à Patricia, d'un 17 octobre à l'autre, in memoriam
Seule, avec tous,
sans mot d'ordre,
elle se hâte
en héritière de nos traces,
noyau gonflé de miel.
Sur les barres de fer du futur,
de ses pieds libres et soulagés,
elle danse.
Parfois elle s'amuse
à ne plus du tout parler sur nos lèvres.
Avec le quotidien
qu'elle sculpte en son corps,
elle fait silence.
Silence
à la nuit rousse des collines,
dans les prémices de l'éclair.
Et puis, un jour, vous la voyez vraiment,
interminable et fugitive, c'est elle,
l'abeille enceinte de l'été.
( extrait de La Terre Accoisée, Cheyne éditeur, 1998)
Commentaires
merci pour ce souvenir !
L’horizon confiné
Nous voilà, à nouveau échoués dans la vase
Abattus par la peur du virus meurtrier
Condamnés à rester confinés dans nos cases,
Chevaux à l’écurie, orphelins d’étriers.
D’horizon, il n’y a nulle approche possible
Il n’y a que regard à travers les fenêtres,
Où d’étranges lucarnes, poètes impassibles,
Agachons silencieux, grésillant de mal-être.
Attendant l’avenir au-delà de la ligne,
Insensibles au destin qui s’abat sur les autres,
Relégués par décret, à guetter chaque signe,
Oublier le présent si mauvais comme apôtre ?
Espérer le passé, écouter son chagrin ?
Non ! Pas çà ! Révolté et serein, j’irai loin.
Par delà l’horizon, et tant pis, s’il me fuit.
23 novembre 2020