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13 octobre 2022

RETOUR DE CARAVANE : BIEN BELLE RÉCOLTE SUR LA COLLINE DE THOUZON

 

de festival en festival

je pense à vous

de Mouans Sartoux

Isabelle Alentour

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Braver les incertitudes climatiques et se retrouver sur les sentiers de la colline de Thouzon pour une très belle balade, magnifique parcours proposé par l'association Pierre Sèche en Vaucluse (Danièle Larcena) dans le cadre du Festival Trace de Poète (Nicole Mignucci). Chaque belle et judicieuse étape étant ponctuée de lectures poétiques d'auteurs et autrices d'Edward Lear, Baudelaire, aux plus contemporains Laurence Ferlignhetti, Leonor Gnos, Marie-Philippe Joncheray, Claudine Baissière, Françoise Donadieu… Et la participation active des présents Olivier Bastide, Marc Ross, Emmanuelle Sarrouy, Henri Tramoy, Gérard Boudes, Daniel Gressier… Et quelques lectrices hors pair comme Nicole Mignucci, Yolande Touati ou encore Natacha Payet !…

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Dominique Sorrente nous avait quant à lui envoyé de son périple québécois un long poème que nous avons lu découpé en formes brèves au gré des étapes jusqu'au château de Thouzon…

 

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La poésie existe parce que certains tentent de mettre les fleurs en prison.

Elle est l'ultime résistance.

Lawrence Ferlinghetti, Poésie Art de l'insurrection

 

Retour/Parcour en images… Comme si on y était !… Mais oui, on y était !

 

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On espère que le temps va se dégager et nous laisser tranquilles le temps de la caravane. C’est précisément ce qu’il se passe. Légère pluie au départ et sur la route. Avec Olivier Bastide et Danièle Larcena nous maintenons l’aventure. Le soleil tente des percées et nous accompagne jusqu’au Thor puis Thouzon. Au point de départ, parking du château, la caravane joyeuse s’emballe. Nous partons. Nous verrons bien. Nous sentons que la pluie a décidé de nous laisser tranquilles. Marche et délicieuses haltes poétiques. On se retrouve au château, l’ancienne Abbaye. Sur les traces de René Char. Le mari de la propriétaire nous fait visiter les lieux avec force détails pafois même croustillants. Avant notre pose pique-nique. Sur le départ, il se met à pleuvoir. La Caravane est sauve ! Petit miracle météorologique, elle a eu lieu. E.Sarrouy

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nous marchâmes en chœur

de pierre sèche en gouttes d'eau

pique-nique au château

Emmanuelle Sarrouy

 

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Prochains rendez-vous à noter dans ses tablettes :

* Samedi 22 octobre 2022 - 18h à La Fabrique (L'Isle sur la Sorgue) : Lecture-concert donnée par Dominique Sorrente sur le thème "D'une pierre l'autre".

* Samedi 05 novembre 2022 - 17h : "Un auteur, une revue". Poète invité, René-Guy Cadou. Revue invitée, Phœnix.  Lieu à préciser très prochainement.

* Jeudi 10 novembre 2022 - à partir de 20h : Nuit des Poètes et Poétesses  - Scène ouverte menée en parallèle par Claudine Baissière.

* Samedi 10 décembre 2022 : Veillée au coin du feu chez Isabelle Alentour.

 

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la Caravane/Joyeuse et généreuse/Château de Thouzon - 8 octobre 2022

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***   ***   ***

Quelques textes pour les absents et/ou pour se souvenir… entre haïku, aphorismes, sonnets et demi-sonnets au carré (extraits de la revue Soleils et cendre), petits poèmes en prose, limericks et toute autres formes brèves…

Haïku…

Début d’automne...

1. Attirant les moustiques
   l'odeur de la fleur de lierre~
   diner sous la lampe 

2. Premier gland d'automne
   les chasseurs sont de retour~
   cochons aux abris 

3. la lune sans tain
   réfléchit le monde~
   voir sans être vu 

4. ton grelot grelotte
   petit grillon de septembre~
   et la nuit descend

… et Tankas

composés pour un appel à textes lancé par la revue du tanka francophone,

sur le thème " Frontière"  du Printemps des poètes 2023

1.     Petit nomansland
       ta terre libre prospère
       loin de la rumeur 

       vivons au delà des bornes
       sans regard et sans contrainte 


2.     Soudain entre deux
       interstices des saisons
       le cri du renard 

       au visiteur des lisières
       la peine est récompensée


3.     Là au bout du bout
       le moineau siffle pareil
       et pourtant pourtant 

       que retenir de nos frères
       différences ou ressemblances ?

Claudine Baissière

 

***   ***   ***

Haïkus rocailleux

 

Le roc sans écho

Sentence automnale

Du pâtre sans troupe

Toucher la pierre

Songe d’hiver vivant seul

L’étoile nue meurt

Surprendre l’âme

S’efforcer de jouir quand

Survient l’aube bleue

Les graviers crissent

Un soupir d’équinoxe

Que l’on dédaigne

Ne fleurit le roc

Que d’orgueil futile de sec

L’amour est ailleurs

Olivier Bastide

 

***   ***   ***

À combien de tons
augmente l’imagination
la réalité

    ***     

Les monts abruptes
les visages en miroir
les années d’antan

***

Lumière nous protège
poème appel murmuré
poursuivons la vie 

Leonor Gnos

 

***   ***   ***

Haïkus de rocaille

Sentier rocailleux
Et mistral chantant le bleu
Chemin orgueilleux.

Rocaille roulante
Sous les pieds du promeneur
On dirait qu’il vole.

Le caillou qui dort
Est réveillé par le pied
Du poète marcheur.

C’est un brin de thym
En fleur dans un éboulis
Parfum des cailloux.

La mer envolée
Les rochers blancs sont restés
Scellés de coquilles.

 

Sonnet d’essai

Pour écrire un sonnet, cela paraît facile
Il y a là dedans, tellement peu de vers.
Mais quand vient le besoin à la file
De trouver des rimes, on se trouve bien peu fier.

Enfiler des quatrains et des alexandrins
On croirait au grand art, mais on est maladroit.
N’est pas Rimbaud, n’est pas rêveur qui veut.
Si mes pieds en cadence sont un frein,

Je pourrais au premier des tercets m’écraser
Sur l’arête d’une pierre toute sèche de Vaucluse
Et gésir en public, bouche ouverte, sans excuses.

Moi rimeur et si peu reconnu en poète,
Je n’aurai en silence que laissé le tracé 
De ces lignes que l’on dit versifiées et trop bêtes. 

Gérard Boudes

 

***   ***   ***

Le sonnet de Thouzon

Je n’ai pas eu envie d’écrire un vieux sonnet
de me donner des airs à ne pas y toucher
Je ne suis pas du genre strictement codifié
sauf si la pierre sèche venait à m’inspirer

Je sais bien qu’il existe des tas de variantes
deux quatrains deux tercets avec rimes pétantes 
mais au pied du château force est de constater 
je ne suis ni Marot ni même du Bellay 

J’avoue j’ai dérogé aux règles élémentaires
dictées en Italie en France en Angleterre 
à ces schémas de rimes moi qui suis terre à terre

Je me suis essayé à la composition
en associant Le Thor à la folle raison
Le titre est tout trouvé : le sonnet de Thouzon.


Marc Ross

 

***   ***   ***

 

18 décembre 2020

Il y a quelque chose dans la distance comme dans le silence, de profond, doux et animal. Une présence accordée à la constance de ma pensée. Je nourris notre espace de mes croyances.

 

21 décembre 2020

Il y a dans la distance comme dans le silence quelque chose de profond, doux et animal. Oui, c'est très joli mais au-delà de deux jours c'est sans fond, amer et inhumain. Ma pensée est très inconstante et ma croyance affamée.

 

22 décembre 2020

J'ai envie de te parler, je rêve d'entendre ta voix courir rivière gravier dans mes veines, dis-moi ce que tu vois, dis-moi tes paysages et si le ciel.

Marie-Philippe Joncheray - Poèmes courts, extraits de Ma carte totale du tendre

 

***   ***   ***

Le dit de l’ombre et de la lumière

Aphrodite d’or, Aphrodite aux oreilles ornées de fleurs d’orichalque, Aphrodite au sourire de miel
Tu es née de l’écume et de la lumière
Tu es née du ciel et de la mer
Et, de Cythère à Chypre, l’île du large, le doux désir t’accompagne, tressant pour toi d’odorantes guirlandes

Aphrodite Melainitis, Aphrodite la Noire, sœur des nymphes guerrières et de la vengeance, amante des armes et de la fureur
Tu es née du sexe tranché de ton père
Tu es née du crime originel
Et d’Occident ou d’Orient, nulle créature vivante n’échappe à ta domination

L’amour est un Mal nécessaire

***

Dit de la panthère d’Amors
La panthère parfumée prend d’amour les autres bêtes
Même les plus rusées, même les plus farouches s’en viennent à ses pieds, enivrées de son odeur suave. 
Elle leur brise le cou. 
L’amour est un fauve superbe

Françoise Donadieu

deux textes, écrits pour accompagner le travail d'un ami peintre sur "L'amour, l'amour toujours"

 

***   ***   ***

 

TROIS-RIVIÈRES TOP CHRONO


Casquettes, tatouages,
j'ai encore du boulot
pour être au diapason de l'esthétique locale.
 
Une guêpe rôde
dans le Tim Hortons,
même mon beefburger qui dégouline
ne la rebute pas. Ce qu'on appelle plaisir mimétique.
 
Aujourd'hui, premier jour de ciel bas,
mais l'humeur n'y croit pas.
Impossible de trouver le canal qui se serait pendu.
 
Ils annoncent : wraps et bols,
grains délicieux.
Ça se déverse déjà dans ma tête,
l'heure d'anticiper déjà la digestion.
 
Une armée de citrouilles,
prêtes à bondir,
me fait la haie d'honneur. 
Tout ce qu'il y a de plus suspect.
 
Partout, style universités u.s.,
des communautés, petits fiefs, pointent leur nez
avec gourou, guetteur, tribunal.
L'universel ringard, perdu de vue.
Mon seul espoir est qu'elles se révèlent poreuses.


Un homme, chaise roulante, jambe plastique,
zigzague entre les tables. Il se fraie le passage.
Je le vois qui dévore comme en survie.
Impossible d'engager la conversation, sinon
avec les yeux.

Cette nuit, insomnie.  
Carol P. m'éduque dans une vidéo youtube
échappée de ma zone wifi presque blanche.
J'entends :
Recontacter la vibrance pour ne pas collapser.
Merveille de défendre notre langue française.
 
Tout à côté, le centre Marijuana arc-en-ciel, une grappe
de jeunes agglutinés.
Dehors, au pied de ma maison en bois,
une vieille s'est assise, au sol, pour la journée.
Elle alerte l'alentour de sa voix nasillarde,
façon sorcière un peu maudite.
La voix porte. Chacun s'arrête. Méthode du harassement
plein succès. Elle les taxe un à un.
L'hyper-sensibilité nous perdra.


Ça se complique. Un verre de mes lunettes s'est fait
la malle pendant la nuit.
Baruch Spinoza, polisseur de lentilles,
philosophe à tes heures perdues, m'aideras-tu enfin ?

Le nom de Trois-Rivières: l'exemple
d'une erreur créatrice.
Il n'y en a jamais eu qu'une seule.
C'est un explorateur inconnu, leurré par l'illusion
créée par le delta,
qui l'a nommée ainsi.

La poésie comme une brèche.

Je tremble ma colère.
Je mange gloubi-boulga.
Je parle aux abonnés absents.
Je suis en vie,
me souffle mon ombre.
Vraiment chanceux !

Une pensée pour mes amis
caravaniers du 8 octobre.
Que la marche d'automne
leur soit prodigue !
Comme coulée de sirop d'érable
sur des tartines à partager.
 
Il y a du bonheur à inventer, à recevoir ici et là.
Vie longue par formes brèves.
 

Dominique SORRENTE
 pour le 8 octobre 2022, Trois-Rivières (Québec)

 

***   ***   ***

 

POÈME LONG POUR FORMES BRÈVES

Haïku 5/7/5 
C’est haïku Japonais
Et puis et puis et puis après 
Haïkus déjantés chez Kerouac
Haïkus imparfaits chez Mekas
Haïkus désaccordés dans mes carnets
Claudel écrit cent phrases pour un éventail
Jaccottet quelques Airs d’haïku inspirés
Et Jacques Roubaud des tridents 5/3/5 par milliers
Et puis et puis et puis avant 
Toujours au cœur du quotidien
Un saisissement
Une illumination inattendue
Un impromtu

Tankas aussi
5/7/5/7/7
31 syllabes vers le divin
Secrète nature sacrée
Sacrée nature secrète

Poèmes calligrammes
Poèmes slogans
Poèmes nuages

Éphémère atmosphère
Et que Fugues ! lance Marie Lo Pinto

Aphorismes
Maximes
Ou brefs adages

Encore encore encore
Éperdument

Sonnets réguliers
Irréguliers en nombre
Ceux de Shakespeare à la Dame Sombre
Sonnet en prose invente Jacques Roubaud
Sonnets irrationnels surenchérit Jacques Bens ami de l’Oulipo
Quatrain tercet
Sizain coupé

Rubaiyat d’Omar Khayyam 
Et ceux de Pessoa 
Quatre à quatre les voilà
Pour embaumer nos âmes

Petit poème en prose
Toujours évidement
Baudelaire assurément

Limericks drôlatiques
Edward Lear & Edward Gorey
Dont Tim Burton s’est inspiré

Pensées
Notes 
Fragments
Maurice Blanchot aussi en sait quelque chose
Pensées
Notes 
Fragments
Sentences inspirées
Épigrammes au kilo
Épigraphe en chapeau (exergue) 
Épitaphe au tombeau

Sans équivoque
Formes brèves et coupantes
Fritures sans fioritures

Petit poème on ose

Quatrième de couv’
Aussi
Morceaux 
Choisis
Extraits
Si si 

Et quid de la citation ?

Voilà
C’est dit 
voilà
C’est fait

Et à présent ?
C’est quoi qu’on dit ?
C’est quoi qu’on fait ?

Haïku et formes brèves
Petit poème se pose
Rimes libres
Suivies croisées
Ou embrassées
Et à présent

À vous de jouer !


Emmanuelle Sarrouy - Marseille, 07 octobre 2022 

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***   ***   ***

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Ne te refuses pas aux prodiges.

Commande à la lune, au soleil.

Déchaîne le tonnerre et la foudre.

Robert Bresson, Notes sur le cinématpgraphe

 

 

 

 

 

02 octobre 2022

CARAVANE POÉTIQUE HORS LES MURS : LE SCRIPTORUM S'EN VA CUEILLIR HAÏKUS ET FORMES BRÈVES SUR LA COLLINE DE THOUZON

 

J’aurais désiré que cette splendeur
durât mille années

Sei Shonagon

 

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Ce sera le 08 octobre 2022 en partenariat avec l'association Pierre Sèche en Vaucluse, généreusement animée par Danièle Larcena ; et dans le très riche et merveilleux cadre du Festival Trace de poète, dirigé par Nicole Mignucci qui se déroule du 16 septembre au 23 octobre à L’Isle sur la Sorgue ainsi qu’à Avignon, Carpentras, Coustellet, Flassan, Pernes les Fontaines, Le Thor, Venasque.

 

 

Notre thème de cette année, autour du Japon et du dialogue Japon/Occident  :

Haïkus et formes brèves… Tout un programme, il va sans dire !

 

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La poésie est amante des formes brèves. Elle y trouve la fulgurance, y évite l’épandage. Le Scriptorium reconnaît la féroce domination du haïku au pays de la concision qui évoque, effet de mode, qui sait, mais entend déclamer ou chuchoter, avec vous et encore vous, la poésie par des haïkus, c'est dit, et d’autres chemins brefs…
Olivier Bastide
 
allons allons
de chemins balisés en chemins détournés
au fil de nos déclinaisons
Emmanuelle Sarrouy

 

***      ***      ***

Le Scriptorium de Marseille 
En partenariat avec 
Pierre Sèche en Vaucluse 

Vous convie à sa Caravane Poétique Hors Les Murs dans le cadre du festival Trace de poète :

le samedi 8 octobre, colline de Thouzon, 84 Le Thor

RDV/Départ : Parking  chemin de la Tapy - 10h

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Ce matin, paysages fantomatiques
mangés par la brume.
Une multiplicité de scénarios possibles.

Sarah Kéryna

 

***      ***      ***

Comme il est désormais traditionnel, nous suivrons un parcours concocté par Pierre sèche en Vaucluse. Outre le départ, où sera présentée la Caravane, cinq haltes nous donneront l’occasion d’écouter une évocation des richesses environnementales, par Pierre Sèche en Vaucluse, avant de partager nos lectures poétiques de textes personnels ou non.

La partie Quelques précisions donne toutes les informations utiles. 


Merci d’annoncer votre participation aux organisateurs 
 (*voir contacts en fin de document*) 


Déroulement 
Départ : présentation de la Caravane Poétique 


- son histoire
- le Scriptorium
- Pierre Sèche en Vaucluse 
- PSV : le trajet du jour


- LSM : la poésie au fil des haltes 


Halte 1 : géologie/Haïkus rocailleux


Halte 2 : agriculture-irrigation canaux/Aphorismes aquatico-agricoles

Halte 3 : ferme/Sonnets terre-à-terre


Halte 4 : végétation méditerranéenne/Petits poèmes en prose de garrigue

Halte 5 : abbaye de Thouzon/Limericks en sacrements ou blasphèmes 

Pique-nique tiré du sac, en pousse-café « Ce qu’on n’a pas pu lire... » 

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Quelques précisions... 
À priori sont attendus des poèmes correspondant aux formes et aux thèmes de chaque halte, mais nous seront des censeurs bienveillants... 


Le haïku : est un poème d'origine japonaise extrêmement bref, célébrant l'évanescence des choses et les sensations qu'elles suscitent. Un haïku évoque généralement une saison (le kigo) et comporte souvent une césure (le kireji). Il est composé en principe de 17 mores réparties en trois vers suivant un schéma 5/7/5.

L’aphorisme : C'est une sentence énoncée en peu de mots — et par extension une phrase — qui résume un principe ou cherche à caractériser un mot, une situation sous un aspect singulier.

Le sonnet : Il comporte quatorze vers composant deux quatrains et deux tercets — parfois réunis en un seul sizain final — et doit rimer. Le schéma des rimes varie suivant le type de sonnet, dont on trouvera la liste plus bas. La longueur du vers n'est pas fixe en français.

Le petit poème en prose : Pensons à Baudelaire, et soyons libres ! 

Le limerick : Le rythme du limerick se fonde sur les accents toniques, et est totalement indépendant du nombre de syllabes : 
• Les deux premiers vers ont trois accents, et riment entre eux ; 
• Les deux suivants ont deux accents, et riment entre eux (en typographie, les vers 3 et 4 sont parfois fondus en un seul, fait de deux hémistiches rimant) ; 
• Le dernier a trois accents, et rime avec les deux premiers. 
C'est généralement dans ce dernier vers que se trouve la « pique » irrévérencieuse ou paradoxale, à laquelle les premiers vers préparent le terrain. 

 

* Contacts : Le Scriptorium de Marseille * :

Olivier Bastide (0633886400/olivier- bastide@orange.fr) 

Emmanuelle Sarrouy (0611807068/esarrouy@club.fr) 

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Le papillon, drôle d'énergumène

proclame :

ce coin d'herbe mérite une fête.

Et déjà il a disparu.

Dominique Sorrente

***

 

 

 

 

 

 

 

 

 

26 octobre 2021

QUELQUES TEXTES AU FIL DE L'EAU - retour de la CARAVANE POÉTIQUE HORS LES MURS du 9 octobre 2021 à Saumane en Vaucluse

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Afin de prolonger la précédente note, voici ici quelques textes lus lors de la Caravane poétique du 9 octobre 2021 à Saumane en Vaucluse

 

Et pour saluer le mouvement et la quête de notre exercice, cet extrait de Francis Coffinet :

 

Tu n'as qu'effleuré

la grande science des pas

 

écarte le but

déleste le souffle

 

Le rythme

c'est l'herbe qui l'inculque

 

                           Francis Coffinet

                     ( Je suis de la maison du songe, éditions Unicité )

 

                                                  ***   ***   ***

 

Il n'est pas nécessaire aux éclatements de se rendre anodins.

                 Robert Roman

                 ( revue Wam)

 

                                                  ***   ***   ***

 

Celui qui tire le fil de l'eau jusqu'à ce qu'il casse n'est pas encore né.

                     Dominique Sorrente

                                                   *

Mieux vaut caresser le fur que battre la mesure.

                      Dominique Sorrente

 

                                                       ***   ***   ***

 

Une muse et le vêtement de fil d’eau   

J'avais recueilli dans le courant, de pleines bassines, de pleines pelotes, de pleines bobines, pour te faire un vêtement de fil d'eau.

A l'approche de l'hiver je ne voulais pas que tu aies froid ma muse, dans les premiers vents d'octobre. En parcourant les sentiers du côté de Saumane, j'ai croisé ton chemin muse, tu frissonnais au bord du torrent. J'étais tailleur, colporteur sur la route de Provence, venu d'une lointaine contrée d'Orient.

C'était un fil fin, ample, souple à tisser, j'en ai fait une rame, tant et tant confectionné, que de cette toile étincelante je te fis un vêtement clair qui couvrait ta nudité comme une gaz antique de soie.

Mais le vent d'octobre curieux et fripon a soufflé sur la robe, le chemisier et les jupons, et le fil de l'eau a séché : te voici de nouveau nue au bord de l'eau.

Il existe tant de fils, de soie, de lin, de chanvre, de laine et autres fibres que tant de mains habiles ont façonnés, mais bien malin ou sorcier celui qui saura durablement tisser le fil de l'eau, le fil des mots.

                        Henri  Perrier Gustin

 

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                                                ***   ***   ***

 

Quand les maisons se construisent sur le sable

         L'île 

         est une mer 

         toujours dans l'alternance 

         des marées 

         elle laisse les gens 

         venir et s'en aller 

         et quand ils embarquent 

         elle enseigne aux habitants 

         à monter sur les vagues 

         les maisons se construisent 

                                  sur le sable 

         pour chaque nouveau-né 

                                  un dauphin 

         nage dans la chambre 

 

        in Une brèche dans l'eau, d'Eva-Maria Berg, paru aux éditions Pourquoi viens-tu si tard ?, p.34

 

        ainsi se fraye 

        la lumière 

        une brèche 

        dans l'eau 

        et pourtant 

        elle ne tombe pas 

        sur tous les 

        disparus 

        dans les océans 

        du monde 

 

        ibid p.59 

 

Pour donner signe de vie à tout ce qui survit et nous interpelle dans l'ombre, le poète ajoute :

 

         ça continue 

         ici l'eau 

         bouge 

         aussi dans la baie 

         les lignes brillent 

         les yeux changeants 

         en prennent leur lumière 

         comme si la nuit 

         restait à quai 

 

         ibid p.65 

 

         la lumière blanche 

         s'inscrit 

         dans la mémoire 

         et sèche le sang 

 

         tu arrives trop tard 

         mais tu ne sais pas 

         si tu aurais trouvé 

         le courage 

         de résister 

         à la violence 

 

         ton stylo tremble 

         toujours et 

         des yeux reposent 

         sur toi comme 

         si tu pouvais 

         nommer les noms 

 

         ibid p.83

                             Eva-Maria Berg

 

                                                 ***   ***   ***

 

                      Une eau échappée belle 

 

Quelle approche limpide !

Le ciel bas alité s’incline pour émouvoir

le pont éclaboussé comme si de rien n’était

 

Heureuse abondance et éclairs de génie

la rivière et la pluie se rejoignent ici

dans le ton de la confidence intime

 

Une EAU échappée belle des perles funambules

un mélange d’éléments au parcours exalté.

En habit translucide la forêt elle rassemble

ses joyaux et tient tête aux amas boursouflés

 

Laissant cavaler ses couleurs un arc-en-ciel

comprend l’irritation de ce rien monotone.

Le vertige gagne là en ampleur expressive

et réclame du ciel un finale glorieux.

 

Qu’entends-je de l’écho entre ces vifs élans ?

L’orage éclate encore et Didon se lamente

Souviens-toi de ses pleurs des nuages pendants !

 

                          Marc Ross

 

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                                                           ***   ***   ***

   

                   FILATURE SACRÉE

 

On ne dénoue pas les fils° de l'eau.

On les laisse comme dans la flottaison des branches proposer leurs dérives, leurs rencontres,

leurs façons de pérégriner à fleur d'aventure.

 

Parfois ils s'emberlificotent.

On les regarde entreprendre des nœuds invraisemblables.  Et on se demande comment ils parviendront à s'extraire de ces mauvaises séances.

On appelle cela les harassements du quotidien.

 

Puis, sans qu'on sache trop pourquoi ni comment, ils s'étirent à nouveau, dissipent les jointures, détendent leurs muscles et reprennent leur souffle.

Les fils° de l'eau sont ainsi, libres, sans tracé d'avance, sans humeur qu'on maîtrise. Et il n'est pas possible de croire qu'un rocher ou deux entravera longtemps le cours des choses.

 

Les fils° de l'eau procèdent du peu à peu, qui n'est même pas un pas à pas, parce qu'il glisse en continu, ou tout au moins, avec une ponctuation invisible à l'œil nu. Il brouille l'esprit des repères saillants, des haltes incisées, des sauts sur galets, des points limites entre deux phrases.

Et tant pis pour ceux qui rêvaient de bivouacs, et d'encoches, de dates et de mausolées!

Il n'y a rien de tout cela à attendre d'une descente des fils° de l'eau en ce monde.

 

Ça coule de source, disent les furtifs qui ont renoncé à intervenir pour mieux prendre corps.

 

Ça vogue et  ça s'adonne, pensent les coques de noix joueuses.

Ça se voue, ça chemine sans chemin, s'étonnent les perplexes, les marqueurs du temps ordinaire.

 

mais vous,

vous qui partez, chaque aube, toujours en quête

de sagesse volée aux dieux, aux riens, aux herbes, aux nuages,  

vous qui soupesez chaque jour, d'une rive à l'autre, pour laisser aux fuyantes toute leur place,

regardez bien où va le coude de la rivière sans nom.

 

Là-bas, il est un songe plus insistant que chacun des voyages de notre humaine condition.

 

Là-bas qui est ici déjà, les fils° de l'eau

deviennent

les FILS* de l'eau,

 

et notre joie tenace, surabondante, est de les savoir accueillis.

 

°thread en anglais

* sons en anglais

 

                            Dominique Sorrente, 9 octobre 2021

 

                                                   ***   ***   ***

 

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9 octobre 2021 © emmanuelle sarrouy

 

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