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Le Scriptorium - Page 81

  • AU PORT DU SALUT, UN RENDEZ-VOUS POÉTIQUE le 14 OCTOBRE

     

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    À l’occasion de la sortie de ses deux récents recueils Tu dis : rejoindre le fleuve (éditions Tipaza  ) et Il y a de l’innocence dans l’air (éditions l’Arbre à paroles), Dominique Sorrente

    partagera avec Jacques Viallebesset (Sous l’étoile de Giono, Al Manar)  

     

    l’ATELIER DES POÈTES

    qui se tiendra

     

                                                  LE 14 OCTOBRE à 20H 30

     

    au PORT DU SALUT, 163 bis rue Saint-Jacques À Paris (5°)

     

    La lecture-rencontre sera animée par Jean-Marc Dos Santos.

     

    Entrée libre.

     

    Réservation nécessaire pour la soirée et /ou dîner au 01 46 33 63 21

     

     

     

     

                                                                *

     

    C’est une chaise en osier, les pieds dans l’eau,

    les bras ballants.

    Elle s’est placée à quelques mètres à peine

    de la confluence des fleuves.

     

    De là elle observe la jonction des deux bras,

    la façon dont la Saône, un peu plus sombre,

    et le Rhône, vont se mêler

    pour ne faire qu’un nom de fleuve,

    une étendue unique d’eau en mouvement,

     

    tandis que la chaise en osier enfonce chaque jour,

    un peu plus bas, le secret de son âge immobile.

     

                 extrait de Tu dis : rejoindre le fleuve (peintures Alain Boullet, éditions Tipaza)

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                                                    *

     

    …Au comptoir des poètes, derrière le lent naufrage,

    on boira à la sueur quotidienne, façon sirop d’orgeat.

    La jubilation est en tournée inédite pour célébrer

    le fracas inattendu de l’araignée en bord de zinc,

    dire que cela se peut,

     

    avec le droit de trinquer à l’eau du rêve

    qui n’attend plus que tout soit terminé

    pour tirer un trait vers le ciel étoilé.

     

    Place du marché,

    il  fait un matin de clefs à bonheur,

    pour réapprendre à croquer pleine bouche,

    à respirer naseaux en alerte.

     

                          extrait de Il y a de l’innocence dans l’air

                                        (éditions l’Arbre à paroles)

     

     

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  • FRIOUL SEPTEMBRE DERNIÈRES LUMIÈRES VOLÉES

     

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    Ici j’ai décidé de souhaiter bonsoir aux figuiers et aux papillons.

     

    Je laisse à l'embarcadère la honte de l’autre monde.

     

    Il est temps de saisir pleines mains, laisser couler

    entre les doigts l’eau de la mer entière.

     

    Les pas se suivent, n’arrivent plus à se ressembler.

     

    Bientôt one ne dessinera plus l’allongement des ombres

    pleine chaleur. Dernier geste de craie

    avec ses témoins de hasard et ses brasses coulées.

     

    Rien à dire de plus sous le vent. 

     

    C’est l’été

    qui bascule tout au bout de l’île.

     

    Mais après tout, les chats ébouriffés au bout du quai

    savent bien tout cela,

    sans écrire de poèmes.

     

                                                             Dominique Sorrente

     

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  • LEONARD COHEN, sous le chapeau: un nouvel album et 80 ans

     

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    Ralentir, ralentir encore, Leonard Cohen revient, 80 berges sous le chapeau qu’il porte si bien, et encore et toujours cette rare élégance de beau-perdant magnifique.

    Et là, voilà un retour autrement plus réjouissant que d’autres.

     

    On partagera les « popular problems » de son dernier album, à partir du 22 septembre. Et tant pis si ça ne pulse pas comme éclats sur la vitre, si ça ne fait pas sauter au plafond comme les « Happy »  de la joyeuse humeur marketée.

     

    Ici, la voix se fait plus caverneuse encore s’il est possible que dans les précédents albums, accompagnée du renfort indispensable  de ses deux inséparables voix sensuelles de choristes gospel qui lui collent à merveille, défi de l’éternelle jeunesse.

     

    Folk dépouillé, pop synthétique, blues traînant sur le trottoir ou dans un rocking-chair, Leonard Cohen chante comme on fait récit d’un poème à celui, à celle qui vous tend un verre. Il y a tant à raconter sur les dérives du monde et sur le tempo du temps à vivre.

    Il porte des légendes intimes qui nous parlent étrangement. Érotisme, mystique, humour ont chacun, tour à tour, et parfois en même temps leur place dans les petites leçons qu’il nous offre.

     

    Face aux brutalités du monde, aux veaux d’or de la consommation et à l’accélération productrice de vide, ces chansons sont un petit défi salutaire.

     

    On laissera aux corps le temps de se découvrir, à l’oreille de s’habituer, aux mélodies de loger dans leur rythme. Jeff Buckley ou Madeleine Peyroux, après Nina Simone et Graeme Allwright, ne s’y sont pas trompés dans leurs émouvantes interprétations de certaines chansons-cultes. Dance me to the end of love, Hallelujah, Suzanne…

     

    La voix de Leonard Cohen, dans son adresse biblique, est toujours en appel. À la croisée du doux-amer et de la confiance dans le seuil.

    Avec la part de mystère qui lui est propre, « je vis au milieu de vous, bien déguisé » dit-il.

    Show me the place, montre-moi la place. You got me singing, tu me fais chanter.

     

    Alleluia, oui, on chante ou on écoute Leonard Cohen comme du « déjà entendu » qui n’aurait de cesse. Une forme de basse continue sur la courbe de vie. Un baume sur les fêlures du temps.

    Ça peut être lassant comme les psaumes pour les corps ou les cœurs qui ne tiennent pas en place.

    Mais lui-même  l’a dit en son temps en souriant. Rien de grave si ses chansons aident aussi à faire la vaisselle ou  servent de toile de fond à la romance.

     

    Dominique SORRENTE

     

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    Album Popular Problems  (Columbia Records)

     

    Un avant-goût avec la chanson Slow :

    http://www.franceinter.fr/evenement-en-avant-premiere-le-nouvel-album-de-leonard-cohen

     

    Je ralentis le tempo

    Je n’ai jamais aimé la vitesse

    Tu veux arriver en premier

    Moi, je veux être le dernier…