24 avril 2013
Au pays des formes brèves
Intervalle du 27 avril 2013 à Marseille
Se laisser balbutier
par un mot juste ouvert.
Cette fois, c'est décidé, nous ferons bref.
Et évidemment, ça prendra un peu de temps…celui d’un intervalle avec les mots.
Nous tournerons résolument le dos aux sommes poétiques, odes interminables, et autres morceaux de bravoure épiques (tous aussi admirables les uns que les autres) pour nous rapatrier vers un pays à inventer ensemble : celui du presque rien, de la parole rare, des instantanés…Pierres de ricochets, mots en plume d’ange, phrases logées dans une coque de noix, à chacun ses élans minuscules, ses travaux d’approche « minimaliste ».
La littérature, et particulièrement la poésie, fourmille d’exemples de ces textes courts qui nous laissent délicieusement en suspens. Micro-fictions, aphorismes, maximes, distiques, épigrammes, vers unique… Selon notre humeur du moment rieuse ou grave, pensive ou facétieuse, à nous d’inventer nos instants de comptoir poétique, de dessiner ensemble le pays des formes brèves qui nous ressemblera, le temps d’un intervalle.
Et l’unique cordeau des trompettes marines - Apollinaire
Qui n’aura trouvé le ciel ici-bas
Le manquera là-haut -
les anges louent la maison d’à côté
partout où nous allons –
Emilie Dickinson (traduction Charlotte Melançon)
Je voudrais être une petite souris pour voir la tête des choses quand il n’y a personne - Henri-Frédéric Blanc
L'éternité, c’est long. Surtout vers la fin. Woody Allen
Pour participer à la rencontre-intervalle, merci de nous écrire à: poesiescriptorium13@gmail.com
08:38 Publié dans Intervalles | Lien permanent | Commentaires (0)
12 avril 2013
Geneviève Liautard ~ Le champ d'écume
© Photo Hugo Colares Pinto
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De la mer à la mer
tu as bâti ta maison
entre deux rivages
Tu t'y sens à l'étroit
repousses les limites
avec tes maigres bras
Tu attends que le flot t'emporte
vers cette lumière
prépares le cri
qui fendra l'univers
et placera le temps au premier jour
Regarde ce qui creuse la confiance
en amont des chutes
Sens tous ces corps que tu habites
et prends la mesure
de cette nouvelle demeure
Espérer dans l'ardeur du commencement
que ce feu nous hisse chaque fois plus haut
sur l'échelle de notre commune présence
Faire l'expérience du sable et du vent
Refaire inlassablement le sillon
Ajouter à chaque tentative un peu plus de poids
Geneviève Liautard, extrait de Le Champ d'écume
La Bartavelle éditeur, coll. Modernités, 2011
13:11 Publié dans Les feuillets de poésie | Lien permanent | Commentaires (0)