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Le Scriptorium - Page 127

  • L'infime en résonance

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    © Photo Audrey Groult Baschet

     

     

    Mouvements infimes

     

     

     

    Pose ton regard

    sur l’aile de la buse

    et n’ouvre plus les yeux

     

     

    Fais tien son cri

    Emplis ta poitrine

    de l’écho répandu

    en vibrations sonores

     

     

    Laisse l’oiseau

    saisir sa proie

    et accepte l’offrande

    d’une goutte de sang

    sur ton front

     

     

    Une part de toi-même

    danse dans son sillage

    porté par le souffle initial

     

     

    Corps désamarré

    face tendue vers l’inconnu

    ton attente immobile

    a permis ce miracle :

    un saut de l’autre côté du ciel

     

     

    D’un battement de cils

    tu regagneras la berge

    riche d’une joie neuve

    comme un rire d’enfant

     

     

     

                        Geneviève Liautard

     

  • Salut d'octobre à Jean-Max Tixier

     

    Aurai-je encore sur la bouche ce froid de neige quand

     l’aube surprendra mon ombre écartelée ? 

    Mon silence me porte. Fort de ce pouvoir le tapis du

            conteur plane au-dessus des choses vivantes inscrites

            dans la terre. 

    Et mon regard à son tour emprunte à l’aigle sa promptitude

            de rapace lucide. Cruel, comme une bague cerclée

            à la patte d’un migrateur. 

                            (JM Tixier, La Traversée des eaux,

    Sud 1984 )

     

       

    Tixier par JBasse.jpgCETTE TRAVERSÉE DES EAUX QUI NOUS RELIE 

     

     

    Un « homme chargé d’octobres » nous a quittés à l’orée de ce mois. Un homme truculent, incisif, une alliance de rondeur sociale et d’exigence à l’œuvre. « Je me détache des clartés pour telle mort dont le souffle emporte les cendres », écrivait-il dans La Traversée des eaux. C’est dans cette démarche de lucidité qu’il a accompli tant de pages, sur commande ou nourries de l’intérieur, par une forme d’infatigable souci de peupler l’espace et de vider son air, et de le remplir à nouveau..

    Tour à tour et tout en même temps, professeur de lettres, féru de mathématiques et de science, main prêtée pour le superflic Van Loc, novelliste, critique d’art, maire d’arrondissement dans sa ville natale, Marseille, romancier, il se disait écrivain, avec la poésie en lieu d’incandescence pour la part fragile mais si précieuse qui n’en a jamais fini de la faveur d’un mot ou d’une image.

    « Marche dans ton absence. Il n’est devant ton pas de mur qui ne recule dans la transparence des choses », disait-il encore.

    Cette prolixité qui le caractérisait, en toute circonstance, il en savait à la fois la sève et les dangers. Mais il répondait avec un abattage qui déconcertait ceux qui l’entouraient.

    Un poète fécond, gourmand de tout ce qui palpite, et pourtant tout en retenue : est-ce possible ? Dès qu’il prenait parole, dans cette voix si caractéristique où les phrases roulaient en s’échauffant, il n’y avait plus de place pour le doute. Le seul mode d’existence était d’avancer avec lui, dans cette persuasion de l’instant qu’il énonçait. Il aimait le paradoxal dans toutes ses variantes, se méfiant de toute pente idéologique, et toujours prompt à renvoyer la balle pour animer le jeu.

    Pourtant au-dedans de tous ces gestes qui payaient de leur personne, Jean-Max Tixier portait en lui une contrée inaccessible dont il connaissait la brûlure et pressentait la destinée. Il écrivait encore : « S’il ne succombe pas aux premières marches, il apprendra cette part de lui-même venue à sa rencontre, depuis les confins opposés. La sagesse longtemps absente, ou courte. Comme l’ombre par les longs jours de canicule où le soleil pèse. Interminablement ».

    Rien ne lui importait tant finalement que de se savoir poète au milieu du monde, voué à ce travail de la langue qui n’a de cesse. C’est ce qui le faisait vivre avec passion. C’est ce qui nous donne aujourd’hui l’impression qu’il est à côté de nous, continuant d’explorer cette autre mer qui soulève la phrase.

     

    Dominique Sorrente

     _______________________________________

    Voir aussi l'hommage d'Alain Freixe sur La poésie et ses entours

    Image : Portrait de Jean-Max Tixier par Jacques Basse


  • Mouvements infimes, du Tao à la poésie dansée

     
    Danse-Poésie bis_oct 2009.jpg

     

    LE SCRIPTORIUM 

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    Deuxième Intervalle de la saison,

     

    « Mouvements infimes »

     

     

    Samedi 3 octobre 2009

     

    14h30 au Brûlat du Castellet (Var) *

     

     

     

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    Que nous l’abordions par le discours scientifique ou par une pratique méditative centrée sur la respiration, c'est à dire le souffle, nous pouvons tous prendre conscience du mouvement ondulatoire présent en nous, même « immobiles » .

    Ainsi ces mouvements infimes ressentis nous mettrons au diapason avec la danse de la vie, qui est celle de l'univers tout entier dans le mouvement  de tout ce qui est, existe, se transforme, disparaît et renaît ....

    Ressentir cette pulsation originelle, est la base de ce qui est appelé le WUTAO, pratique de danse reliée à la tradition Taoïste, qui ouvre au sentiment du geste juste selon une dynamique en spirale, à partir de la colonne vertébrale : celle que nous savons de toute éternité parce que biologique, organique, vitale.

     

     

    Sentir l’âme d’un mouvement, trouver son rythme intérieur, danser le souffle, tels sont les ingrédients de la danse du tao, savant métissage des arts martiaux, des techniques du souffle et de la danse.

    La pratique est souvent soutenue par des métaphores (autour des éléments comme eau, bois, métal, air, feu), des lectures poétiques et un univers musical très diversifié. Par ce souffle-là, l’être et sa danse se déploient dans la légèreté et la simplicité. Chacun équilibre son parcours entre intuition, sensation, émotion, structuration et création.

     

    Nous pourrons poursuivre notre chemin de conscience et de connaissance en nous tournant vers  la danse contemporaine japonaise,  son évolution à travers le mouvement Butô.  L’esprit de la forme courte du poème, cette quintessence écrite de l’instant sur le modèle du haïku accompagnera tout "naturellement"  l’intervalle.  J'appelle donc à la production de textes courts, qui pourront être lus et partagés pendant l’intervalle.

     

    Aphorismes et formes brèves célébrant l'éphémère (dans une forme de continuité) seront bienvenus !

     

     

     

    Béatrice Machet 

    (coordinatrice Intervalle) 

     

     

     

    Merci de vous inscrire par mail à l'adresse ci-dessous 

    avant le 30 septembre 2009 poesiescriptorium13@gmail.com 

    [renseignements et infos pratiques d'accès au lieu fournis en retour]