UA-156555446-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le Scriptorium - Page 89

  • Baudelaire hors les murs

     

     

    Digue de Break 1 DS.JPG


    L'étranger

     

    - Qui aimes-tu le mieux, homme enigmatique, dis? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.


    - Tes amis?
-Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.


    - Ta patrie?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.


    - La beauté?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.


    - L'or?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
-

    - Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?


    - J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les

    merveilleux nuages!

                  Baudelaire: Petits poèmes en prose, I (1869)


    Digue de break 2 DS.jpg




     

     


  • De ce silence de deux ans

     

    SNB14232.JPG

     

     

     

                                                                           à Patricia, disparue le 17 octobre 2011

     

     

    De ce silence de deux ans

    revient

    la porte à peine poussée,

    tout ce qui vole en éclats,

    soudain le sol

    à quelques mètres du ciel,

    et les doigts de sorcière mouillés

    qui s’agrippent au souvenir,

    et le vertige de l’autre temps,

    flaque inversée

    qui nous sourit.

     

    Désormais, puisque les branches

    ont des petites ailes,

    tu peux aller partout,

    de siècle en siècle,

    de gravier en gravier,

    avec grappes d’enfants ou bien seule,

    et aussi nous tenir en veille

    comme nous ne le savons pas,

    îles en fuite

    promises à l’inventaire du vent.

     

    Désormais, quand tu souris,

    lestée par le secret des feuilles,

    j’ai la manie

    de nous croire en voyage

    avec le laisser-passer de ce jour.



                           Dominique Sorrente


     

    SNB14229.JPG


  • SPECTACLE NORD SUD OÙ VONT LES FLEUVES: UNE PREMIÈRE

      

    Nord sud sur le sable.jpg

    La salle était pleine pour la première de « Nord Sud où vont les fleuves », spectacle programmé par la Générale d’Imaginaire, ce samedi 28 septembre, dans le cadre de Dunkerque 2013 au théâtre de la Piscine.

     

    Cette lecture - spectacle créée à partir de textes du poète Dominique Sorrente et de la slameuse Marie Ginet était interprétée par les auteurs, eux-mêmes. Pour mener à bien ce projet, ils avaient bénéficié du regard scénique de la comédienne et metteuse en scène Anne Conti.

     

    Le public où se mêlaient collégiens, amateurs de littérature et simples curieux s’est laissé embarquer dans ce voyage poétique rythmé où alternaient poèmes, slams et chansons.


    Les spectateurs ont été sensibles à la connivence entre les deux interprètes et aux surprises qui ont émaillé cette heure de poésie, qu’il s’agisse de l’incursion de l’halilitar, des mimiques de la taupe, des dialogues impromptus…

     

    Quoi de commun entre une slameuse du Nord, effervescente, pressée d’interpeller, et un poète méditerranéen à l’écriture solaire et multiforme ? Une rencontre, un projet, le goût des mots à partager et le plaisir de dire les fleuves « veines du monde ».

     

    À l’issue de la représentation,  de nombreux spectateurs, discutant une bière à la main, se disaient convaincus que la poésie est bien une présence vivante, capable d’émouvoir comme de faire sourire, entre facéties et tendresses.

     

    Nord Sud où vont les fleuves : en poésie, sans aucun doute.


     

    Marie et Dom jouent aux poètes.jpg


     

    NB : Cela s’est passé à Dunkerque ce samedi soir, au cœur d’une soirée proposée par la Générale d’Imaginaire. Le spectacle avait été précédé par le vernissage de l’exposition XX in DK, fruit de la résidence d’auteurs de la plasticienne photographe québécoise Ximena Holuigue et de la slameuse Marie Ginet.  La soirée s’est prolongée par une session micro ouvert, animée de façon malicieuse par Stéphane Gornigowski avec l’intervention de slameuses et slameurs dunkerquois proposant une palette variée de prises de parole.


    Baie de Somme OMBRES NORDS SUD.jpg