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29 décembre 2010

Signaux de feu pour l'an qui s'ouvre

 

Intervalle Feu_janv2011.jpg 

 logo Script.jpg

LE SCRIPTORIUM

 tiendra son intervalle d'hiver sur le thème

  

Du feu et des livres

 

le samedi 15 janvier 2011 à 12h30

 à Ollioules (Var) *

 

 Mais c’est peut-être l’idée que le feu s’alimente comme un être vivant qui tient le plus de place dans les opinions que s’en forme notre inconscient…

 Gaston Bachelard

 (La psychanalyse du feu, Gallimard, 1949)

 

feu four à pain.jpg

 

    On le connaît avec ses propriétés d’usage, éclairant la scène de danse au brasero, chauffant les pas perdus de l’hiver, brûlant les cris et les histoires d’amour, éparpillant en ciel d’Épiphanie les pensées de nouvel An…Mais qui connaît la part du feu toujours imprévisible, lorsque les mots se frottent à lui ? C’est ce défi d’incandescence spontanée qui nous réunira  ce samedi 15 janvier au coin de la cheminée. Notre tablée des poètes  (merci d'apporter un plat salé ou une salade) sera suivie de l'intervalle-rencontre sur le thème du feu et des livres.

    Un anti-autodafé, en somme, où mots et flammes auront leur fête, d’un même tenant, ferveur commune entre jaillissements et traces.

  

Envoyez vos écrits, dès à présent (il n’y a pas le feu, mais quand même…)

  

 

 LA JOURNÉE EN FEU

 

 La porte brillait dans le jour en feu

mais les nattes des habitantes

ne tremblaient pas

l'une se penchait sur les eaux des chaudrons

et peint sur une faïence

un oiseau s'épuisait à chanter.

On vit entrer le messager

il avait dans ses mains

une lettre et un pain d'or

il parla

puis ce fut un silence austère

et tout le jardin embauma.

  

Jean Follain (Exister, Gallimard 1947)  

________________________________

* Nombre de places limité, merci de vous inscrire en laissant vos coordonnées par mail à poesiescriptorium13@gmail.com avant le 8 janvier 2010 (détails en retour).

 

16:10 Publié dans Agenda | Lien permanent | Commentaires (0)

22 décembre 2010

Sous la déferlante des voeux...

 

 

soleil_couchant_2planes.jpg

 

 

 

QUELQUES SOUHAITS À MINUIT PILE

 

 

                                                                 pour ouvrir l’année 2011

 

 

Sous la déferlante des vœux,

je vous souhaite

 

la liesse de la bulle,

la grandeur d’âme de la goutte d’eau,

les honneurs rendus à la flamme

pour l’ensemble de son œuvre,

 

le beau geste et l’instant décisif

d’une page de vent à l’écriture sympathique,

 

je vous souhaite aussi

des histoires fabuleuses de limaces

qui laisseront des traces après l’oubli,

un oiseau de toutes couleurs à ne plus avoir peur du noir,

des adieux

en forme d’antichambres de vie,

 

je vous souhaite de rencontrer

le souffle épique du papillon, la bonhomie cajolante du gouffre,

 

je vous souhaite des rires d’enfants si purs

que les ennemis ne pourront les atteindre,

une mélodie de pierres à feu

à offrir au chant fatigué de la terre,

 

je vous souhaite d’heureux midis

à loger la part nécessaire de l’ombre,

 

je vous souhaite des tournesols cherchant leur astre, toute la nuit,

et encore des danses qui virevoltent sous terre

à la bonne fortune du pot,

et des pensées d’amour qui auront si bon dos

qu’il leur poussera des ailes,

 

je vous souhaite de tendre l’arc en ciel

en plein milieu de la saison des pluies,

 

mais par dessus tout, je vous souhaite

de faire de votre rêve

le vrai héros irréprochable

qui vous tiendra compagnie, jours fériés

et même jours ouvrables.

 

Dominique Sorrente

 

perles_d'eau1.jpg


 

 

12 décembre 2010

Retour sur terre

 

Chat-poète.jpgLa rencontre intervalle d'automne ELÉMENT TERRE s'est déroulée le 27 novembre dernier à la salle Tempo-Sylvabelle à Marseille.

 

Avant d'entrer dans l'heure du Feu (prochain rendez-vous du Scriptorium en janvier), retour sur ce moment et quelques morceaux choisis.

 

Un intervalle ? Ce n’est pas un atelier, ni une conférence, ni une simple lecture. Mais plutôt un moment à part, prélevé sur la vie quotidienne, fait de partage et d’interactivité où les textes se croisent et se répondent. La rencontre de ce samedi 27 novembre, dans la salle Tempo-Sylvabelle, s’inscrivait  dans le cadre d’un cycle consacré aux éléments, où il était question de «terre». Près d'une quarantaine de participants, dans un bel éventail de générations, avait pris place autour de la table des scripteurs. Comme à chaque fois, l’intervalle a misé sur l’équilibre entre création et transmission, expressions des voix présentes ou représentées, et textes d’auteurs, nourrissant des échanges d'une belle richesse, entre humour, sérieux et émotion.

 

 

L’élément terre, medium de la rencontre, a pu ainsi se décliner en différents itinéraires : terre immédiate et secrète, enfouisseuse et nourricière, sédentaire et nomade, stable et tremblante,  surface et profondeur.  Terre déclinée de mille manières, où il fut question de musique, d'art, de traduction littéraire et de rythme, sans oublier la part d’inconnu qui détermine aussi notre relation à l'élément. On a pu entendre Martial Teboul, à travers deux extraits d'une série de vingt textes dédiés à la terre, scandant ses appels du « je » intime,  Leonor Gnos, en phrasé musical d'un poème-prière, en alternance de ton avec "La terre est couleur marron" de Christophe Tarkos, Patrick Druinot dans son évocation du voyage de l'ombre vers la lumière, Thérèse Basse, contant une légende navajo, chant de "L'esprit de la terre"et Philippe Deniard dans un sonnet dédié à la terre généreuse du cultivateur.


Florence  lit 2.JPGAux côtés des scripteurs se sont jointes au partage des voix nouvelles, comme celles de Florence Gamet prêtant sa latinité à la version originale du poème "La terre" (1) de Pablo Neruda, en écho à Dominique Sorrente pour la version française, Michel Tabau dans sa lecture et sa traduction d'un poème d'Heinrich Lerch, Daniel Labedan, en approche de Terre sous l'angle de l'humanité et de la modernité, et retransmettant la voix singulière de Sophie G. Lucas (2). Entre autres îlots de poésie,  Thérèse Defresne emmenait l'assemblée vers l'horizon de la Grèce et Brigitte Lemaire-Sicre modelait ses mots autour du travail du potier.

 

 

À mi-parcours, Marien Guillé proposait une création originale en compagnie de Mathilde Audin, performance entre lecture et mouvement, à partir de ses mots en consonance avec ceux de l'écrivain Dominique Sampiero.

 

Les absents avaient aussi leur place, dans cette tradition instaurée du groupe qui veut que le partage de parole s'étende aux scripteurs hors les murs, confiée à la voix des présents, donnant à entendre les compositions d'Angèle Paoli, d'Olivier Bastide, de Françoise Donadieu. Une façon pour de nouvelles voix aussi de transmettre les mots d'amis inconnus.

 

Groupe intervalle Script 2 automne.JPG

 

 C’est la terre.

 ne lui demandez rien de plus, avait annoncé le poème de Dominique Sorrente.

 

 

Après trois heures pleines de ces paroles croisées, l’intervalle se refermait, convaincu de la fertilité à vivre à plusieurs l’humus, toujours remuant, qui ici, « entre gouffre personnel et jubilation de nommer » s’appelle poésie.

 

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 Album-photo de la rencontre en cliquant sur l'image du chat-poète : 


  • (1) P. Neruda, extrait du recueil Les vers du capitaine 
  • (2) Moujik Moujik, Sophie G. Lucas (Éditions des États civils, 2010)
  • Quelques poèmes de la rencontre ICI