Ce matin, à huit heures, il était sept heures.
Mon réveil a fait comme si de rien n’était.
Le soleil voilé semblait freiner la sortie des draps du dormeur.
Au café, j’ai salué la nouvelle
de l’heure qui fait du sur-place
en arrêtant de respirer.
On dit que c’est une mesure pour économiser l’électricité
depuis la crise du pétrole dont personne ne se souvient plus.
On dit beaucoup de choses, mais la crise s’est tellement allongée,
les mesures se sont tellement multipliées
qu’on n’écoute plus rien,
seulement le bruit et le vide étrange de l’instant
quand il est sept heures à huit heures,
comme parfois midi à quatorze heures.
Et on appelle ça remettre les pendules à l’heure.
Il y aurait un suspens de souffle,
comme l’enseigne le maître secret.
Chacun des habitants en profiterait
pour s’exercer
au rétropédalage du temps.
Dominique Sorrente
photos D.S.
Commentaires
Bonjour Dominique, j'espère que vous allez bien.
Le cours de rhétorique suivi à vos côtés en 2004 semble bien loin... et pourtant demeure le souvenir ineffable de cette rencontre du troisième type. De retour en Provence, j'aurais plaisir à vous revoir pour bavarder un moment, si vous le souhaitez, à la croisée des chemins.
Bien à vous.
Aalin