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08 mars 2013

Certains soirs ~ Laurence Verrey

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Certains soirs on voit
passer une ombre
un interdit
une question égarée
on lève un sens
n’importe lequel
pourvu
qu’il répande
un peu de jour
cela dit 
 

elle vient
la nuit
claire par endroits
sur le pont suspendu
et l’étoile en haillons
qui semble trébucher
le pur soleil de
la nuit
dévêtue
 

à cette heure
on peut voir
une silhouette
sur les collines
une fenêtre éclairée
sa lueur
qui faiblement
désigne 


un berceau
un barrage
une dispute
l’indéchiffrable
mal de vivre
l’ordre
des choses

  

et puis tout change
on se réveille
l’eau coule
sous le pont
le barrage cède
soulagement
 

alternance des poids
et de l’allégement
lourdes pertes
lourdes pierres
miraculeuses

 

forces revenues
mouvements
entre pesanteur
et lumière
 

Sisyphe
et Icare
feu sur la grâce
 

qui brûle
en équilibre
 

sur le fil

 

Laurence Verrey, février 2013

 

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 © Photo Aleksandra Gach


La neige pour bagage ~ Leonor Gnos

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La chute de neige ajoute à la nuit la lumière blanche

un monde infiniment éclairé

lorsque les étoiles d’hiver se gèlent à la fenêtre

 

le souffle froid de ces fleurs glaciales

vivement applaudies comme les drapeaux blancs

dans la bataille de boules de neige

 

au milieu des rêves qui passent par un ancien poème

la nuit s’irise et le vent sans aucun signe

fouette la neige

 

les astres tombent de la vitre comme le givre des arbres

à la face du jour

toute la blancheur a fondu dans les drapeaux perdus

      

Leonor GNOS

 

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Source

L’Initiation scriptorienne ~ Gérard Boudes

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Il n’avait plus à se défendre

Il n’avait plus à chasser,

Lui avait on dit.

 

Il était sans armes.

  

On lui avait dit de tout laisser,

Ici, il n’avait besoin de rien.

Il avait donc rendu son sac.

 

Il était sans bagages. 

 

On l’avait poussé dans ce petit bureau,

Nu.

On lui avait porté papier et stylo. 

 

Mais que pouvait il mettre sur

Cette page blanche ?

Il n’avait plus rien.

  

Ses mains étaient vides

Mais sa tête semblait

L’être plus encore.

 

La lumière était faible,

Une maigre bougie

Diffusait une pâle lueur.

 

Les ombres grossissaient les objets.

Il regarda le reflet de ses doigts

Sur la page.
 

 
 

Ils semblaient dessiner des personnages.

  

Il était sans armes ni bagages.

  

Mais soudain, il vit

Sous la bille de son stylo,

Tout un monde

Qui naissait et grouillait

Travaillait et chantait,

  

Silencieux

Hors du temps.

Sans âge ni vacarme.

 

Gérard Boudes15 février 2013

 

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