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Le Scriptorium - Page 52

  • CARAVANE POÉTIQUE: CRÉER LA LÉGENDE ÉPHÉMÈRE –

     

    Une proposition conjointe du Scriptorium & Pierre Sèche en Vaucluse-

    dans le cadre de la manifestation "Trace de poète"

     

     

    Samedi 21 avril 2018

    La caravane des poètes partait en déambulation  sur les chemins pierreux de St Gens dans le Vaucluse… pour un fécond dialogue entre l’eau et la terre, thème choisi de cette rencontre.

     

     

    « L’eau est douce et ne bouge

    Que pour ce qui la touche »

    Paul Éluard, Poisson

     

     

    « Toi aussi tu prendras place parmi les illustres fontaines,

    quand j’aurai chanté les yeuses qui couronnent l’antre

    d’où jaillit ton onde au doux langage. »

    Horace, Ode XIII – À la fontaine de Bandusie

     

     

     LIRE SUR LE PARVIS.jpg

    Les « caravaniers de l’éphémère » s’étaient donné rendez-vous à St Gens, entre histoire et présent, entre ombre et lumière, entre eau et sécheresse… s’étaient dans un petit coin du monde abrités, en dehors du temps, faufilés !

     

    Un joli partenariat culturel désormais rituel au cœur de la nature en éveil.

    D'un côté, l'association Pierre sèche en Vaucluse qui connaît les paysages comme personne; de l'autre, les preneurs de parole qui trouvent dans leur besace des mots, des textes. Devant eux, une légende éphémère à écrire...

     

    Parcours ouvert par Olivier Bastide, ponctué par ses mots joyeux, fort à propos, et autres interventions poétiques entre arbres majestueux, pierres chaleureuses, anfractuosités secrètes, cueillettes d’asperges et autres brocolis.

     

    Ils étaient partis sur les traces de St Gens, des légendes du loup et de la fontaine miraculeuse… entre eau et sécheresse… Avant de se réunir sur le parvis de la chapelle où les voix s’interpellaient en écho, et de poursuivre en échanges de victuailles et quelques bons mots choisis …

     

    Le groupe caravane.jpg

     

    Oui, la pérégrination a bien eu lieu en plein cagnard d'avril. Une vraie CARAVANE poétique, telle que nous l'avions désirée, incalculable d'avance, partageuse, mettant au rencart "l'entre-soi", pariant sur les mots apportés ou reçus par chacun et sur l'invention d'un pas devant l'autre. D'une oasis à la suivante. Avec ce qu'il fallait de torpeur, d'explorations sur la molasse, de bifurcations du temps, de paroles jouant à l'écho sur le parvis, et même de frayeur... avec un impromptu de moutons sauvages fendant le sentier des poètes-randonneurs… jusqu'à en renverser !

     

    Entre bories, demoiselles coiffées, miracles du saint lanceur de pluie et tablée de retour "out of control", une Caravane à entrées multiples, portée par le Scriptorium, au cœur du festival Trace de poète, et avec le bon génie de l'association Pierre sèche en Vaucluse.

     

    Saint-John Perse l'avait annoncé: "Quand la sécheresse sur la terre aura tendu son arc, nous en serons la corde brève et la vibration lointaine..."

     

    Et l'eau ne fut pas en reste pour le dialogue polyphonique.

     

    Car pour mieux affronter le monde (sa rudesse et ses tempêtes), il faut parfois savoir s’en éloigner. Retourner à la source…

     

    Ce fut encore un grand moment

    Le lieu ne sera pas perdu

    Pas plus que ne le seront les instants

    D’une eau jaillie à notre vue… »

     

    Gérard Boudes

     

     

    pierrres plates.jpg

     

    Prochains rendez-vous à noter dans vos agendas :

     

    - 26 mai 2018, Médiathèque de Robion : 11h lecture/performance de Dominique Sorrente & 15h déambulation poétique sur le thème « l'entre-temps  »

    - 23 juin 2018, Parc Borély-Jardin Japonais : sieste poétique

     

     

    MOUTONS SAUVAGES.jpg 

     Poème à l’eau claire

     

    Incolore, inodore et sans saveur,

     

    Il s’assoit et devant ce papier tout blanchi

     

    Il ne peut rien écrire et n’a rien dans la tête.

     

    C’est ainsi que le vide cerveau s’affranchit.

     

    Incolore, inodore et sans saveur.

     

     

    Et comment peut écrire un matin, un poète

     

    Incolore, inodore et sans saveur ?

     

     

     

    De n’avoir rien à dire

     

    De n’écrire d’une encre sans couleur,

     

    A jailli de ce vide, ce petit filet d’eau,

     

    Qui serait paraît-il de l’inspiration.

     

    Incolore, inodore et sans saveur.

     

     

    Gérard Boudes, Saint Gens 21 avril 2018

     

     

     

                                                                                                                           Anne Lofoten

     

     

     

  • Entre eau et sécheresse, la caravane des poètes revient le 21 avril à Saint-Gens

     
    La chapelle Saint Gens.jpg
    Le printemps va, lui aussi, finir par gagner...et c'est le bon moment pour reformer notre caravane poétique.
     
    Cette caravane se fera, selon la coutume désormais bien établie,  avec l'aide éclairée de l'association Pierre Sèche en Vaucluse, dans le cadre de la manifestation Trace de Poète.
    Elle aura lieu à Saint-Gens dans le Vaucluse, charmante localité à découvrir à l'écart des routes ordinaires, et invitera les promeneurs poètes à visiter le thème: «  Dialogue entre l’eau et la sécheresse ». 
     
     Selon l’usage, nous proposerons quelques haltes choisies pour échanger les textes que chacun  pourra apporter à sa convenance (trouvés dans des lectures, ou créations personnelles…) pour accompagner la marche de la petite troupe.

    Espérons seulement que l’eau des nuages nous épargnera le temps de cette promenade.

    2018-st gens parcours.jpg

    Pour les aspects pratiques:

    • Rendez-vous : 10h à Saint Gens (le Beaucet), voir plan ci-dessous - Covoiturage encouragé
    • Apportez votre pique-nique, 
    • Retour vers 15 heures
    • Balade facile environ 3km, dénivelé faible

    Inscription par mail (poesiescriptorium13@gmail.com) avant le 18 avril.


    “Klop, klip, klop, klop, klip, klop.
    Goutte à goutte égrenant son rythmique sanglot
    Aux vasques du bassin où l’eau dort immobile »

    Jules Laforgue

     

    "...Et nous voici maintenant sur les routes d’exode. La terre au loin brûle ses aromates. La chair grésille jusqu’à l’os. Des contrées derrière nous s’éteignent en plein feu du jour. Et la terre mise à nu montre ses clavicules jaunes gravées de signes inconnus..."

                St John Perse ( Sécheresse )

     

    plan SAINT GENS.png

     

     

  • OLIVIER BASTIDE

    Il s’agit ici de donner un texte qui me présente comme poète, présente ma poésie ; c’est la règle du jeu que j’ai acceptée. Pourtant, voilà bien un exercice qui me convient peu, parler de moi, parler de moi poète… Ecrire de la poésie, en lire, lire les autres, se lire, être donc un poète défini par l’acte du poème, là oui, à l’évidence oui ! Mais se dire…

    Je serai donc bref : Minerve, La tour, Les pins

     

    Je lis des poèmes, silencieusement ou dans ma chambre d’abord, à pleine voix et en public ensuite,  depuis ma rencontre avec les Solicendristes après l’an 2000 (Cf. Henri Tramoy) ; j’en écris, simples éructations puis avec plus de sérieux, selon le même tempo. C’est dire l’importance de la revue Soleils et cendre qui, en accueillant mes premiers poèmes dans une publication, m’a rendu poète quand je n’étais jusque-là, plus ou moins, qu’un loustic-poète fort discret, timide, secret, reclus dans mon for intérieur.

    Avant tout, pour moi, la poésie est une parole ; elle est mon chant intime entre crudité du propos, dévoilement, exhibition, et passage par l’à-côté.

    Je photographie également, un regard qui utilise un autre média, mais participe d’une même posture que la poésie.

    Je confirme être bref, quelques poèmes puis une bibliographie…

     

    Quelques textes :

     

    Faveur du feu

     

    Celui qui prit vent aux soubresauts des lunes

    Raconte l’an et son chevet

    J’en suis l’intime frère

    Pauvre de soleil

    Décharné jusqu’à l’œil souffreteux

    Sans la rigueur des sucs brunis

     

    Par l’os

    Je ronge l’herbe douce à l’agneau

    Je suis loup costumé

     

    Extrait de Chansons à la lanterne/Inédit

     

    Contre le rêve, je fais choix du réel. J’absous mon illusoire pantomime dans le bourbier conjoint. Ainsi, je n’attends de mes rires ou de mes pleurs que notre vérité. A cette condition, je vis.

     

    Fragment inédit

     

    Incidemment

    (écrit pour Poèmes d'un angle à l'autre, lecture publique du Scriptorium en marge de l'exposition Le Corbusier, J1, Marseille, le 21 décembre 2013)

    Bataille à Hastings

    Mon poème prend pour support l'angle des choses, le biais des  incidences, l'abord des anarchies. Il suffit d'un regard ému sur un visage,  l'oreille surprise par ton souffle, une clarinette remerciant Satan. Il suffit du grand éclat de rire, éclat de vent, éclair solide et enchanteur.

    Si nous sommes vaste boucan, c'est par souci de ne pas mourir. C'est par souci de ne pas mourir que je vous parle, que j'écoute les flots, le bastingage, que j'engage bataille à Hastings.

     

    En Bref

    Là-bas, il y a toi. Toi que je ne suis pas, qui penses peut-être qu'ici il y a moi. C'est une question sans douleur aucune ; se la poser précise une certaine conscience des choses, une lucidité bienvenue mais non indispensable.

    Parfois, je choisis le repos. Je reste pelotonné dans l'angle obtus et j'y suis bien. Ça ne dure pas ; je pourrais mourir.

     

    Ouvrage déposé dans l'angle

    Il semble que l'angle symbolise très précisément notre situation ; Je m'explique. En premier lieu, il se considère dans deux sens, celui de son ouverture ou de  sa fermeture. En second lieu, il est le point précis de la rencontre et l'indice de la divergence des lignes supposées.

    A la recherche de la base et du sommet, le poète avait déjà dit le caractère crucial de la géométrie. J'en suis le simple disciple, un ouvrier des mots et du constat.

     

    Précision

    Depuis le lever, s'entrevoit, se distingue, s'interpelle tout depuis nous, nous défini comme tout un chacun disposé aléatoirement de place en place et doué de mouvement. C'est dire la presque impensable diversité de pensée, diversité d'être, dépendant pour une bonne part de notre siège, siège imposant un point de vue, point de vue décidant de l'Angle.

     

    Ainsi disent mes mots

    Quand nos pieds échouent à nous porter de l’autre côté, quand l’intervalle s'affirme presque gouffre, quand la vague ou le vent sont deux houles par lesquelles le destin meurtrier joue de nous à l’envi, nous ballotent poupées et chiffons déchirés, nous devons fuir par la barque ou le pont, par-delà l'océan ou la vallée tragique. Nous devons fuir, franchir l'écume trouble des tempêtes le vertige des jours. Nous devons inculper les sirènes et leurs chiens, décapiter gibets et juges. Peut-être alors sommes-nous aptes au commerce des œillets, à l’écriture des rêves.

    Disant cela je me souviens du mulet mort coulé dans la première pile du pont, pont initialement construit pour le projet mort-né d’une ligne ferroviaire Barcelone-Paris… Pont butant sur le village, quasiment à la verticale de l'église sanctifiant l’ironie assortie à toute chose par la formidable contraction de la naissance et de la mort.

    Je me souviens tout en bas du cimetière, de son portail grinçant, de sa fontaine et ses cyprès immobiles. Comme de coutume, un état civil limité précise le séjour de défunts dont on méconnait heureusement la proximité décharnée ; près de là, l’eau a troué par deux fois la montagne, le vin épais parcourt les gorges.

    Je rame désormais sur le Styx, ni bien vivant ni bien mort. J’envie le rat d’égoût se délectant des miasmes. Que n’ai-je sa soif de haine, son altière souffrance ?

    Un jour, par-delà ponts et rives.

    Inédit écrit pour la revue Saraswati, numéro à paraître en 2017

     

    Bibliographie relativement exhaustive

     

    Articles de ménage et de bazar, Polder, 2001

    Certitude première, Les solicendristes, 2001

    BestiAire, Les Solicendristes, 2002

    L’Arpenteur, Les Solicendristes, 2002

    Sédimentaires suivi d’Originaires, Encres vives, 2003

    Le bouilleur de cru, Klanba, 2005

    Traverse, Encres vives, 2005

    Le Matamore sous l’étoile, Les Solicendristes, 2008

    Les fastes du monde foutant ou le Libertinage de Nerciat romancier, thèse de doctorat, 2009

    Dans le ventre bleui de soufre, après le vent furieux, advint le jour, Encres vives, 2011

    Fragmentaires, Editions de l’Atlantique, 2012

    Petits poèmes, diversement appréciables mais néanmoins écrits avec grande attention..., Editions Cardère, 2014 (livre et CD)

    La figure et l'élan, Editions Alcyone, 2016

    Tout le Toutime !, Editions La Porte, 2017

     

    Et des publications en revues et anthologies poétiques…

     

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    Expositions photographiques 

    28, via della Madonna, Pistoia, dans le cadre du festival Trace de poète  2015

    Quinze vues/quinze voix, dans le cadre du festival Trace de poète   2016 (avec le concours de quinze poètes du Scriptorium ayant écrit sur des photographies d’Olivier Bastide)

     

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    Blog personnel : http://www.depositions.fr/

    Courriel : olivier-bastide@orange.fr