On n’attend guère de 14
et on a bien tort
Janvier nous revient
il se présente à souhait
pour tisser des vœux
Pour nous fils de Pénélope
l’espérance est un métier
Février qui boîte
blanchit aux ultimes neiges
l’argent sale des nuits
et veut ses trente et un jours
pour l’égalité des chances
Mars va-t-en guerre
Cent quatre vingt dix états
offrent un grand choix
On est toujours Roi Soleil
quand le peuple est au combat
Quand Avril surgit
le printemps est sur écoute
les prairies en fleur
s’égosillent de bonheur
C’est si bon d’être entendu
Le mois des maris
c’est le tendre mois de Mai
D’un brin de muguet
il efface tant d’oublis
que l’amour est comme neuf
Sur les champs de blé
le soleil a fait ses cuivres
Serait-ce l’été ?
Juin s’amuse sur la plage
encor vide d’ouvriers
Juillet est bien seul
au souvenir de quatorze
et pour fêter ça
il allume ses lampions
pour danser la carmagnole
Sous le soleil d’Août
mûrissent les raisins lourds
et les plans sociaux
les enfants font des châteaux
et la Bourse des ponts d’or
Septembre s’éveille
sous son feuillage ébloui
La vigne nourrit
le vin puissant qui fermente
ocelot prêt à bondir
Octobre au tableau
écrit sur les matins sombres
les mots de l’espoir
Un parfum de marrons chauds
raccompagne les enfants
Novembre 14
chrysanthèmes tricolores
flonflons de discours
tout est prêt pour le grand show
Mais quel est notre drapeau ?
Heureux qu’en Décembre
lançant ses drones de neige
la paix de Noël
ramène un peu d’innocence
chez nous qui n’en avons guère
Jacques FERLAY