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27 décembre 2009

D'une porte à l'autre

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LE SCRIPTORIUM 

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 vous invite à son Intervalle d'hiver

sur le thème

 

« D'une porte à l'autre »

 

 

Samedi 9 janvier 2010

 

12h00 à Ollioules (Var) *

 

 

 

 

 

 

La rencontre commencera à 12 heures par un couscous marocain, préparé par notre hôtesse, et se prolongera par nos échanges de textes rencontrés ou écrits sur le thème du jour.
 

Nous saisirons l’occasion de nos retrouvailles épiphanes pour faire le point sur les activités de chacun (publications, lectures…) et sur celles que va mener le Scriptorium pour célébrer sa décennie : Blog, Livre collectif, Transcontinentale,  Caravane, Jumelage, Intervalles…
J’espère fort que vous partagerez le plaisir de vivre ensemble ces différents projets et d’y participer de façon active.  

 
 
Je vous souhaite un bon bout d’an, avec blé prospère dans les soucoupes, et plein de vœux à exaucer en 2010, où nous aurons tous un peu DIX ANS, QU'ON SE LE DISE...

 

 

D. Sorrente

 

 

 

 

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On se déplace de quelques pas, ou du regard. Il y a un esprit de métamorphose dans ce geste ; le passage d’une inconnue à l’autre donnera de l’ardeur. Ce que j’étais a rendez-vous avec ce que je serai. Mais surtout, on consent à se pencher vers cet étrange réalité qu’est l’autre, avec ses mots, ses gestes, sa respiration. Ce que je suis s’inspire de ce que tu me montres et me caches de toi. Écrire alors devient embarcation, appel, franchissement, embrasure. L’heure de cet Intervalle sera propice à cette pensée agile, souple, qui reçoit autant qu’elle prononce.

 

 

D’orient à occident, d’une rive à l’autre de soi-même, du familier à l’insaisissable, chacun signera son étoile suivie pour la circonstance.  En humeur épiphane, comme on ouvre l’année… À chacun, sa manière de frapper au seuil du Scriptorium. 

 

 

D’une porte à l’autre.

 

 

DS

 

 

 ____________________________________________________________

*  La participation au repas (à régler le jour même) est de 10 euros. Nombre de places limité, merci de répondre avant le 1er janvier 2010 par mail à  l'adresse poesiescriptorium13@gmail.com (rens. en retour).

 

17:15 Publié dans Agenda | Lien permanent | Commentaires (0)

08 décembre 2009

Contre ce mur - Marcel Migozzi

 

Portrait unique parmi d’autres 

 

 

« vigne vierge d'automne      comme

monte à la vie

le sang enflammé d'éphémère »

 

Marcel Migozzi 

 

 

Il dribble. Il prend plume. Il fait des appels de balle. Il aligne ses vers : une passe en profondeur, un contre-pied, il travaille son  droit et son gauche, son jeu de tête, sait-on jamais. Il décroche d’une ligne à l’autre. Il rature, quelques brins d’herbe feront l’affaire. Rien d’oublié, mais il macère pour trouver liqueur à son goût. Match après match, livre après livre, il y va de son corps à corps gourmand, tenace, généreux. Il accroche son obsédante prise au vestiaire , rêve d’une équipe indéfectible. 
 

Mots et ballon : ce sont facettes du même jeu qui n’admet pas de temps mort.   Ah, celui-là, l’affreusement nommé, on le mettra en quarantaine dans un recoin de feuilles. Mais rien n’y fait, dit  le maître éphémère du jardin. Il faudra bien lui consentir, à la sauve-qui-peut. 
 

Alors, que lui dire à ce compagnon d’écriture qu’il n’ait déjà scruté dans ses feux de broussailles ? On est seul et voué. On va dans les griffures. On est tous à genoux à respirer l’herbe de femme. On s’éprouve désorienté. On est en chambre d’observation dans ce mot à mot aléatoire qu’on barbouille volontiers  d’encre et de poisse.

Et pourtant, pourtant… 
 

On écoute en enfants de toujours les voyelles épelées qui nous parlent et nous relient.

On ne repousse pas la nuit et ses saccages ; on la froisse ensemble du regard.

Incapable d’un vin menteur, on s’attable bon prince avec les années. On laisse glisser des larmes sauvages sur les joues. D’une peau de cyprès touché, on peut recommencer le monde.

Sur un bord de rivière, on conjugue le verbe. 

S’émerveiller. 

Marcel est de cette trempe-là. Nous ne lui dirons jamais assez, en réponse à ses mots si précieux qu’il nous confie sur le papier d’écolier de sa vie de toujours enfant. 

Notre terre commune alors n’est pas si loin. 
 

                              Dominique Sorrente 

 

(Une première version de ce texte a paru dans la revue Encres Vives- hommage à Marcel Migozzi) 

 

 

 

 

Jannis Kounellis_couteaux.jpg

 

 

 

contre ce mur

l'échelle en bois couleur de l'os

 

on est tombé

dans un jardin de malemort

 

qu'a-t-on perdu dans une boue

 

 

 

à chaque instant de doute        un mur

comment le franchir sur l'instant

 

en vérité ne se dit plus

qu'avec retard      et seulement

dans la boue murée de l'instant

 

 

Marcel Migozzi

(inédit Scriptorium 2009)

 

 

 

         Marcel Migozzi est né à Toulon en 1936, dans une famille ouvrière d’origine corse. Il vit au Cannet des Maures dans le Var.

Lauréat du prix Jean Malrieu en 1985, du prix Antonin Artaud en 1995, du prix Des Charmettes / Jean-Jacques Rousseau en 2007, il a publié de nombreux ouvrages de poésie chez de nombreux éditeurs, en France et à l’étranger, collaboré à de nombreuses revues, ouvrages collectifs, anthologies.

 

         Parmi les ouvrages les plus récents, on citera : Un rien de terre (L’Amourier), Ensemble d’être (L’Arbre à paroles), Au rouge-gorge suivi de Mottes (Estuaires), Des traces dispersées (L’Harmattan), À qui le corps ? (Tarabuste), Dans les fermes, ça fume encore (Potentille), Dix solitudes (La Porte), Nouvelle histoire de la rosée, en collaboration avec Ludmilla Podkosova (Editinter), Et si nous revenions, sans vieillir (Encres Vives).