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Portraits - Page 3

  • Jacques BASSE, portrait d'un portraitiste...


      

    MINE DE RIEN  

    tout doucement, à Jacques Basse

     

    J_Basse_et_D_Sorrente_et_le_double_devenu_trois.JPGL’âme du portraitiste a ceci d’admirable qu’elle vit de déplacements incessants. Elle observe et se met à l’œuvre de retranscriptions attentives. Elle me fait songer dans une chambre de ma mémoire à l’âme du copiste dans le scriptorium qui, voué à une solitude éclairée, entreprend sa tâche journalière. Une tâche réglée de façon remarquablement minutieuse ; et partant de cette contrainte forte et consentie, qui se libère dans un instant toujours original, c’est-à-dire singulier. Oui, tout l’art du copiste est là : copier en unique exemplaire.

     Or c’est bien là le mouvement de l’âme que je perçois chez le portraitiste, dans un rythme en diastole, systole : le temps pour le regard, le geste de transmettre.

     J’aime en profondeur cette démarche de « prime abord », de première ouverture, cette capacité d’aller à l’autre, si menacée à l’époque actuelle alourdie par les débris d’effusion d’elle-même en toute circonstance, j’aime ce désir toujours réactivé de rendre visite à la vie de celui qui n’est pas soi-même en son visage regardé. Se différer de sa propre existence  pour accueillir dans le lien à la personne rencontrée une connaissance du monde est une éthique, tout autant qu’une esthétique. Le temps pour le regard découvre, observe, remarque, admire, peut s’inquiéter. Quelle que soit l’hypothèse, il reçoit.

     Quant au geste de transmettre, il est une forme d’enluminure, au sens premier du terme. Il tient de la décoration qui n’est pas, et n’a jamais été l’art médiocre que certains esprits présomptueux dénigrent ; il fait aussi écho à l’illumination, telle que Rimbaud, nourri par son séjour à Londres de vocabulaire anglais, l’a désirée : comme un surinvestissement de la scène ordinaire dans le fol espoir d’éveiller le « Je est un autre » pour que « le cuivre s’éveille clairon », et qu’il n’y ait rien là que d’ordinaire. L’enluminure est à la fois ceci et cela, et quand elle s’entreprend de façon juste, il me semble qu’elle se tient très exactement à équidistance de ces deux pôles.

     Enluminer, c’est mettre en pleine lumière. Exposer au jour, sans fard et sans effet, sans faux dépouillement, non plus. En somme, se révéler à soi-même. C’est faire acte d’une fidélité au témoignage reçu : ici un manuscrit, là un visage.

     Le portraitiste à présent opère à son atelier. Je l’imagine à son crayon autodidacte, travaillant sur un cache à biseau en jonc blanc.

     À mille lieux de la dictature de l’homogène, il dessine. J’aime ce mot de « dessiner ». Le portraitiste dessine dans la brièveté et la souplesse comme il réaliserait des figures sportives, en patinage sur glace par exemple. Le dessin n’intimera aucun destin, ne visera aucun dessein qui excède ce moment-là. Le portraitiste est prompt ; il s’exécute, comme une partition et non comme une proie ; ici ni chasseur ni gibier, seule la promesse d’un visage. La table, le canson et les boules de gomme. Il se manque parfois, dit-il, mais la plupart du temps, se réalise. Comme on vient à bout d’une réussite. Avec la justesse de la figure obtenue.

     Ainsi la boucle se résout-elle. Après le temps du regard de jadis, le temps du geste, de la mine, de la pointe aiguisée, au prix de quelques effacements, vient le temps du don nécessaire. Le cœur s’apprend dans le deux qui apprend à devenir trois.

     C’est là, dans ce rythme ternaire découvert que l’âme du portraitiste trouve le mieux sa joie pour instruire la nôtre. Voilà pourquoi, me souvenant que son crayon sait aussi devenir rieur, j’offrirai volontiers, avec tous les « portraités » croqués un jour par  sa main agile, cette simple devise, en signe de remerciement  et pour valoir ce que de droit: « à Jacques Basse, mine de rien ». 

     

    Dominique Sorrente

                                                      Aéroport de Nîmes Garons,

    ce Vendredi 13 février 2009

     

    Aéroport Nîmes un café impromptu.JPG

    Une rencontre "en coïncidence" à l'aéroport

    de gauche à droite Morelle Smith (Ecosse), Dominique Sorrente,

    Jacques Basse, Patricia Little (UK)

     

    * * *

             Autoportrait au crayon Jacky blog .JPG                         

                               Quand J.B. se raconte…

     

     

     

    Un individu qui est l'égal de bien d'autres.

     

    Il est, comme tout un chacun, plein de bosses, de trous, plein de bleus et

    rempli de cicatrices indélébiles Un passage tardif et rapide aux Beaux-Arts

    lui donne la conviction que là, réside son destin ! Mais les aléas de la vie

    en décident autrement ! Les pinceaux un temps assouvissent sa passion :

    avec quelques prix glanés ça et là, quelques expositions aux cimaises

    incertaines.Puis arriva. le « crayon » et la révélation, avec le portrait.

     

     

    Les poètes lui donnent raison, un à un , il les croque. Sa nourriture de

    tous les jours depuis plus de dix ans. Devenu boulimique,

    il persiste et ne sait s'il s'arrêtera un jour… 

     

     

    Ô vous poètes de tous horizons avec quelle humanité, gentillesse,

    disponibilité vous l'avez accueilli, à l'égal de vous-mêmes,

    comme jadis Horace l'a dit « ut pictura poesis »

     

    À la vérité, il n'est qu'un allié substantiel.

     

    Par nature, il est adepte des choses faciles. S'il réussit dans ce

    domaine, c'est sans mérite. Et, s'il est vrai que l'on récolte

    ce que l'on sème, les louanges faites par certains, qui sont de nature

    à le considérer comme un « Maître », sont pour lui excessives.

     

    Il sait bien que « personne ne survit au fait d'être estimé

    au-dessus de sa valeur ».

     

    Dernier point, en vérité, nul ne peut lui voler les instants de bonheur pris

    à cette tâche. Il y consacre tout son temps avec délice

    et aussi avec déraison.

     

    Un équilibre bien mystérieux, qui fait penser à un grand écart !

     

    Jacques Basse

     

     

      

  • Dominique Sorrente, poète de la coïncidence

    dominique sorrente

     
                                                           « Signe, signe à toujours, mon bariolé langage...»
     
     
     

     

         Né à Nevers en 1953, Dominique Sorrente vit à Marseille. Il revendique une double influence celtique et méditerranéenne, alternant textes pour la voix haute et traces d’écriture. Une vingtaine d’ouvrages jalonnent son parcours, notamment chez Cheyne éditeur, récompensés par plusieurs Prix (Guy Levis Mano, Artaud, Bérimont) ainsi qu’une anthologie  personnelle « Pays sous les continents, un itinéraire poétique 1978-2008 » chez MLD, prix Georges Perros. En 2012 est paru  « C’est bien ici la terre », préfacé par le professeur d’écologie Jean-Marie Pelt.

     

       Professeur en culture et sciences humaines, Dominique Sorrente s’est également assigné la tâche de « passeur de poésie » entre cultures, disciplines de l’esprit ou publics de différentes origines. Il est le fondateur du Scriptorium (www.scriptorium-marseille.fr) qui propose des formes de poésie partagée (caravane, transcontinentale, jumelages, poésie chorus…) pour favoriser la présence de la poésie au cœur de la vie citoyenne. En 1999, une exposition rétrospective lui a été consacrée à la Fondation Saint-John Perse, à Aix-en-Provence.  

      Après avoir participé à la vie de la revue Sud (1970-1997), il est aujourd’hui membre du Conseil de rédaction de la revue des Archers à Marseille.

     Actualité de l'automne 2013: 

    lancement le 28 septembre, à Dunkerque de la lecture - spectacle « Nord Sud où vont les fleuves » avec la poète slameuse Marie Ginet (production le Scriptorium et La Générale d’Imaginaire )

    communication le 10 octobre à l'Alliance française/ Université de Glasgow (Ecosse) sur le thème: " De la ville-monde au terrain vague, les destins poétiques de Marseille en poésie"

    résidence d'écriture en Provence, avec le soutien du Conseil général des Bouches du Rhône