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27 juin 2012

De l'illusion du réel à la réalité de l'imaginaire

EXPOSITION PHOTO - PEINTURE - POÉSIE

&

DÉAMBULATION POÉTIQUE avec DOMINIQUE SORRENTE

 

eXPO_ARLES.jpg

 En ARLES

le samedi 30 juin 2012 à 18 H 00

à la Galerie L'ART-DIT (4-6, rue de la Roquette)

 

►►► Plus d'infos sur le blog de Mon ami l'artiste.

23 juin 2012

Nous regardions du haut des rochers rouges la mer

 

Des doigts solaires tendent une main
à ton dernier instant surhumain :
c'étaient les doigts qui tremblaient parmi les
herbes agitées et les riches ombelles
d'un haut plateau ; les uns renvoyaient
en arrière la mer sur une rive ; les autres
corrigeaient tout à coup une dérive.


Tout dans un humain qui ne semble pas
tel, perdu après le talisman
perdu par ton regard sur les rochers
rouges : il faisait froid ; la vague hurlait, écueil
écumeux dans les criques qui poussaient
toujours plus loin notre voyage :
Anthéor était déjà un ante hoc...

 

Maintenant il est ici, dans la violence féroce
de la mort qui peut-être se défend,
je pense, du tremblement liquide de la vie
dans son seau agité.
Tu le portais, tu le portes, près du feu :
il est transparence, jeu du destin
qui a perdu la partie : un seau flamboyant

 

près de ce limpide ou déjà rauque ?
écoulement de ce qui ne s'imagine pas parce que
il n'a pas d'image. L'ennemi a disparu,
même l'horizon qui fut ami
de nos cris : ici dans l'air épais
quelque chose s'attarde dans le foisonnement
solitaire de l'amour avec lui-même.

 

Piero Bigongiari, extrait de Ni terre ni mer, Orphée La Différence, 1994 
(édition bilingue, traduit de l'italien par Antoine Fongaro) 

 

roches rouges.JPG

 

GUARDAVAMO DALL'ALTO DE LES ROCHERS ROUGES IL MARE


Dita solari porgono una mano
al tuo ultimo istante sovrumano :
erano quelle che tramavano tra le
erbe agitate e le felice umbelle
d'un altipiano ;  quelle rimandavano
indietro il mare su una riva ; queste
correggevano a un tratto una deriva.

Tutto dentro un umano che non sembra
tale perduto dietro il talismano
perduto dal tuo sguardo sulle rocce
rosse : era freddo ; l'onda urlava, scheggio
schiumoso nelle cale che portavano
sempre più lontano il nostro viaggio :
Anteor era già un ante hoc...


Ora è qui, nell'impeto feroce
della morte che forse si difende,
penso, dal liquido tremare, dentro
il suo secchio agitato, della vita.
Lo portavi, loporti, presso il fuoco :
è trasparenza, giuco del destino
che ha persoil giuoco : un secchio fiammeggiante


accanto a questo limpido, o già roco ?
fluire di ciò che non s'immagina perchè
non ha immagine. Scomparso il nemico,
persino l'orizzonte che fu amico
dei nostri gridi : qui nell'aria spessa
qualcosa si trattiene nella ressa
solitaria che amore ha con se stesso.

12 febbraio  1984

Piero BIGONGIARI, tratto da la raccolta COL DITO IN TERRA 

 


 

02 juin 2012

Chemin de Table et autres bifurcations

 

 Balade poétique dans le cadre des rencontres Trace de Poète

 (Saumane en Vaucluse)

Marche Script 3 Ascension2012Scriptoriumsaumane 032.jpg

 

 

20 mai.

Ce dimanche matin, miraculé de l’orage qui s’était posté en cercle autour de notre groupe, et ne déclara son heure de gloire qu’en cours d’après-midi, notre petit cérémonial ambulant a bien eu lieu. Dans les alentours du château de Saumane. Deux heures durant, et un peu plus, par la grâce d’une branche d’un pin parasol ou sous la protection d’un borie, notre petite troupe a tracé sa géométrie de l’instant, savourant les haltes à écouter des mots au pied levé dont les thèmes avaient été soigneusement préparés par Olivier Bastide, comme autant de chapitres nomades. Éloge du pied, L’art de se promener, La nature notre double, On n’est jamais sûr de notre chemin, Personne ne marche par le seul pouvoir de ses pieds.

Les textes d’auteurs, les écrits de scripteurs présents ou de ceux qui avaient adressé leurs contributions furent donnés à entendre en situation avec pour auditeurs avertis fourmis, cailloux, argelas, bories et autres compagnons de route.

On crut heureux de rajouter une invention du moment : chacun convié à donner une parole qui lui viendrait au détour du parcours buissonnier.

Au retour au château de Saumane, la moisson consignée sur mon carnet de route fut reprise en écritures sur une large nappe, complétée par des inscriptions en japonais proposées par la professeur Atsuko Nagaï. Et le rouleau de ces pensées portatives fut lu par mes soins, en préambule de la performance/contre-performance B comme Bran de l’après-midi.

 

Pour ceux qui n’eurent pas la chance de participer à cette petite improvisation collective, voici la suite de ces quelques pensées à hauteur d’herbes.

Merci à nos marcheurs-contributeurs.


DS


 

Marche Script 1 Ascension2012Scriptoriumsaumane 027.jpg

 

 

Mots partagés de calade en calade

 

Seul le bruit des pas se mêle au son de la nature ; et l’esprit libre vagabonde.

 

La marche est

eau qui coule sous la terre.

 

Ici sous les pins, chemin faisant, je pense à mon enfant antipodique qui grimpe le Maïdo.

 

Autant de pas,

autant de signes

qui ensemencent la parole.

 

Marcher, écouter, respirer les pas entre ancrage et suspens.

 

Mes pieds aiment les chemins où ils cherchent en racines mouvantes tous les pas invisibles, les signes.

 

Iule, le mille-pattes.

 

 

De calade en calade, la transhumance de nos regards qui se dérobent.

 

Sur le rocher dévonien,

une fourmi

escalade un caillou-montagne.

 

Pas dans le sol,

Mots de peu dans le vent.

 

L’escargot est-il mort-né ? Coquille écrasée.


Marche Script 2 Ascension2012Scriptoriumsaumane 030.jpg 

.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Nous construisons, pas à pas, le chemin de visages, de vent, poèmes des instants

qui se respirent et qui se donnent.

 

Bleu, jaune, blanc, rouge, rose, l’émerveillement que les fleurs apportent à ma vue.

 

Deux jambes, jaillies de terre, le pin à l’assaut du ciel.

 

Les feuilles de l’olivier millénaire murmurent notre venue dans mille ans.

 

Poète en pied

dans chambre d’écho,

Abri pour les oiseaux.

 

Les randonneurs aux arrêts : la maréchaussée ?

Les anges de la route ?

Non, cinq cétoines mordorés.

 

Dans les sillons de nos chemins

naissent les fleurs de nos poèmes.

 

Coquelicot, fleur fragile, fleur des terres pauvres,

un bouquet au bord des routes,

tu illumines notre quotidien printanier.

 

À l’arrivée, j’ai vu le mille-pattes au pied du mur.

 

 

 

Le groupe de la marche du Scriptorium de Maussade du 20 mai 2012 


Atsuko, Régine, Daniel, Clotilde, Misette, Agnès, Cécile, Guy, Claudine, Dominique, Paul, Martine, Olivier, Gérard, Dominique