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Le sens de l'humeur - Page 4

  • POURQUOI LE POÈME AUJOURD’HUI

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        Notre époque, passionnante par bien des aspects et riche de promesses multiples, est en train d’engendrer dans le même temps une galerie de monstres, à la prétention de veaux d’or. Parmi eux, la marchandisation de l’intime et le dévoiement du religieux. La première chasse la gratuité dans les moindres recoins de l’âme humaine pour l'habiller en offre financière. Le second arrache à l’acte de se relier ce qui lui donne sens et mystère et le remplace par un geste de rapt institutionnel.

     

        Dans ce contexte, l’enjeu de la liberté poétique, conscience et parole autonomes, redevient plus que jamais une cause sacrée. Contre les mots de la rhétorique à sang froid (les verbiages des process et autres langues désincarnées des spécialistes), contre les mots des propagandes (il y a, par exemple, en ce moment, une poétesse de Daesh qui fait fureur dans les vidéos d’endoctrinement des candidats djihadistes), nous revendiquons le rôle insolite du poème. Celui de poil à gratter, tension d’une parole ouverte, indocile, espace pour une mise en mots, lacunaire mais fervente, du sensible dans toutes ses vibrations.

     

         Le poème, lieu d’interactions surprenantes et de vraies retrouvailles pour le cerveau humain, dont toutes les recherches les plus récentes nous indiquent qu’il est, à tous les âges de la vie et jusqu’à son terme, en quête de plasticité.

     

        Le poème à l’instinct joueur, comme le savent les enfants de toujours. Capable de lever des mots intenses et prodigieux qui appartiennent à tout le monde. Le poème, passeur des secrets publics, des paroles réfractaires et inventives. Visage de consolateur ou d’insurgé, ami des manques et des chemins de traverse, le poème à l’humeur de pochette-surprise du monde qui naît, avec lui, à cet instant. Poème, toujours sans façon.

     

       Lisez, écoutez, écrivez, parlez, dansez des poèmes.

       La vie, votre vie n’attend pas.

     

                                              Dominique SORRENTE

     

     

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  • Passage à l’heure d’hiver

     

    Heure d'hiver.jpg

     

    Ce matin, à huit heures, il était sept heures.

    Mon réveil a fait comme si de rien n’était.

    Le soleil voilé semblait freiner la sortie des draps du dormeur.

     

    Au café, j’ai salué la nouvelle

    de l’heure qui fait du sur-place

    en arrêtant de respirer.

     

    On dit que c’est une mesure pour économiser l’électricité

    depuis la crise du pétrole dont personne ne se souvient plus.

    On dit beaucoup de choses, mais la crise s’est tellement allongée,

    les mesures se sont tellement multipliées

    qu’on n’écoute plus rien,

    seulement le bruit et le vide étrange de l’instant

    quand il est sept heures à huit heures,

    comme parfois midi à quatorze heures.

    Et on appelle ça remettre les pendules à l’heure.

     

    Il y aurait un suspens de souffle,

    comme l’enseigne le maître secret.

     

    Chacun des habitants en profiterait

    pour s’exercer

    au rétropédalage du temps.

     

    Mon carnet sur oreiller.jpg

                                                    Dominique Sorrente

     

     

    photos D.S.


  • Au Comptoir des poètes

     

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    AU COMPTOIR DES POÈTES, CES QUELQUES MOTS DE BIENVENUE …

     


    La poésie ne gouverne rien, c’est bien connu, elle a son énergie d’imaginaire, ses vides et ses débordements, mais surtout son désir fervent d’intensifier le rapport qui nous relie au monde.

     

    À chaque instant, elle s’emploie à partir dans le langage à la rencontre du réel qui se dérobe.  La tâche est ainsi toujours à reprendre dans un contexte de société  qui  étend l’illusion du prévisible dans des systèmes clos. Mais ce temps immédiat est sans trame ni épaisseur ni point de fuite, il appelle de fait un autre regard, d’autres façons de vivre ensemble.

     

    Marien_Guillé.jpgLe Scriptorium est un de ces espaces de vie minuscule qui croit aux cailloux blancs et noirs du poème, comme  une façon possible, si infime soit-elle, de lever à plusieurs voix un chant inattendu et fervent dans le monde contemporain.  Dans sa progression en constante métamorphose, il tente des formes variées de rencontres qui ont pris les noms étranges d’Intervalles, de Caravane poétique, de Jumelage, d’Instant Bateau Ivre, de Transcontinentale, avec toujours la même instinctive recherche : stimuler des temps de « raison ardente » avec le pouvoir régénérateur des mots comme medium entre les instants. D’un bord à l’autre du monde fait parole.

     

    Aujourd’hui, il invite à une nouvelle escale : le Comptoir des Poètes.

     

    La modalité proposée ici est d’établir un  comptoir de parole créatrice en territoire public.  La poésie, dans ses multiples variations, y offrira son goût d’étrangeté, ses denrées rares de mots qui remuent, déconcertent, son art du troc des phrases pour mieux tenir l’échange des émotions. Comptoir heureux et provisoire en terre étrangère du langage.

     

    Et vous vous retrouverez sans nul doute, accoudés à votre tour à cet autre comptoir, entre brèves et lenteurs, carafes et ballons, selon la circonstance, qui vous attend, la soif aux lèvres. Parce que parler en poésie a  toujours  un goût de « vie interprétée » et qu’il nous plaît de croire à nos utopies actives, irréductibles, toujours en attente de lumineuses coïncidences.

     

    Mots roulant sur le zinc, mots revenus de songes lointains, chacun choisira sa fortune, son humeur du jour ou de la nuit. Voilà le nouveau pari du Scriptorium dans son existence nomade.

     

    Sans compter le plaisir de vous retrouver, en voyageurs de l’immobile, prêts à allumer vos salves d’étonnement.

     

     

                                                               Dominique Sorrente

     

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    1er RdV: samedi 17 septembre 2011 - 16h00 - Marseille 7e, Maison des Jeux des Catalans (voir ICI )