20 mars 2020
J-2: LE BATEAU IVRE DU SCRIPTORIUM EN PHOTOMONTAGE...
Oui, "mettons ensemble nos Morceaux de Bravoure!" C'est le voeu le plus cher que je puisse formuler pour le Scriptorium et ceux qui l'accompagnent.
Voilà donc le photomontage des Scripteurs réalisé par Paola Leone pour notre rencontre désormais "à distance" de ce dimanche 22 mars. Merci à Paola!
Lorsque le temps des retrouvailles viendra, ...un jour..., nous nous retrouverons au Bateau Ivre. Et nous rirons de savoir que l'image a précédé le réel...En espérant que les absents d'aujourd'hui nous rejoindront.
Gérard Boudes nous propose un portrait décalé, au fil de la semaine.
Portrait à la semaine
Se tirer un portrait ?
Un lundi on m’a dit : va à la machine
Et fais lui la gueule.
Il faut du je, il faut du me
Pour parler de soi
Du jeudi, du mercredi.
J’étais donc assis sur ce tabouret gris bleu
Et j’avais devant moi
Moi.
Rien n’est plus compliqué que sa propre face.
Qui suis-je ? Je suis
Attends ! Regarde !
Je prends ! Tu vois !
Et la photo de la gueule a jailli
De la fente de la machine.
**
Un rectangle en plastique avec sa gueule
Cela prouve que l’on est.
Je suis donc document avec un sang écrit
Et un code barre pour résumer mon corps.
Quand je passe un portique un lundi
On me donne une tête.
Quand je roule au métro le mardi
On me rend mes deux pieds.
Quand ma gueule apparaît au guichet mercredi
On consent après tout à livrer mes deux bras.
Et jeudi c’est pour moi je le dis, c’est ici
Transmettez tout mon jeu et mes jambes sur les prés.
Quand arrive vendredi, mon auto sur la route
Je ne peux pas manger car c’est jour de poisson
C’est heureux que soit là samedi où enfin
Je retrouve mes viscères et je peux respirer.
Et dimanche on me rend ce qui reste, les réflexes
Le sourire et le rire et peut-être le sexe.
Gérard Boudes
20 mars 2020
14:30 Publié dans Marseille Bateau Ivre... | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
LA BRAVOURE EN MORCEAUX
Aurai-je la bravoure de pleurer pour de bon ?
Je n’ai que la couardise de sourire et mentir.
Mais que dire aux enfants, qui demain oublieront ?
C’est ma peur qui me porte à la joie de m’enfuir.
La bravoure, dites-vous ! Elle est mise en morceaux.
Sur le sol, tel un pot de faïence renversé
Bout à bout, c’est ainsi que je l’ai ramassée
Pour donner cette miette, cette larme d’un peu d’eau.
Car la larme c’est moi, le petit vermisseau
Que refuse la fourmi à la pauvre cigale
Elle a dit que j’étais un microbe de gale
Et qu’elle pouvait danser au milieu des oiseaux.
A vrai dire, sur le sol, les morceaux sont perdus
On ne sait comment les recoller sans défauts.
G. Boudes 20/3/2020
Écrit par : BOUDES | 21 mars 2020
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