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  • LEONOR GNOS

     

    Léonor Gnos est née à Amsteg (Uri) en Suisse alémanique.LG photo 2.jpg

     

    Diplomée de littérature allemande et française, la culture et les langues européennes tiennent une place importante dans sa vie puisqu’elle a étudié plusieurs langues, séjournant  en France, en Angleterre, en Italie, en Espagne et en Grèce. Avec son mari et ses deux filles, elle vit et travaille à Lucerne comme professeure d’allemand. Après avoir enseigné l’allemand en Langue étrangère à Paris pendant vingt ans, en 2010 elle s’installe à Marseille. Elle écrit de la poésie, des récits et des nouvelles, publiés en Suisse et en Allemagne.

     

    En réponse aux sollicitations du Scriptorium, elle traduit ou laisse traduire ses textes (Pascale Auger et Nicolas Rouzet) ou bien elle écrit directement en français. En co-auteure, elle a publié « Ecritures de l’eau », de même dans différentes revues littéraires.

    Léonor Gnos est membre de l’association ADS (auteurs suisses) et de Pro Litteris.

     

     

    Table d’ouvrages

     

    2017   « Lichtfalten », (rides de lumière) poésie, Collection Montagnola,  Isele, Eggingen

    2014   « Jenseits von Blau », (Au-delà du Bleu) poésie, édition Isele, Eggingen

    2014   « Mäd Book 3, co-auteure, prose et poésie, edition Franz Mäder, Bâle

    2013   « Die Schrift der Sonne ist vertikal » (L’écriture du soleil est verticale) Collection         Poésie Suisse, editore alla chiara fonte, Lugano

    2012   « Ecritures de l’eau », co-auteure, poésie français/allemand, édition PAP

    2012   « Hier ist Süden », (Voici le Sud) poésie, édition Isele, Eggingen

    2010   « Nelly N. », nouvelles, édition Pro Libro, Lucerne

    2009   « Singende Städte », (Villes enchantées) poésie, édition Wallimann, Alpnach

    2007   « Milchstrasse », (Voie lactée) poésie, allemand/français, édition 13/XIII, Paris

    2006   « Mohn am Schuh » (Mon âme joue), poésie, édition Wallimann, Alpnach

    2004   « fallen und federn », (tomber et rebondir) récit, édition Gisler, Altdorf

    2003   « Mit dem Schatten », (Avec l’ombre) poésie, édition Wallimann, Alpnach

    2000   « Bristenbitter », (Bristenamère) nouvelles, édition Gisler, Altdorf

     

    Leonor Gnos https://de.wikipedia.org/wiki 

     

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    QUELQUES TEXTES

     

     

                       Jeu d’amour

     

                       Dans l’intimité de la nuit

                       je joue quand le paysage s’endort

                       chaque chose perd son nom

                       en leur absence je travaille à l’amour

                       j’empoigne la poussière des étoiles

                       leur incandescence

                       pendant que sur les tuiles

                       brûlent les constellations

                       en rêve chutent les étoiles filantes

                       la voie lactée s’accoude à la fenêtre

                      

                       ***

     

                       Macadam

     

                       Un ciel bas tranche sur la mer

                       de son bleu enrobe la ville et les amants

                       qui aspirent l’haleine du      souffle

                       élan des lèvres polies par le vent

                       les oppositions se dissolvent

                       ruissellent dans les caniveaux la peau flamboie

                       une fois la femme une fois l’homme

                       un son diffus pénètre le soir et une odeur de chanvre

                       depuis que je suis où je suis

                       je n’écoute plus mes semblables

                      

                       la masse trébuche s’émmêle dans les accidents

                       une série d’équilibre précaires

                       qui résiste au rythme interrompu

                       tomber et rebondir je connais le modèle

                       et les couleurs perdant leur tenue

                       tantôt je bute sur les bosses d’asphalte gonflée par

                       la chaleur tantôt mon pied emprunte les traces molles

                       y rentre en sort  comme on passe une porte

                       ma main saisit mon front glisse plus bas lisse mon ventre

                       une femme rit d’une gorge rauque

                       renverse la tête sa robe froissée entre les doigts de l’amant

                       la foule se disperse la circulation ralentit

                       je perçois l’odeur des égouts je préfèrerais plutôt danser

                      

                       la mer et l’horizon se mêlent

                       les couleurs et les formes se fondent en harmonie

                       mais je suis trempée de sueur

                       de devoir adapter les mots à mon corps

                       à la ville à la poussière à la saleté et au plaisir

                       sur les murs le vernis de ma peau

                       le ventre pointe le sexe

                       une composition-confetti

                       mon visage se détend comme la terre appelle l’eau

                      

                       ***

     

                       Pour une poète

                      

                       Trouver le portail

                       jusqu’aux lieux des mots

                       leurs failles

                       leurs tailles

                       une forêt de crevasses

                       le poids de la langue

                       sur une balance

     

                       ***

     

                       Transit

     

                       Le soir je suis là

                       quand tu mets ta main

                       sur mon visage

                       et dans mon poème

                       tu veux entrer

     

                       les nuits s’oublient l’une l’autre

                       à la pointe du jour

                       entre nous et les rêves

                       une lueur de cendre

                       l’aurore

                       parmi nous disparue

     

  • NICOLAS ROUZET

     

    Né en 1970. Enfance à Dunkerque.NR photo.JPG

    Sa mère enseignante lui transmet le goût des lettres (et le goût du Beau partagé avec son père décorateur). Les parents se séparent vite. Encore enfant, il croise Pierre Dhainaut à des vernissages; se familiarise avec la peinture flamande et l'oeuvre de Paul Delvaux, avale des kilomètres de films dans un ciné-club.

    "Quand on aime, il faut partir" (Blaise Cendrars)

    A 18 ans Nicolas Rouzet se retrouve matelot à Mururoa. Au retour, études d'Histoire de l'Art à Paris, années de formation esthétique et spirituelle, de deuil aussi. En 2000, s'installe dans les Cévennes avec son épouse, y naîtront deux enfants. Rencontre Jacques Gasc qui l'encourage à écrire.

    2006, arrivée à Marseille où il rencontre Dominique Sorrente, Marie-Christine Masset, André Ughetto, Leonor Gnos. Lit les poètes russes et se met à l'apprentissage de leur langue. Publie des notes de lecture dans la revue Phoenix.

     

    Liens

    www.recoursaupoeme.fr/poètes/nicolas-rouzet

    https://sites.google-com/site/revuepaysagesecrits/archives/numero-24

    www.cequireste.fr/nicolas-rouzet/

    www.scriptorium-marseille.fr/tag/nicolas+rouzet

     

    Bibliographie

    Au seuil de la demeure, Encres Vives, 2004

    Le refuge inachevé, Encres Vives, 2007

    L’envers du décor, Encres Vives, 2009

    Le voyage sans retour de Juan Martinez, E.V, 2009

    Le silence de madeleine, E.V, 2009

    La ville est autre, E.V, 2009

    La chartreuse de Sélignac, E.V, 2011

    La visiteuse, éditions MLD, 2011

    Il fait tard dans ma nuit, La Porte, 2013

    A l’approche d’Agnès et d’Ermessen, E.V, 2014

    Le testament de Qu Yuan, E.V, 2014

    Terminus Nord, La Porte, 2016

     

    Anthologies

    Cent poètes de Méditerranée, Jacques Basse, Rafaël de Surtis

    Visages de poètes, tome 2, Jacques Basse, Rafaël de Surtis

    Portrait de groupe en poésie, le Scriptorium, éd. BOD

    Accordez-on ( 15 ans du Scriptorium )

     

    Ma bibliothèque

    Pierre Dhainaut - Anna Akhmatova - Ossip Mandelstam - Marina Tsvetaeva - Dostoïevski - Jean Malrieu - Baudelaire - Blaise Pascal - Louis Calaferte - Ivan Bounine

     

     

     

    La visiteuse

    (extrait)

     

    Malheureusement, même en ce lieu où je suis venu tenter de fuir ma "Visiteuse", d'infimes détails, mes itinéraires les plus ordinaires, me ramènent sans cesse à sa pensée et au souvenir du printemps que nous avions passé ici.

    Ainsi je n'ai pu m'empêcher de reprendre ce même chemin bordé de ronces, cette année couvert de mûres malgré la saison tardive. Le jus bleu-rouge abandonne sur mes doigts égratignés un arrière-goût amer...

    Il y a dans l'air la même douceur que l'année où je me promenais avec elle, sur ce sentier d'épineux où elle allait avec insouciance, dans une robe légère dont la blancheur faisait triompher le hâle de sa peau. Autour de moi, j'observe les mêmes chuchotements intimes, froissements d'ailes parcourant les taillis... Vers les crêtes, on entend la rumeur de troupeaux invisibles : cette année-là, ils partaient; aujourd'hui, ils reviennent.

    Alors que nous marchions dans toute cette blancheur, un peu enivrés par la transparence du printemps, nous fûmes surpris par des traînées de corbeaux qui s'ébrouaient en nous fixant de leurs petits yeux insolents; ils s'agitaient dans un mouvement de cendres, d'ailes charbonneuses. Le chemin de ronces aboutissait vers une clairière de buis. Là nous attendait une charogne, un délicieux festin de puanteur. L'animal grouillait, exhibant sa toison vers le ciel, les jambes en l'air comme une femme lubrique. Tout m'apparut alors d'une beauté suspecte, insupportable, dans ce paysage trop vert, d'une douceur hypocrite; je regardais avec dégoût les collines odorantes, les hautes prairies caressées par les vents...

    Editions MLD, 2011

     

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    Concert de carillons

                                                                               à Jacqueline et Pierre Dhainaut

     

     

              Hors de ses gongs

     

              L’horloge

              sonne encore

              Mais l’ombre se détache

              de son corps

     

              Que l’on se taise

              ou que l’on parle

              tout passe par le silence

     

              Chaque instant s’entraîne

              pour un instant

     

              Mais que craignons nous?

     

              à l’écoute

              de ces beffrois solitaires

              d’où le vent rogne

              les concerts des carillons

     

              Cette mélodie

              l’air y tremble

              qui connaît tout de nos misères

              de la perfection du monde

     

              (paru dans Diérèse numéro 66  merci à Daniel Martinez )

     

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                                                         Je marche de nuit

     

            Je marche de nuit

            sur ce mauvais chemin

            sans repos

     

            Je ne peux dormir

            tant mes rêves

            sont feux de broussailles

            chevaux fous qui renâclent sans trêve

            sous les ordres de ce capitaine cruel

     

            (ma conscience absente)

     

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    Crédit photo : Olivier Rouzet

  • HENRI TRAMOY

              Né en 1949 Henri Tramoy est probablement venu à l’écriture à travers les propositions de professeurs de lettres investies parfois jusqu’à l’absurde. Une enfance en milieu très modeste où on ne lit pas de poésie. Pourtant, dès l’adolescence, les textes d’Aragon et de Bernard Vargaftig l’accrochent. Par imitation du premier, il explore des thèmes propres à l’adolescence mais limite alors son écriture au « quelque chose à dire». Avec parfois quelques actes de résistance.

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    Il publie d’abord en revue. Il adhère à un mouvement d’éducation nouvelle, inventeur en France des ateliers d’écriture. Cette rencontre va renverser son rapport à l’écriture et lui donne accès aux travaux de théoriciens comme Jean Ricardou, les frères Petitjean, Claudette Oriol-Boyer, l’Oulipo et plus tard Jean-Marie Gleize. Il participe à ce mouvement qui vise à inviter à l’écriture les personnes qui ont été spoliées du pouvoir d’écrire. Là encore il est en résistance contre le modèle scolaire dominant. L’écriture est un pouvoir que les scribes n’aiment pas partager.

    En 1986 il crée, avec cinq autres poètes, la revue Soleils & Cendre puis une maison d’édition associative. Il crée aussi une revue bi-hebdomadaire de textes adossés à l’actualité : Vendredi Noir.

    Depuis 2011, il travaille à la publication de tous ses textes. Trois volumes sont parus à ce jour.

    Il anime des ateliers d’écriture depuis 1980 et a participé à la formation d’animateurs.

     

     

    BIBLIOGRAPHIE

    En revues :

    Soleils & Cendre ; Cahiers de Poèmes ; Vendredi Noir ; Révolution ; Arc en Seine ; Souffles ; Filigranes ; Le MagaZin d'Alimentation ; L’Arche d’Ouvèze ; Digraphe ; Sortie de Secours ; Traversées ; Voix d’Encre ; L’Arme de l’Écriture ; Bacchanales ; La lettre de S ; Revue des Archers ; Le Scriptorium (site)

     

    Recueils de poèmes :

    "Pour un possible jaillissement", (postface à F. Rolland, Mes cinquante ans de peinture), Ed. de la Vieille Tour, 1990.

    Bruits d'hommes, altérité (recueil de poèmes) - éd. TextIMus, 1992.

    Ta voix couchée au-dedans des moissons éparses -  Mention-prix aux 54è jeux méditerranéens (Cie des Ecrivains Méditerranéens - 1996) - Ed. “Les Solicendristes”, 1997

    Mistral (poème) - éd. Encres Vives, coll. Lieu, 1997.

    Le rêve de Zinzi (poème) - éd. Les Solicendristes, coll. Le texte est un millefeuille, 2000.

    Bref traité de dégrisement (avec Marc Rousselet), éd. Cousu Main, 2007

    Faits et défaites en août, éd. Les Solicendristes, coll. Le texte est un millefeuille, 2008

    Ana accordé au gramme, livre d’artiste, 2010

    Mots d’Humanité, livre d’artiste, 2010

    Écrits poétiques rassemblés, vol 1, Presse&cousoiR, 2011

    Vers l’épure, collages et textes, livre d’artiste, 2011

    Écrits poétiques rassemblés, vol 2, Presse&cousoiR, 2012

    Et nous avons planté l’érable, Presse&cousoiR, 2013

    Te voici à l’orée de tes vœux, Presse&cousoiR, 2014

    Écrits poétiques rassemblés, vol 3, Presse&cousoiR, 2014

    Il a participé à trois anthologies et a publié, en revues, divers écrits théoriques sur l’écriture.

     

     

    QUELQUES TEXTES

     

    D’UN CHEMINEAU DES MOTS

     

    On me dit éclaireur

    dans l’épaisseur de mes épreuves je suis allocutaire du vide où j’erre à la conquête de mes erreurs

     

    On me croit conquérant

    exportant mon époque aux rives de contrées étranges j’épouse des étoiles la rumeur polaire j’espionne la luminosité des gouffres

     

    Me voici arpenteur des imaginaires à venir et j’épèle jusqu’à l’épure l’éraflure de l’érable

    sur mes épaules flotte un parfum d’inconnu

     

    On me prête l’audace

    j’adopte la posture intrépide du découvreur mais ne suis qu’opérateur de mots et locuteur timide

    j’extrapole.

     

    HT - 2016

     

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    LE SATIN DE TA LANGUE

     

     

    Le satin de ta langue joue

    animale complicité

    perfection souple et sauvage

    aux fondantes politesses  

     

    C’est comme une attention brève

    où s’avoue l’appétit

    qui s’attarde en moi  

     

    Cette emprise chaleureuse

    s’y mêlent ventre et cri

    à l’arrondi de mes chimères

    éprise

    tu nous fais libres en nos élancements

    et reste la seule

    aux dimensions

    de la rencontre éprouvée    

     

    HT - 2008