22 juin 2021
OH MA PAROLE ! : MISCELLANEES ET RIMBAMBELLES POETIQUES
"Si la littérature ne sauve pas le monde, qui le fera ? Par littérature, j'entends le théâtre, la poésie, le verbe sans entrave, libre comme l'oiseau ! L'issue de secours, elle est là ! C'est l'entrée des artistes !" Henri-Frédéric Blanc, éditorial de La Revue des Archers N°36/37
Pour la première édition du Festival Oh ma parole ! organisé Place Baverel (Quartier Sainte Anne) pars les poètes et poètesses Marien Guillé, Coline Marescaux et Amalia Cardoso, et soutenu par la mairie des 6 & 8 de Marseille -l'adjoint à la Culture et aux Arts, Cédric Jouve aux commandes- les poéte.s.s.e.s du Scriptorium étaient invité.e.s sur plusieurs tableaux. Et ce fut un régal de poésie que de croiser les univers entre contes, ateliers, lectures personnalisées, balades poétiques, performances improvisées… Entre Caravane à palabres, chaises allongées, devant le restaurant le Turf, dans les jardins de l'église, et alentours… Entre poètes, poétesses et habitants du quartier.
Vendredi 04 juin, le micro ouvert sur la Place Baverel en compagnie du Duo jazz hip hop Laurent Signat et Raphaël Aïssa Richbé, fut également l'occasion de présenter La Revue des Archers - la revue du Théâtre Toursky- en présence de Richard Martin, André Ughetto, Francis Kaigre, Gérard Boudes, Marc Ross, Dominique Sorrente, Françoise Donadieu, Emmanuelle Sarrouy, Marie Follo et Isabelle Alentour au travers de quelques textes, et de fêter ses XXans d'existence. Beaucoup d'autres merveilleux poètes et merveilleuses poétesses étaient là également.
Samedi 05 juin, après une très riche rencontre avec le poète Jean-Pierre Siméon (ancien directeur du Printemps des Poètes), Dominique Sorrente proposait une lecture musicale, arrangée par ses soins et accompagnée aux trompettes par Éric Turpin, de son dernier recueil : À la Digue du large. Un public nombreux et enthousiaste s'était retrouvé pour cette belle occasion sous les platanes, dans la cour de la salle CMA parsemée de petits poèmes à croquer.
Dimanche 06 juin, la rituelle Sieste Poétique, quelque peu métamorphosée pour l'occasion, se déclinait dans les jardins ombragés de l'église, entre poèmes à partager, mots chuchotés et poésie à inventer collectivement dans la douce tiédeur d'un début de dimanche après midi. Après le touchant passage matinal des poéte.s.s.e.s du Cipm (Sarah Keryna, Esther Salmona et Nicolas Tardy), et avant la clôture musicale jazz manouche, énergisante à souhait, proposée par Samuel Bobin, Olivier Dambezat, Alexandre Morier et Jean-Philip Steverlynk (les musiciens du groupe Poum Tchack).
"faire une sieste c'est…
des bouts de ciel au travers d'un chapeau en osier
faufile-toi au pis-aller en éclair bleu et
libellule au fil des heures de s'envoler
le mystère a chuchoté la sieste
a laissé infuser le vivant sous les paupières
des écailles nocturnes
et ralenti le temps de
se boire soi-même l'après-midi
entre les dents la peau d'une figue
allongée comme un soleil
au fond de l'eau…"
poème collectif évolutif écrit le dimanche 06 juin 2021,
au cours de la Sieste Poétique proposée par les poéte.s.s.e.s du Scriptorium
(Isabelle Alentour, Charlotte Hamer, Emmanuelle Sarrouy et Dominique Sorrente) .
Oh ma parole ! C'est déjà terminé. Et nous avons déjà hâte d'y retourner… Mais le rendez-vous est pris !
Cette fin d'année, malgré tous les empêchements, fut riche et intense. Pour notre plus grand bonheur, et la belle humeur. Depuis le Printemps des Poètes, du désir de se retrouver au Bateau Ivre à la redécouverte caravane-poétique des rues marseillaises, des marches-poétiques-micro-caravanes (les lundis matins) aux rendez-vous virtuels mais intertextuels de l'Épique Bistrot (les samedis soirs)… En passant par le groupe What's app "Le Scriptorium en cavale" (pour l'été le mot a été lancé : "échappée"… à vos claviers !)… Le temps s'est transformé en énergie revivifiante. Et on en avait tellement besoin !
Une trêve estivale montre à présent le bout de son nez, sans masque et tout sourire, pour éprouver au mieux cette bienfaisante nécessité de far-niente !
"La poésie mange la madeleine de Proust et se rince la bouche avec une chanson."
Lawrence Ferlinghetti,
Poésie, Art de l’Insurrection (éditions Maelström ReEvolution, 2012)
On se retrouve bon pied bon œil à la rentrée, le samedi 11 septembre 2021, pour les adhérents du Scriptorium, autour d'un cocktail pétillant aux couleurs de l'été… et pour poursuivre et envisager de nouvelles aventures poétiques au long cours.
Bel été.
Marseille le 21 juin 2021,
Anne Lofoten
Et comme Dominique Sorrente, levons notre
"verre invisible
au paysage
parmi nous.
De toute beauté, aujourd'hui."
(À la digue du large, éditions Tipaza, 2020)
* * *
17:07 | Lien permanent | Commentaires (0)
02 juin 2021
20 ans pour LA REVUE DES ARCHERS ce vendredi 4 juin au festival OH, MA PAROLE ! à Marseille
couverture des numéros 1 ( été 2001) , 23 ( 2013) et 36-37 ( été 2020) de la revue des Archers
À l'occasion du festival Oh, ma parole! ( Marseille Sainte-Anne), un "micro ouvert" accueillera le public le 4 juin à 19h.
En première partie de ce "micro ouvert", c'est la Revue des Archers qui ouvrira le feu. Avec la participation de Dominique Sorrente, Françoise Donadieu, Emmanuelle Sarrouy, Marie Follo...
Créée en 2001 à l’initiative de Richard Martin, directeur du théâtre Toursky, la "Revue des Archers" est une revue de littérature atypique qui associe poésie, fiction, théâtre. Elle fait la part belle à des textes insolites, effervescents, volontiers combattifs.
"Les Archers n'ont pas de cuirasse mais ils visent le coeur." écrit Henri-Frédéric Blanc, rédacteur en chef de la revue, dans son premier édito.
Au comité de rédaction, on trouve aujourd'hui, outre H.F Blanc, Jean-Pierre Cramoisan, Dominique Sorrente, André Ughetto, Francis Kaigre (coordonnateur).
Avec ses deux numéros par an, la revue des Archers s’adresse à tous les curieux, amateurs de poésie et d’œuvres « décalées ». Elle a publié de nombreux textes inédits, entre autres, de Léo Ferré, Richard Martin, Armand Gatti, Julos Beaucarne, Claude Nougaro, Henri-Frédéric Blanc, Dominique Sorrente, Jean-Pierre Cramoisan, Romain Bouteille, Gilles Ascaride et des dizaines d’écrivains et de poètes étrangers.
À signaler le numéro Marseille, terrain vague, lors de l'année 2013.
Et tout dernièrement, le numéro double 36-37 sorti lors de la pandémie de 2020.
17:03 | Lien permanent | Commentaires (0)
28 mai 2021
LA SIESTE POÉTIQUE DÉBARQUE LE 6 juin 2021 avec le SCRIPTORIUM...
"- Je vois ! Je vois la chanson ! Elle est aussi fine qu'un cheveu, elle est aussi fine qu'une herbe !…" Colette, Histoires pour Bel-Gazou
La sieste poétique est l'un des rendez-vous clés des poètes et poétesses du Scriptorium, juste avant les dispersions estivales !… Les parcs Pastré, Puget, Borély, et autres Magalone s'en souviennent encore !
Cette année, invitée par le tout jeune Festival OH, MA PAROLE ! elle sera un moment d'autant plus exceptionnel. Hébergée dans les jardins de l'église Sainte Anne -Marseille 8e- le dimanche 06 juin 2021, de 14h30 à 16h30, juste avant de clôturer le festival, la Sieste poétique vous invite à des échappées poétiques, jeux de mots alanguis, chuchotés ou envolés en ribambelles inaccoutumées…
Les poètes et poétesses du Scriptorium, navigateurs au long cours, Charlotte Hamer, Isabelle Alentour, Emmanuelle Sarrouy et Dominique Sorrente, vous proposent d'embarquer à leurs côtés dans cette aventure, de vous laisser guider par la poésie, de prendre et surprendre le temps, voyager, rêver, laisser advenir l'inattendu pétillant, l'éphémère entêtant… et partager avec eux une escale poétique à la parole chaloupée.
Avec un plaisir toujours plus grand et toujours plus précieux, en ces temps bien étranges, de se retrouver !
POÈME POUR FAIRE VENIR LA SIESTE
Parfois les mains se laissent aller
à ne plus applaudir.
Les chenilles processionnaires
retournent se cacher
dans la tignasse du pin parasol.
Quelques corps s’affalent
sur un tapis
qui n’a pas encore appris à voler.
C’est juin, passé midi le juste.
Ça canicule sévère, on est dehors pourtant.
Il y a du courage dans l’air,
mais ça ne se voit pas.
Les guimauves remuent dans le sac,
à l’affût, pour récompenser
les parleurs extravagants
qui ouvriront la bouche aux poèmes
sans gober les insectes.
Parfois on flotte
en pensée, en action, par souplesse
et par déraison.
On flotte encore,
et on apprend la dérive de dire
comme celle de se taire.
À d’autres, le travail forcené
d’un orchestre
qui éclabousse en sépia à l’autre bout du jardin.
Parfois on vit
assis ou allongés, droits ou tordus.
On tient en équilibre,
jouant au mistigri des phrases
ou lançant des mots acrobates.
Pas gigotage, pas ronflerie,
pas mêle-de-tout,
on est là en suspens. À quelques pas
des agrès des enfants.
Quand plus rien ne nous empêche
de laisser l’arbre grandir en nous,
on appelle cela
la sieste poétique.
Et personne,
vraiment personne
n’est obligé de nous croire.
Dominique Sorrente
Jardin de la Colline Puget
*
Pour toutes informations :
poesiescriptorium13@gmail.com
http://www.scriptorium-marseille.fr/
21:11 | Lien permanent | Commentaires (0)