, 1998)

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