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Le Scriptorium - Page 57

  • Intervalle poétique de décembre au Scriptorium - **** Veillée autour d'un feu

    Samedi 16 décembre 2017

    Se tiendra sur Allauch le dernier intervalle poétique de l'année…

    Veillée autour du feu !

     

    C'est de l'Homme qu'il s'agit ! (6min, 2004) © Emmanuelle Sarrouy

    C'est de l'Homme qu'il s'agit ! © Emmanuelle Sarrouy (6 min, 2004)

     

    "Un jour dans un lointain pays, il y avait deux sages qui étaient restés assis devant un feu, toute la soirée sans parler, et à la fin quand ils se séparèrent, l'un dit à l'autre: "C'était une très bonne soirée aujourd'hui"
    Arthur Upfield, La loi de la tribu

     

    "Je fis un feu, l'azur m'ayant abandonné"
    Paul Éluard, Pour vivre ici

     

     

    "le quotidien "la Provence" du samedi 2 décembre titrait en première page "La neige et le feu"...D'un côté l'épisode de flocons assidus jusqu'à Marseille, de l'autre les hectares de forêt brûlés à Saint-Benoît...Comme si les humeurs des saisons n'étaient plus alternées, mais synchrones...

    Notre dernier intervalle de l'année s'annoncera donc ainsi.
    À l'inverse des autodafés de sinistre mémoire, chacun choisira un livre ( ou un poème) porteur d'incandescence qu'il souhaite partager. Des mots qui activent l'ardeur...ou la calcination.

    Il pourra aussi choisir la neige ( tombée, trace, fonte...) comme inducteur de ses recherches.

    Comme toujours, vous avez le champ libre pour vos travaux de solstice !"

    Dominique Sorrente

     

     

    Battements solaires (18min40, 2008) © Patrick Bokanowski

    Battements solaires © Patrick Bokanowski (18 min40, 2008)

     

     

    "Tu es aussi l'âme nubile et l'impatience du feu rose dans l'evasement des sables"
    Saint John Perse, Amer

     

    "Ici, où parmi les mers l’île a surgi,
    pierre du victimaire se dressant escarpée,
    ici, sous le ciel noir, Zarathoustra
    allume son feu des hauteurs, —
    signes de feu pour les pilotes en détresse,
    point d’interrogation pour ceux qui savent répondre…"

    Friedrich Nietzsche, Dithyrambes à Dionysos

     

     

    Flammes nues (6 min, 2003) © Jean-Paul Noguès

    Flammes nues © Jean-Paul Noguès (6 min, 2003)

     

     

    au plaisir de se retrouver samedi…

    dans l'ardeur et l'exaltation de nos voix enflammées !

    Emmanuelle Sarrouy

  • Écrire le monde en peinture - l'intervalle de novembre au Scriptorium

     

    Terristoire_10_300dpi.jpeg

    Terristoire 10  E.Sarrouy

     

    Samedi 18 novembre 2017 

     

     

    « Regarde cette tache blanche là-haut, on dirait
    une immense fleur mais ce n’est peut-être que l’envers
    d’une feuille : il y a si peu de vent.
    La nuit ici doit être pleine de trappes, de bruits inconnus.
    Mais le plus beau parce que le moins supposable,
    c’est encore le lever du jour.
    Tout ce qu’on ne se pardonnera pas d’avoir manqué. »

    « dialogue créole » entre André Breton et André Masson

    (Martinique charmeuse de serpents, éd. du Sagittaire, 1948)

     

    « ...l'art est parfait quand on ne signe pas une dernière esquisse. » 

    Pierre Dhainaut, Trois études de mains (revue Diérèse # 71)

     

    Parenthèses.jpg

     

      Ce samedi 18 novembre  les poètes du Scriptorium, peintres et artistes plasticiens se retrouvaient pour un échange fécond autour des relations entre écriture et image. De questionnements en expérimentations… Plusieurs démarches pour dire le monde. On peut certes opter pour la démarche descriptive qui consiste à redire le monde d’une autre manière, ou bien se lancer dans la riche démarche des équivalences plastiques et textuelles. C’est la pratique qu' Henri Tramoy et Sylviane Werner expérimentent avec conviction. Ils nous ont présenté pour l’occasion leurs collages et textes en échos, travail commencé en 2012, laissé quelques temps de côté, mais qui ne saurait tarder à refaire surface. 

     

      Nicolas Rouzet, pour sa part, nous proposait un très beau texte de Pierre Dhainaut, Trois études de mains paru dans la revue Diérèse # 71 sur le travail de Géricault, Giacometti, et sur l’auteur lui-même aussi… Et de nous déclamer ensuite son poème court et percutant L’Arche russe à propos du film éponyme d’Alexandre Sokourov.

     

    L'Arche_Russe_Nicolas_Rouzet.jpeg

     

      Isabelle Alentour nous présentait, quant à elle, deux livres peinture et texte –Jean Rustin ou la vie échouée de Michel Bourçon (éd. La tête à l’envers)- et texte et photographie – Parenthèse(s) d’Isabelle Alentour et Zazpi (auto-édition)- avec un petit jeu de devinettes à la clé… Et si à l’inverse on écoutait un texte puis on essayait d’en deviner l’image ? Les imaginaires s’en donnèrent à cœur joie !

     

    Jean_Rustin_La_vie_échouée.jpg

     

      Emmanuelle Sarrouy prit le temps de nous présenter son travail d’artiste hybride, et notamment cette lecture performance dansée Suppléments d’âmes jouée dernièrement à Marseille pour les 30 ans des Instants Vidéo Poétiques et Numériques. Un travail d’allers/retours, équivalences, entre texte danse et image vidéo (tracés lumineux projetés sur le corps d’une danseuse).

     

      Ce fut ensuite à Daniel Vincent  de dévoiler un subtil montage en vidéo de son travail de peintre nommé « les Vanités joyeuses » qui avait su convoquer en son temps une suite de poèmes inédits de Dominique Sorrente.  (Lire la Note "Autant en emporte..." du 14 octobre 2015 ) 

     

      Il était ensuite temps de passer à un atelier pratique autour du magnifique tableau réalisé par Colette Papilleau « La clairière de Robinson » (voir ci-dessous). Un travail d’autant plus créatif et multiple qu’il est déclenché par un inducteur. Et la magie était ici encore au rendez-vous. Sur une même image, il y eut autant de textes différents que de personnes présentes. Car il est toujours question de créer le monde à sa manière… Écrire en ricochet, en résonance, s’attacher à la plasticité de l’œuvre, au motif, traduire un ressenti, une intériorité… L’existence ou la connaissance d’un titre peut également être un élément déclencheur inspirateur ou perturbateur de ce que l’on va dire ou pas de l’œuvre…

     

      Comme le rappelait justement Henri Tramoy, après les étapes du décryptage et du passage à la forme narrative, le moment de lecture collective et plurielle permit de mettre en évidence la richesse même de ces échanges. 

     

      Et même si le poète ou l’artiste ont parfois du mal à se situer entre inquiétude et ouverture, ils sont toujours infiniment et joyeusement tentés par cette prise de risque, malgré tout nourrissante, comme un basculement nécessaire vers la création de quelque chose de neuf, enrichi… vers la naissance d’un monde éternellement nouveau.

     

    « à l’ombre du bois doré

    la lumière

    te va bien » 

     

                   Emmanuelle Sarrouy & les poètes du Scriptorium

     

    COLETTE PAPILLEAU ET D SORRENTE devant tableau ROBINSON.JPG

                                                          Colette Papilleau et Dominique Sorrente

                                                   devant le tableau de l'artiste "La clairière de Robinson" 

     

     

                  Et tu songes aux nuées pures sur ton île, quand l’aube verte s’élucide au sein des eaux mystérieuses. »

     

                                                                Saint-John Perse - Images à Crusoe (1904)

     

  • Au "3013", sortie en fête pour les "Gens comme ça va"

    Samedi 21 octobre 2017

    Les poètes du Scriptorium et Les gens comme ça va se sont retrouvés au 3013 à Marseille entre écriture et lecture… pour penser et dire le monde en poésie

     

    1 IMG_1605 Livre et public.JPG

     

    « Écoutez-le.

    Écoutez le cœur des gens.

    Il est gros
    de beaucoup de mémoires en éclats.

    S’il se laisse écouter,
    c’est qu’il aime sentir une oreille amie
    se poser contre lui, quand vient le soir.

    On ne sait plus bien alors
    qui du cœur ou de l’oreille
    raconte à l’autre la belle histoire sans fin
    avant de s’endormir pour de bon.

    Sans doute faut-il les deux ensemble,
    inséparables compagnons de pulsation,
    pour recoudre l’histoire entière. »

     

    3 LE PUBLIC.JPG

     

    Le 21 octobre dernier, le Scriptorium récidivait pour la seconde fois au 3013 une journée poétique orchestrée en trois temps (atelier/rencontre/scène ouverte) à l’occasion de la sortie du nouveau recueil de poésie de Dominique Sorrente Les gens comme ça va chez Cheyne éditeur.

    Dans l’après-midi, Marie Ginet, aka Ange Gabriele, animait un atelier d’écriture haut en couleurs en écho aux mots du poète. Dans le sillage de la rue passante, du va et vient, du quotidien, il s’agissait de porter son regard sur le monde et les êtres croisés ici ou là. Un atelier pour tous (poètes ou sympathisants) qui donna naissance à des écritures et voix croisées aux personnalités déjà bien affirmées. Un régal pour les oreilles inspirées !

     

    En début de soirée, avec la participation de la librairie L’Odeur du temps, une rencontre animée par Marie Ginet donnait à Dominique Sorrente l’occasion d’exposer devant un public conquis (poètes, amis, curieux) sa démarche poétique et plus précisément la genèse de son dernier recueil. Une rencontre ponctuée de lectures d’extraits par le poète, Marie Ginet et quelques complices du Scriptorium (Leonore Gnos, Juliette Bompard, Sophie Leenknegt, Emmanuelle Sarrouy). Suivie d’une présentation du sono-drame tout juste paru également B comme bran, livre/cd écrit et lu par Dominique Sorrente, et mis en espace sonore par Colette Papilleau et Daniel Vincent.

     

    La soirée s’est joyeusement poursuivie en scène ouverte, verres et pizze, encore une fois animée par la pétillante Marie Ginet, où chacun pouvait lire, déclamer ou slamer ses propres textes ou ceux d’auteurs aimés. Quelques nouvelles voix se sont accordées aux habitués de la discipline pour le plaisir de tous, petits et grands. Il n’y a pas d’âge pour slamer ! Un cercle de poètes plus intime certes que le public du lendemain groupé au stade vélodrome pour le classico OM-PSG, mais rassemblé autour d’une passion commune pour chanter le monde et la joie d’être ensemble.

     

    2 D Sorrente et M Ginet.JPG

    Parce que les poètes et leurs amis n’en ont jamais fini avec le monde, avec les gens comme ça va… Parce qu’ils ont bien l’intention de continuer contre vents et marées… Ils vous invitent à les rejoindre à tout moment, quand vous voulez… et ça ira !

     

    "Les gens comme ça va
    ne sont pas pour autant
    ces porteurs de mine abattue qui grimacent,
    ces faces de six pieds de long ou ces masques
    de cire collante
    prêts pour la parodie.

    Ils découpent la nuit des temps,
    chacun sa manière,
    pour construire son puzzle..."

     

     

    Emmanuelle Sarrouy & les poètes du Scriptorium