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  • Nicolas Rouzet ou l'instinct d'inversion

     

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    N.Rouzet
     
     
     
     
    L’ENVERS DU DECOR

     

    Ils séjournaient dans un refuge de montagne aux confins des frontières, dans un pays peu fréquenté dont les contours s’effaçaient souvent sous la marée de nuages hostiles.

    Lorsque le temps le permettait, ils faisaient le tour du sommet.

     

    La nuit tombée, vint l’heure de passer à table. La vaisselle était belle, les convives joyeux. Tout était presque consommé, lorsque l’un d’eux eut l’idée de retourner son assiette, pour chercher à tâtons, à la lueur d’une chandelle, la marque de fabrique de cette porcelaine immaculée. L’assiette à son envers, portait une croix gammée. Chacun des convives fit de même, chaque assiette à son envers, portait le même signe. Un ange passa…

     

     

     

    Nicolas Rouzet ou l’instinct d’inversion

     

     

    Et si cette écriture qui ne paie pas de mine abritait quelques intuitions troublantes ? Je la devine capable de renifler l’imminence d’une catastrophe dont personne aujourd’hui ne pourrait prétendre rester indemne. Je la vois vivre de bricolages dans les possibles. Elle traque le monstrueux qui s’est allongé par fausse inadvertance dans nos divertissements de saison. Derrière les éléments les plus prosaïques de notre décor quotidien, n’est-il pas salutaire de démasquer une forme grotesque, peut-être démoniaque, fantastique à coup sûr ? Tel est, me semble-t-il, l’instinct d’inversion de Nicolas Rouzet.

     

    Voici un inventeur d’images d’Épinal inédites qui a choisi d’entreprendre le monde à l’envers. Par des phrases qui endorment le lecteur, une distanciation d’avec les sentiments, l’humour au coin des lignes, tout est prêt pour qu’en ce temps-là, l’horreur n’ait plus besoin de film. Entre sacre et massacre, dans le jeu d’apparitions et de disparitions, toutes inspirées d’une histoire vraie, le lecteur se retrouve où souvent il ne voudrait pas être. Emportée de l’âge d’or à la chute, la poésie en déroute a ici sa façon de faire carnaval, en humeur limite, jusqu’à un amour du prochain devenu l’adoration d’un gros lézard vert.

     

    Dominique Sorrente

     

     

      

    pendule.jpgL’ HISTOIRE CACHÉE DU SCRIPTORIUM

     

     

    Au début ils se réjouirent : lorsque les livres eurent disparu du commerce et de la circulation, choses devenues sans valeur, depuis que le nouvel ordre mondial avait organisé les loisirs de masses relayés jusqu’à l’asphyxie par des écrans géants, toute la somme de ce qui avait été écrit tenait désormais dans quelques entrepôts dont ils étaient désormais les seuls à avoir encore le mot de passe.

     

    Délaissant leur travail, leurs enfants, leurs épouses, ils se gorgeaient de textes jusqu’à l’infini. Leurs corps devenus diaphanes étaient d’une extrême maigreur depuis qu’ils ne se nourrissaient plus que de papier, s’en gargarisant en infusion, dans d’invraisemblables borborygmes…

     

    Mais lorsque les choses prirent un autre tour, leur déception fut grande : peu à peu les lettres imprimées s’effaçaient ne laissant que des pages blanches au milieu des reliures. Cela ne toucha d’abord que quelques auteurs mineurs, des romans de gare dont on pouvait aisément se délester. Mais ce phénomène sans précédent frappa finalement tout ce qui avait été imprimé depuis l’époque des Lumières. Ils se consolèrent alors en relisant les sermons de Bossuet et Massillon, les œuvres complètes de Pascal et de Montaigne, les dénonciations tonitruantes de Luther, la Bible du Maître de Sacy et les commentaires de l’Evangile par un chartreux anonyme. Parfois, ils avaient encore la joie de trouver des romans d’amour courtois, voire des œuvres plus licencieuses dont l’Enfer faisait leur miel. Après avoir espéré une rémission, ils virent finalement le mal s’étendre à tout ce qui avait été imprimé depuis  l’époque de Gutenberg.

     

    Ils se consolèrent alors avec des cadastres sur des parchemins notariés, de rares enluminures, des traités de démonologie écrits avec du sang séché sur des peaux de bouc, des interdits gravés dans les répliques des tables de la Loi.

     

    En attendant la mort, ils passèrent le temps, se récitant les uns aux autres, quelques-uns des textes qu’ils avaient pu sauvegarder en mémoire, et qui bientôt disparaîtraient avec eux.

     

    Nicolas Rouzet

     

     

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    Portrait au crayon de Nicolas Rouzet réalisé par Jacques Basse
    extrait de l'anthologie «Visages de poésie» (Tome 2)

     

     

         Voir la Scriptothèque, références des deux dernières publications citées :  L'envers du décor  &   Le voyage sans retour de Juan Martinez.           

     

  • Lovichi ou l'enivrante tristesse de vivre

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    J’ai rencontré Jacques Lovichi à la fin des années 70 ; c’était un temps déraisonnable mais riche de tous les possibles. Nous allions écouter le Cuarteto Cedron à Marseille, discutions politique et mangions sous les pins dans un jardin tout voisin de la maison où j’habite maintenant. C’était le temps de Définitif Provisoire, un temps où Lovichi pouvait déjà produire dans un recueil la somme d’une expérience poétique attentive aux remous de l’époque (en témoignent les vers de L’égorgement des eaux aussi remarquables par l’audace formelle que par la violence prophétique qui les parcourt), mais entièrement engagée dans la recherche d’une expression intemporelle au service d’une sensibilité mélancolique, d’une vision tragique du monde. Le titre de ce recueil désignait ce qui me semble être le motif obsédant de tout l’œuvre poétique, le temps, ainsi que l’insupportable tension entre la volonté de le fixer et la soumission héraclitéenne au passage, à la dilution. Tension de la corde vibrant dans l’écriture chargée d’atteindre la cible mouvante, infiniment. D’où le désir déjà de finir dans le silence, désir exprimé dans Derniers retranchements qui clôture le recueil. Duquel je retiens les poèmes de Préhistoires, écrits sur ce mode inventé par Lovichi pour déjouer le temps, les infini(tif)s présents.

     

     

    Préhistoire 3

     

     

    Comme vous êtes en retard

    ce soir

    dans les corridors glacés de la mémoire

    se faufilent les intersignes s'entrecroisent les destinées.

     

    S’il n’est plus temps laissez leur croire

    que rien ne presse

    on est si près

    si près et puis….

    rien

     

     

    Ensuite m’intéresse le parcours qui dans l’œuvre en prose (j’utilise ce terme par commodité, Jacques Lovichi est toujours poète) mène de Mangrove au Sultan des Asphodèles. Mangrove, publié en 1982, est à l’image de son sujet « cette zone marécageuse du sud-est asiatique lentement conquise sur la mer par les palétuviers-mangliers qui y installent une faune extraordinairement adaptée à ce milieu, foisonnante et étrange comme un paysage de matin du monde » Motifs proliférants, intrigue haletante, écriture inspirée, Mangrove tient à la fois de la fabrique de l’écrivain, de l’autoportrait baconien, du cauchemar surréaliste, du roman d’aventures. Cette œuvre peut à la première lecture paraître baroque mais le délire y est fermement enclos dans une architecture répétitive savamment maîtrisée, dans une écriture précise et rigoureuse, même et surtout dans le pastiche (me semble-t-il) du roman de gare ou du nouveau roman. C’est que Lovichi est un écrivain exact, si exact que l’expérimentation à l’œuvre dans Mangrove a pu lui sembler trop erratique. C’est pourquoi je vois dans  Le Sultan des Asphodèles, publié en 1995, la mise au point de ce qui était visé dans Mangrove. Dire un lieu (jamais nommé car avant tout paysage mental)  qui permette à la fois le rapport au mythe et l’abouchement au réel.

     

    Le Sultan des Asphodèles est d’une eau limpide comme celle des torrents corses, sans doute parce que la Corse est au cœur de l’expérience sensible et affective de Lovichi. Mais peut-être plutôt parce que Le Sultan des Asphodèles est le vrai portrait de l’artiste en humaniste désenchanté : le More envahisseur interprète le Coran pour apporter la prospérité aux Infidèles « Du verset quatre-vingt-dix-neuf de la dixième sourate, j’ai fait en quelque sorte une règle de vie. Mieux que détruire vaut bâtir. Mieux que la dévaster vaut cultiver la terre et lui faire produire son fruit en abondance. »  Il paiera de sa vie cette volonté utopiste.

     

    Fractures du silence a obtenu le Prix Artaud, l’ensemble de l’œuvre a été couronné par le Prix Mallarmé, autant dire que je n’ai fait qu’effleurer mon sujet ; c’est que le temps m’est compté, pourtant je voudrais encore lire un poème dans lequel j’entends cette voix claire mais frémissante, cette langue simple mais mystérieuse qui dit ce qui surtout m’émeut : l’enivrante tristesse de vivre. 

     

     

    Françoise Donadieu

     

     

     

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    Poème publié dans la revue Autre Sud, «D’Allemagne et de Méditerranée », 

    HS n°2, janvier 2003.

     

     

     

     

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  • Poésie et convivialité à la table

     
    podcast

     

    POESIA AL DENTE…

     

    Samedi dernier, la neige qui avait transformé le quotidien des Marseillais durant trois jours a fait ses valises. La Corniche retrouve son paysage entre le vert des plages et le dialogue des bleus, mer et ciel. De son imposante salle à l’étage, Le restaurant vénitien, Il Palazzio, sur la Corniche, abrite les scripteurs pour la rencontre-intervalle « Poesia al dente », consacrée à la poésie italienne. Muni pour la circonstance de mon carrousel de drapeaux européens, héritage de conférences passées, j’ai  placé la flamme italienne, vert blanc rouge, au centre du dispositif du moment. Le Scriptorium en ses Intervalles est un lieu-dit fait pour la rencontre de l’autre, la mise en veilleuse des ego, l’appel à la curiosité bien placée, le goût d’une vie hors-les-murs, en quelque sorte…Il Palazzio est propice à cet exercice de dépaysement littéraire.

    En ce jour, André Ughetto sera notre guide éclairé pour nous emmener en voyage dans la poésie italienne d’hier et d’aujourd’hui. L’invention du sonnet en Sicile, puis les figures de Dante et de Pétrarque sont les pièces fondatrices du propos, les « deux piliers d’entrée » d’une présence italienne en poésie. Dante ouvre la poésie du récit, le rythme narratif, l’installation d’une architecture du temps ; Pétrarque, au contraire, est approché audacieusement par Ughetto comme le créateur d’une « poésie sérielle », faite de moments qualifiés, même thème et multiples variations.

    On s’attarde un moment sur une seconde opposition, celle du Tasse de la Jérusalem délivrée et sa veine héroïque contre celle de l’Arioste avec la parodie du poème chevaleresque de l’Orlando Furioso. Les plats de poissons réclamant qu’on leur fasse à leur tour honneur, on remonte l’histoire en un rythme qui s’accélère. André Ughetto insiste sur l’admirable Alfieri au tournant de la période de la Révolution française, puis ajoute à cette constellation la figure décisive des Canti de Leopardi et des Tombeaux de Foscolo, que  l’immense tâche de traduction de Michel Orcel nous a permis de découvrir dans les années quatre-vingt. Avec l’avènement de l’unité italienne, et l’entrée dans le XXème siècle, les poètes surgissent un à un dans l’évocation partagée des convives présents. L’invraisemblable d’Annunzio, le péremptoire Marinetti et ses visées futuristes, et comme une figure inversée en creux, l’œuvre de Sbarbaro. Nicolas Rouzet évoque cet auteur insolite, retiré, spécialiste des lichens, dont l’œuvre est concentrée sur deux ouvrages « Pianissimi » et « Rimanenze » auxquelles  les traductions de Jean-Baptiste Para nous ont fait accéder.

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                La promenade italienne fait une halte circonstanciée en Ligurie et plus particulièrement à Gênes, un des lieux les plus remarquables de la création poétique italienne d’hier et d’aujourd’hui. Qu’on songe à l’ombre tutélaire de Montale, au travail de redécouverte personnelle des mythes de Giuseppe Conte (Villa Hanbury & autres poèmes), aux accents colériques d’un Bruno Rombi (Huit temps pour un présage) et à cette intense activité déployée par Claudio Pozzani, ce « débusqueur de rêves » (selon les mots d’Arrabal), fondateur de la Maison Internationale de Poésie de Gênes et de plusieurs festivals dans le monde.

    Rome sera un moment saluée avec le groupe des poètes de la Métamorphose, et le regretté Fabio Doplicher, victime de la canicule de 2003, dont l’hermétisme formel correspond d’abord à un souci de ne pas donner prise au pouvoir de l’ordre fasciste, cet épisode obscur de l’histoire de l’Italie du XXème siècle qui trouble encore sa conscience.

    On s’arrête à présent sur deux voix contemporaines de femmes poètes. L’une est Lucetta Frisa,  dont Sylvie Durbec, qui n’a pu participer à notre intervalle, a mis à notre disposition certains poèmes en version bilingue. La voix de l’autre, Antonella Anneda, nous est apportée grâce aux partages d’Angèle Paoli, notre scriptrice du Cap Corse, qui avec beaucoup de pertinence nous ouvre à l’écriture de cet auteur, dont l’île sarde de la Maddalena « un’ isola nell’isola » constitue l’épicentre.

    Durant tout ce parcours, c’est Elena Berti, danseuse devenue ici chorégraphe des mots, qui nous fera entendre la présence de la langue italienne, avec une belle justesse de timbre, restituant ce juste équilibre entre l’instinct du chant, le goût de la phrase parlée et ce désir sans cesse de mots qui portent une pensée toujours en mouvement.

    L’Italie en poésie ressemble à un territoire de plus en plus immense au fur et à mesure qu’on s’en approche, un continent aux variations dialectales subtiles, une mine pour le lecteur curieux qui aimera croiser l’expérience d’une vie et celle d’un lieu d’ancrage. Le Trieste de Saba, la Sicile de Quasimodo, le Frioul de Pasolini, les stances du Funiculaire de Giorgo Caproni, le trop ignoré Sandro Penna, l’insistant Mario Luzzi, la liste ne cesse de s’étirer comme dans une conversation qui aurait choisi le déploiement plutôt que la maîtrise…

    Et d’autres noms qui me sont chers se bousculent dans le plus absolu désordre, l’étonnant Dino Campana de jadis en ses poèmes orphiques, les poètes d’aujourd’hui comme le subtil Fabio Scotto ou le rigoureux Daniele Pieroni, et encore l’inclassable Leonardo Sciascia dans ses Fables de la dictature…On n’arrête pas une poésie qui gagne à être fréquentée  encore et encore.

    Le vin blanc, Lacryma Christi, aurait-il délié les pensées ? Un moment, nous tenterons  de cerner  quelques particularités de la pratique poétique dans l’Italie contemporaine. Périlleux exercice…Une attitude est mise en exergue : celle d’embrasser l’actualité, sous toutes ses formes. Et aussi, une poésie où la pensée ne perd jamais ses droits et ses devoirs de former par les mots une véritable pensée du monde, empreinte d’humanité.

    La figure de Piero Bigongiari est venue au bout du voyage, comme présence de l’hermétisme florentin,  mais aussi comme lieu d’un séjour attendu vers les Remparts de Pistoia où le Scriptorium projette de se rendre pour une de ses visites « hors les murs »…

    Mais « Travailler fatigue » n’est pas que le titre d’un livre de Cesare Pavese sur lequel Nicolas Rouzet s’attarde en parlant de San Stefano. Il est près de trois heures de l’après-midi ; un concert de chant choral est encore au menu du soir à l’église d’Endoume. Nous irons de la voix parlée à la voix chantée, comme naturellement, avec nos façons italiennes d’interpréter la vie.

    Daniel Vincent délivre un texte du Balisage de Phoebe, intitulé « Marseille 1950 ». « La plage du Prado était encore à l’état naturel, elle avait le profil que le temps lui avait donné …». Par cette simple évocation, l’adepte de l’amitié, aujourd’hui hospitalisé, se fait ainsi présent parmi nous.  Un dernier verre, et la parade sur la Corniche de l’indispensable vespa d’un scripteur signent la fin de l’Intervalle « Al dente ».

    Nous repartons dans la joyeuse dispersion des moments accomplis en emportant en viatique la citation de Pavese, prélevée par Nicolas Rouzet,  de son journal en date de 1937: « Comme les grands amants, les grands poètes sont rares. Les velléités,  les fureurs et les rêves ne suffisent pas ; il faut ce qu’il y a de mieux, des couilles dures. Ce que l’on appelle également le regard olympien ».

    La sculpture d’Amado dédiée à Rimbaud, à quelques mètres de notre rendez-vous n’a rien perdu de toute la scène et de ses propos. En passant devant elle, j’entends comme une injonction riante à l’adresse de ceux qui en appellent au regard olympien et aux couilles dures: «  Travaux pratiques à suivre ».

     

    Dominique Sorrente

     

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    Giorgione, La tempesta (1502-1503)

     Huile sur toile, 82 × 73 cm

    Galerie de l'Académie, Venise

     

     

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    La tempête

     

     

    Mon rêve d’aujourd’hui est un décor :

    maisons vides plantes peintes

    attendent les hommes et le vent.

    Il y a un pont qui relie les deux rives

    comme le temps dévoile

    un regard à un autre.

    Dans l’air le mien s’égare s’il n’aborde pas

    une lumière de femme, si une guerre

    ou une grande chimère ne l’agrippent pas :

    alors seulement le paysage,

    depuis le fond s’avançant,

    se désenchantera, le désordre violera

    la grâce immobile des gestes –

    et je sombrerai dans un autre rêve.

     

     

    Lucetta Frisa

     

    Extrait de Punto di fuga / Point de fuite

                          (traduction  Sylvie Durbec)

     

     

     

     

     * * *

     

    Quelques lectures et précieuses traductions :

    - Dino CAMPANA, Chants orphiques (traduction de Claude Galli, édition Via Valeriano, 1992)

    - Hughes LABRUSSE, Renzo MILANI, André UGHETTO, Anthologie Promenades en poésie italienne en 33 auteurs (Sud, 1984)

    - LEOPARDI, Chants / Canti [traduit par Michel ORCEL,  Flammarion, Paris, 1995 (rééd. GF, 2005)]

    - Bruno ROMBI, Huit temps pour un présage (Autres Temps, 2004)

    - André UGHETTO, Le sonnet, une forme européenne de poésie (Ellipses,  2007) ; Les poètes de la Métamorphose (Sud, 1992  )

    - Piero BIGONGIARI, Les remparts de Pistoia, traduit par André Ughetto en collaboration avec Philippe Jaccottet (Édition La Différence, 1994)

    - sur Antonella ANEDDA, voir pages dédiées sur Terres de Femmes   

    - sur Lucetta FRISA (éléments biographiques en italien)

     

     * 

    « On ne se souvient pas des jours,

    on se souvient des instants.»  

     

     Cesare Pavese (Le métier de vivre)

     

    Au moment où nous partagions ce moment de poésie italienne, notre ami Yves Ughes (mais nous ne le savions pas encore) perdait son épouse qu'il avait accompagnée depuis plusieurs mois dans sa terrible maladie.
    C'est donc  à Nicole et à Yves, un familier de l'oeuvre de Cesare Pavese, que nous dédions rétrospectivement cet instant italien du Scriptorium.

            Dominique Sorrente