Légère comme une ombre
la vie se déplace
sur un fil
un oiseau tire-d’aile
ponctue la ligne
tes pas te conduisent
où tu erres
dans l’apaisement
des jours
ta vie dans une conque claire
à la levée du ciel
tu marches à la rencontre
des sources
effluves de printemps
sous la sève
qui d’autre à dire
la touffeur du maquis
odeurs d’urine et de bêtes
laines de velours
tu as peur de ton ombre
qui glisse
tu regardes le ciel
pour quel présage
outremer
le soleil dense
sur la vague
là - haut
dans le grand espace
des crêtes
se livre la vie
hors temps
les chèvres sont passées
ce matin
houle de billes
vagabondes
mettre fin aux négociations
cesser de tergiverser
en finir avec les palabres
mots vides qui s’échangent
sur fond de tambour
arrêter le flot des mots
se délester des combats
de coqs
prendre du champ
dans la limaille
seul le grelot d’une chèvre
compte
et ce perce-neige docile
qui s’ébroue
sous des perles d’eau
tu passes et encor repasses
toujours sur les mêmes mots
« un courlis d’eau frôle la vague »
un oiseau déplace en vol
toute la violence
du jour silence
sensible insensible
à ce qui meut
les âmes mortes.
Angèle Paoli