23 avril 2014
QUIMPER, ET GAGNE...pour saluer Max Jacob (1876-1944)
On réussit parce qu’on est compris. De qui ?
Max Jacob
Cet homme-là n’est sans doute pas fréquentable.
Il vit toute sa vie dans des chambres, passe
des heures indues à lire les lignes de la chance.
C’est bien clair, il dérange son monde
et son temps. Et les nôtres l'ignorent facile
sous l’escalier.
On le croit d’abord peintre, mais l’ombre portée de sa gouache
lui a fait prendre plume.
Et encore ça chatouille.
Un jour où le récit l’ennuie de trop,
il vous saccage l’intrigue comme boule de papier mâché
tandis qu’ami Pablo penché à sa fenêtre
brise la perspective.
Dispersez-vous ! Dispersez-vous ! dit la conscience
qui ne croit pas le moins du monde
à la vie uniforme.
Et l’homme recycle,
il recycle tout ce qui passe par pertes et profits.
C’est le tourniquet des portraits.
Les autres, en secret, et même l’Apollinaire,
comptent sur leurs doigts en cachette.
Mais lui, n’en finit plus de se raconter sous ses masques.
Pire encore, il gratte en primitif dans le souterrain des évangiles.
C’est le visage du Christ ou d’un ange indélébile
sur le mur rouge. Jamais, dit-on, le mur jamais
ne s’en remettra tout à fait.
Pas malin pour ceux qui aiment l’inféodé,
il ne cesse de rompre avec ses milieux. Il part, il s’ennuie.
Il vend des gouaches. Il repart. Toujours pinson primesautier,
en bord d’effondrement.
Il dessine des fantaisies à volonté, risque pastiches à la pistache,
glissant ici et là perturbations en chapelets.
À la fin, quand t’arrêteras-tu de dissiper la galerie ?
Populaire ou profond, il faut choisir, monsieur, lui a-t-on dit.
Alors, quand son escorte mortifère l’emmena, sans retour,
seul face à son dernier panier de fruits,
il s’est mis à jongler.
Dominique Sorrente
18:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
16 avril 2014
PRÉSENCE DE MAX JACOB à AIX-EN-PROVENCE SAMEDI 26 AVRIL
« Il suffit qu’un enfant de cinq ans, en sa blouse bleu pâle, dessinât sur un album, pour qu’une porte s’ouvrît dans la lumière, pour que le château se rebâtît et que l’ocre de la colline se couvrît de fleurs ».
Pour son édition 2014, Le Printemps des Poètes a choisi d’honorer Max Jacob.
À cette occasion, l’association Le Scriptorium dont l’objet est de placer la poésie au cœur du réel, à travers différentes formes de rencontres, a choisi de marquer un temps particulier consacré à la personnalité et à l’œuvre du poète de Saint-Benoît sur Loire.
Cette rencontre aura lieu à l’hôtel de France,
63 rue Espariat, à Aix-en-Provence,
le samedi 26 avril à 16 heures.
La rencontre se déroulera en deux temps :
- à 16 heures : une évocation « Max Jacob, pompes et œuvres » par Christian Pelletier
- à 17 heures : lecture à plusieurs voix de poèmes, lettres et aphorismes de Max Jacob par Hélène Garrigues, Arnaud de Villeneuve et Dominique Sorrente
Un verre de l’amitié clôturera la rencontre.
contact : association Le Scriptorium : poesiescriptorium13@gmail.com
ou 0650912617
dessin réalisé par Max Jacob
revue Avalanche n°4 (printemps 1978)
19:53 | Lien permanent | Commentaires (1)
08 avril 2014
QUAND AVRIL SURGIT...et autres voeux mensualisés de Jacques Ferlay
On n’attend guère de 14
et on a bien tort
Janvier nous revient
il se présente à souhait
pour tisser des vœux
Pour nous fils de Pénélope
l’espérance est un métier
Février qui boîte
blanchit aux ultimes neiges
l’argent sale des nuits
et veut ses trente et un jours
pour l’égalité des chances
Mars va-t-en guerre
Cent quatre vingt dix états
offrent un grand choix
On est toujours Roi Soleil
quand le peuple est au combat
Quand Avril surgit
le printemps est sur écoute
les prairies en fleur
s’égosillent de bonheur
C’est si bon d’être entendu
Le mois des maris
c’est le tendre mois de Mai
D’un brin de muguet
il efface tant d’oublis
que l’amour est comme neuf
Sur les champs de blé
le soleil a fait ses cuivres
Serait-ce l’été ?
Juin s’amuse sur la plage
encor vide d’ouvriers
Juillet est bien seul
au souvenir de quatorze
et pour fêter ça
il allume ses lampions
pour danser la carmagnole
Sous le soleil d’Août
mûrissent les raisins lourds
et les plans sociaux
les enfants font des châteaux
et la Bourse des ponts d’or
Septembre s’éveille
sous son feuillage ébloui
La vigne nourrit
le vin puissant qui fermente
ocelot prêt à bondir
Octobre au tableau
écrit sur les matins sombres
les mots de l’espoir
Un parfum de marrons chauds
raccompagne les enfants
Novembre 14
chrysanthèmes tricolores
flonflons de discours
tout est prêt pour le grand show
Mais quel est notre drapeau ?
Heureux qu’en Décembre
lançant ses drones de neige
la paix de Noël
ramène un peu d’innocence
chez nous qui n’en avons guère
Jacques FERLAY
17:18 | Lien permanent | Commentaires (0)