31 mai 2017
LA SCRIPTOTHÈQUE : quand les poètes ouvrent leur atelier
Ce soir, on inaugure…
Depuis sa naissance en 1999, le Scriptorium s’est défini comme un lieu-dit de poésie, ancré à Marseille, ouvert aux éléments, joyeusement inactuel. À travers les années, cet espace a été le point de rencontres et d’échanges entre poètes, artistes, lecteurs, passionnés de poésie.
Nous avons fait le pari insolite d’une habitation provisoire à réinventer à chaque rencontre. Nous nous sommes reconnus en « intermittents de la parole ». Et c’est ainsi que nous avons cheminé à plusieurs, d’une page à l’autre, en quête de beaux surgissements.
Peu à peu, nous nous sommes appelés « poètes de la coïncidence » pour dire ce qui nous anime : faire de l’instant-poème un « vin de vigueur » qui se donne et se reçoit, avec sa part irréductible d’imprévu rencontré.
Les années ont passé depuis la fondation du projet. Nous avons nommé nos actions à travers le temps « intervalles », « caravanes », « transcontinentales », « jumelages »…Quelque chose s’est dessiné sous le vent. Une génération des mots à ciel ouvert, de la circulation des énergies poétiques, un bonheur fragile à tenter à distance gardée des signes distinctifs et des cénacles d’exclusion.
Aujourd’hui, il nous a semblé opportun d’opérer une sorte d’arrêt-sur-image sur les voix présentes qui participent à la vie de notre aventure commune. Chaque auteur qui participe au Scriptorium a été invité à constituer une présentation de son travail, ouvrir un peu la porte de son atelier.
Grâce à Isabelle Alentour qui a piloté ce projet, nous avons pu nous mettre à l’écoute des œuvres en cours.
Le visiteur découvrira ainsi, d’une note à l’autre, quelques repères de notre Scriptothèque qui va s’enrichir peu à peu en contributions.
On n’est jamais assez attentif au mystère créatif qui opère en chacun. La Scriptothèque aidera à mieux voir comment bougent les mots ici et là. Sans ornements, sans préjugés. Dans la juste écoute.
Ce sera notre façon ici de redire la pratique à la table d’écriture qui a porté notre utopie dès l’origine : respirer en poésie, seuls et reliés.
Soyez les bienvenu-e-s dans ce nouvel espace du Scriptorium qui est le vôtre.
Dominique Sorrente
PS: Nous noterons avec plaisir que le tout nouveau Dictionnaire des écrivains marseillais de Olivier Boura (éditions Gaussen, mai 2017) mentionne le rôle du Scriptorium, "un effort, en somme, très réel et fécond, pour que la poésie ne s'absente pas de nos vies...la générosité comme mot d'ordre, et cette volonté de faire en sorte que la poésie, sans renoncer à ses exigences, garde droit de cité." (p368).
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GERARD BOUDES
La notice qui suit, pourrait être un curriculum-vitae sec, avec des tas de choses et des traces de papier, qui ne me semblent pas avoir un grand rapport avec votre esprit éditorial.
J’exerce un métier intellectuel certes, c’est moins exotique, que garagiste, marin ou coureur à pied. Il n’est toutefois pas nécessaire de vous assommer, avec tous ces détails.
Je vous remercie donc, de bien vouloir accepter ces quelques lignes.
Bien à vous.
Gérard BOUDES
ou
Edouard BERGS, c’est selon
Né à Marseille, à la Toussaint de 1951, après quelques études et des voyages, un peu partout en France et en Afrique, il a travaillé dans plusieurs entreprises et exerce depuis vingt ans, la profession d’expert immobilier.
Ce métier s’effectue assez souvent, à titre de mesure d’instruction, pour le compte des tribunaux. A force de rédiger, le virus de l’écriture de fiction s’est insidieusement installé en lui. Un vieux démon de jeunesse est venu le reprendre, comme un serpent rattrape sa queue.
Avec ses relents d’une formation méditerranéenne, il cultive l’observation de sa ville et de ses environs. Aux confins d’un monde en perpétuel mouvement, un homme a contemplé son nom devant un miroir. En retournant ainsi ces lettres, il a compris qu’il était devenu Edouard Bergs.
Après avoir publié quelques textes courts dans la presse locale ou dans le groupe de poésie « Le Scriptorium », il s’est jeté à l’eau de récits un peu plus longs, des voyages au sein de la cité des voyages.
dessin Jean-Charles Assali
QUELQUES TEXTES
Je suis un chat marin
J’habite une barque amarrée au Vieux-Port.
Je suis un chat inquiet : mon bateau boit.
Il est trop accueillant pour les eaux et marées,
Et le sel le grignote.
Parfois, sans vent ni vagues ballottantes,
Il se penche sans raison.
Parfois, il navigue en zig, en zag…
Mon bateau boit et le fond de sa cale me mouille les pattes,
De petites vagues me chatouillent le ventre.
Pour aller au Frioul, il s’en va par Gaby.
Pour aller à l’Estaque, il mouille à Morgiret
Mon bateau boit.
Ses vieilles bordées font corps avec la mer.
S’il croit ainsi attirer les girelles,
C’est plutôt le contraire.
Je suis un chat marin, qui sera un nageur.
Car mon bateau, à boire sans soif,
Dans un moment d’ivresse
Rejoindra un beau jour, les poissons les coraux.
Les oursins et les poulpes viendront l’habiter.
Je serai chat nageur,
Ma maison sous les eaux, sera loin de mon port.
Et je miaule ce soir, ce qui dans la langue des chats, veut dire pleurer.
***
Adam
De ses mains humectées dans le rouge de l’argile
Les formes jaillissent.
A chaque tour, un organe est venu
A la fin, tout entier, il était façonné.
De ses mains, tout de rouge imprégnées
Il a déposé cet être sur un lit de feuilles
D’une caresse boueuse, il lui a donné vie.
C’est ainsi qu’il a bougé et crié
Et écrit de ses bras agités
Quelques lettres perdues dans les airs.
C’est ainsi, qu’il a rendu la terre étalée
Sur ses mains, d’une onde qui jaillit
Et formé de ses paumes une auge remplie
Pour donner au créé, le boire béni.
Sur le lit végétal, il a tourné l’être nu
Vers le feu du soleil.
Accompli de ses mains, il croyait réussie
Une œuvre de perfection.
***
Au commencement était le con
Au commencement il y a eu, il faut bien le dire
un con,
qui a bouffé ce qu’il ne fallait pas.
Depuis, nous sommes sur terre.
Mais après Adam, il y eut Albert, sa tignasse, sa relativité et autres choses encore.
Et Albert a dit : si les abeilles disparaissent, les hommes n’auront plus que
Quatre ou cinq ans à vivre.
Que dire, si nous remplaçons abeille, par con.
Si les cons disparaissent,
Çà pourrait aller mal pour l’homme.
Tout serait si parfait,
Que l’on pourrait se croire revenu au Jardin d’Eden,
Quand tout a commencé.
Mais là, y aurait-il du rire ?
Le propre de l’homme aurait disparu !
Tout serait donc à refaire.
***
Le géant sacrifié
J’étais bien au jardin avec mon Eve.
Puis il y a eu cette affaire de la pomme.
Il faisait froid dans ce nouveau pays
Et nous avons découvert la peur.
Peur des animaux, peur des vents des tempêtes
Et peur de l’éclair et du tonnerre.
J’étais loin sur cette terre. Eve vivait cachée
Et je courrais la montagne en quête de pitance.
L’orage un soir éclata, comme parfois en été.
Devant moi, la foudre emporta un arbre.
Il flambait et mourrait dans un grand manteau
De flammes oranges et crépitait, faute de gémir.
J’étais figé sur mes deux pieds, mais j’avais chaud.
Malgré la nuit, je sentais les prédateurs éloignés.
Une main se posa sur mon épaule et l’enveloppa.
Je découvris derrière moi un géant aux longs bras.
Son regard me rassura et m’invita à observer.
Saisissant un bâton, il préleva une flamme.
Le feu était outil dans sa main.
Il me le tendit et m’apprit ainsi.
Je savais à présent maîtriser cette flamme.
Je pouvais me chauffer, m’éclairer et tenir
A distance les fauves affamés de ma chair.
Le géant disparu, je ne sus que plus tard
Qu’on l’avait sacrifié
A la falaise crucifié,
Il offrait ses entrailles
aux rapaces
***
INFERNO ROCK
Quel est donc ce rocher qui obstrue l’escalier ?
Sur ces marches, pour laisser mon passage j’ai pu voir
Agrippé au caillou encombrant, l'ouvrier
Qui poussait en suant cette pierre du devoir.
Dans ces lieux de touffeur, ce désert écrasé,
On m’a dit qu’un nommé Abraham, sur son fils
S’apprêtait à plonger un poignard inconscient.
Il fallait que ma main arrêta le serpent
Infectant les esprits de ce père assassin
Dépassant le pousseur de caillou à sa prise,
Je devins comme l’œil dans la tombe de Caïn,
Dans ces pierres à nulle eau jaillissant pour jamais,
Suis-je l’ange sauveur d’Isaac appelé ?
Mais là haut, l’ouvrier a lâché son rocher.
22:31 Publié dans Scriptothèque | Lien permanent | Commentaires (0)
EMMANUELLE SARROUY
Artiste hybride, auteur, poète, vidéaste
Née en 1968 à Lausanne, Suisse, Emmanuelle Sarrouy vit et travaille à Marseille
Elle passe son enfance au bord de la Manche à Dieppe, en Normandie, et s'installe en Provence en 1988. Artiste multimédia, poète, vidéaste, adepte du métissage de toutes sortes, elle pratique l'hybridation des formes et le mélange des genres. Flirte depuis toujours avec le journal intime, l'archivage, la récupération, la compilation, les petites formes, les instants suspendus, la poésie du quotidien. Emmanuelle publie de nombreux articles sur le cinéma et le cinéma expérimental, réalise des vidéos et installations qui sont montrées dans de nombreuses manifestations internationales, et écrit dans plusieurs revues poétiques (La Revue des Archers, Rrose Sélavy). Son livre Séisme(s), long poème du tremblement sur Haïti et l'aventure de l'adoption, est régulièrement présenté en lecture musicale. En parallèle de sa pratique quotidienne du haïku désaccordé, elle travaille aujourd’hui sur plusieurs projets d'écriture ; ils iront la nuit / marcher sur les toits … et grignoter le ciel, dialogue amoureux du nouveau siècle écrit à quatre mains et joué à deux voix ; et prépare une installation multimédia sur la quête de l’enfance : PERSIKOV (… le chemin des fleurs), une généalogie fantasmée entre les images de cinéma, les pages de la littérature, la culture noire d’où viennent ses enfants et à laquelle elle est éternellement liée.
Lectures
Si seulement Alice… (projet PERSIKOV… le chemin des fleurs) - 15’
Des oiseaux des anges et des hommes (en accompagnement du film Prototype…) – 15’
Suppléments d’âmes / lecture performance dansée – 30’
Séisme(s) (extraits) / lecture musicale – 60’ / 30’
Distinctions
Second prix du concours de nouvelles organisé par Les Rencontres Littéraires À Portée de Mots # 3 – Ville d’Istres/Maison Pour Tous d’Istres, novembre 2016 – pour son texte Si seulement Alice…
Mention Coup de Coeur au Festival Po-M “l’Écran des poètes“, Printemps des Poètes, Paris, 14-16 mars 2003 – pour son film Bad Dream Nevermore
Prix du meilleur film représentant la (V)idéologie de l’auteur au Festival Videology, Volgograd, Russie, 12 novembre 2004 – pour son film C'est de l'homme qu'il s'agit !
Prix de la Pertinence du propos au Festival du Film de Famille, Bordeaux, France, avril 2002 – pour ses cartes postales vidéo DV Life 2001 (co-réalisées avec Jean-Paul Noguès)
Parcourir son univers
Page Facebook : https://www.facebook.com/emmanuelle.sarrouynogues
Vimeo : https://vimeo.com/emmanuellesarrouy
La Vidéothèque / http://lavideothequ5.wixsite.com/la-videotheque/emmanuelle-sarrouy
Collectif {endogene} : http://www.endogene.fr
Membre du Collectif Jeune Cinéma : http://www.cjcinema.org/
Membre du Scriptorium : http://www.scriptorium-marseille.fr/
QUELQUES TEXTES (AH !) PARUS OU A PARAÎTRE
Quelques partitions-apparitions comme une occurrence de l’être…
dans l'air matinal
imperturbable
il chante
et puis entre elles
les tourterelles
la voix des femmes noires de France
la voix des femmes noires
la voix des femmes
un vent de liberté
et l'abeille me chuchote
au creux de l'oreille
qu'il est temps
dedans
le chat ronronne
dehors
ils chantent à tue-tête
les œufs sont arrivés
légère fébrilité
brèves secondes
au lever du jour
le chant des hirondelles
silence
extrait de R/ÉCUEIL(S) (au fil du temps) (à paraître)
***
Je m’arrache les cheveux un par un ou par petites poignées derrière la tête les cheveux au niveau de la nuque petit à petit petits bouts de cheveux bien tirés à la racine et méticuleusement je m’efforce de les arracher. Et puis au bout d’un moment il y a un trou même si on sent aussi au bout de quelques jours une petite tonsure agréable au toucher un peu rappeuse mais agréable à tâter sous le bout des doigts il y a un trou. Un trou que je sens du bout des phalanges mais qui ne se voit pas car il est caché par les autres cheveux ceux du dessus ceux plus longs qui cachent le trou. Alors il faut s’arrêter et attendre pour combler le trou. Mais si je m’arrache les cheveux c’est justement en attendant pour combler le vide de l’attente pour penser à autre chose pour faire quelque chose qui me permette de penser à autre chose. Et pour combler le vide je me fais un trou derrière la tête. En attendant des jours meilleurs, en attendant que les larmes sèchent, en attendant que le soleil se lève. Je concentre tout le vide derrière ma tête. Toujours il faut attendre, attendre que ça passe, attendre nos enfants, attendre des nouvelles, attendre une réponse. Attendre. Ça en devient insupportable toute cette attente tout ce temps à attendre. Insupportable. Alors on recommence à s’arracher les cheveux de plus belle et le trou devient bien lisse plus aucun cheveux sur cette petite surface de crâne tellement lisse qu’il en devient effrayant à caresser et le trou s’agrandit vertigineusement ne faisant que dévoiler de plus en plus le vide que je m’efforçai à combler en m’arrachant les cheveux.
De la dérive des continents
À la dérive des sentiments
Fulgurance de l’éclair
Extrait de Séisme(s) (2011, éditions Thélès)
***
Elles étaient attablées. Elles étaient là à bavarder, à palabrer inlassablement sous les rayons chauds de ce début d’été. Elles parlaient de leur art, de leur passion et de leur déraison. Elles parlaient de leur pluralité. De leurs casquettes, de leurs têtes, de leur schizophrénie effrénée. Elles étaient face à face. Psyché contre Psyché. Volubiles, elles parlaient de la mémoire des choses passées, de ces infimes traces du quotidien qui veulent ne pas se faire oublier, et de leurs infinies façons de les retenir. Vergiss mein nicht était un peu leur crédo et la mémoire était pour elles comme un cadeau. Épiphanies quotidiennement renouvelées. Elles étaient différentes et elles étaient semblables. Amies avant même de se connaître. Elles parlaient de portes et de fenêtres, elles ouvraient des brèches, creusaient le ciel, trouaient la terre et construisaient des liens. Elles tissaient et métissaient et choisissaient toujours, qu’elles y soient autorisées ou non, de passer par quatre chemins plutôt qu’un. Toujours sans jamais aucune hésitation. Elles aimaient se perdre pour mieux se retrouver. Sous la mousse au fond des bois elles ne voyaient jamais le temps passer occupées qu’elles étaient à palabrer. Entre les fougères et les armillaires, elles tricotaient elles tricotaient des messages étranges et secrets pour les rois et les reines d’espaces insoupçonnés.
Myosotis et Volubilis avec patience et acharnement collectionnaient les perles de rosée comme autant de petits miroirs de la pensée.
Extrait de Volubilis et Myosostis (à paraître)
***
RIEN…
(après tout)
Rien
Absolu/ment rien
Absolu du rien
Total /ité du rien
Rien du tout
Tout du rien
Absolu/ment
Infini/ment
Rien de rien quoi rien
De rien quoi du tout
Ou rien
Non
Je ne regrette
Quoi
Pas du tout
Tout du Monde
Rien de rien
Un petit rien de rien du tout du Monde
Quoi
Tu dis rien
Tout petit rien chuchoté rien chuchoté rien
Tu dis quoi quand tu dis rien
Tu fais quoi quand tu fais rien
Tu cries
Tu penses le Monde
Tu panses les plaies du Monde
Tu craches des étoiles
à la gueule du Monde
Tu danses sur
Les ruines du Monde
Oh trois fois rien
Une danse qui ne rime à
Tout petit rien chuchoté rien chuchoté rien
On y va
Tu viens ?
Texte paru dans la revue PERSONA # 1 (mai 2017)
***
Si je te dis que la ville à laquelle tend mon voyage est discontinue dans l’espace et le temps, plus ou moins marquée ici ou là, tu ne dois pas en conclure qu’on doive cesser de la chercher…
En relisant ces quelques mots de Marco Polo lancés à Kublai Khan dans Les villes invisibles d’Italo Calvino, Je sens une proximité immédiate…
Marseille, dans mon enfance, était une destination. Un voyage dans l’espace et le temps. Hors du temps. Au moins deux fois par an, nous traversions toute la France pour passer quelques jours à Marseille. Une fois en hiver, une fois en été. C’était le temps des vacances. Nous allions chez mes grands-parents maternels. En hiver pour y fêter Noël, en été nous poussions ensuite jusqu’à Cassis, la plage, la mer… Arrivées, retrouvailles, départs… Et entre deux, ce petit temps suspendu.
Nous faisions souvent le trajet en deux jours. Après une nuit passée à Auxerre, une calzone avant d’aller dormir, le chat sur l’armoire de la chambre d’hôtel… Nous reprenions la route. Après des kilomètres et des kilomètres, quelques étapes, « on arrive bientôt ? », la nuit tombant, c’était l’arrivée à Marseille.
Marseille, on y arrive, on en repart, on y revient…
Extrait de MARSEILLE GO IN / GO OUT paru dans La Revue des Archers # 27 sur le thème Nos Méditerranées (décembre 2015)
***
ACTE I : prendre le vent / et avec lui / s’évader
Ça a commencé comme ça. Par un manque.
Une faille
Une brèche
Un creux
Elle s’était rapprochée et lui avait glissé
Les mots manquent
La voix manque
Les mots et la voix manquent
Et tout est là
Et tout est dit
Cette absence
Ce manque infini / définitivement indéfini
C’était dit
Il lui avait répondu qu’il était là
Sa présence au-delà
Sa chance et son drame
Il lui avait répondu comme ça
Définitivement
Je suis vivant
(comme un credo)
Des âmes entremêlées
S’enflamment
Il dit :
Moi je sui celui qui porte l’enfant
Et la vision de l’amour
Je suis sacré
Je suis poète
Elle pense :
Enfant sacré poète
Elle pense :
Amour secret
Des mots enflammés
S’enlacent
Texte extrait de ils iront la nuit / marcher sur les toits… et grignoter le ciel
Dialogue amoureux du nouveau siècle. Pièce écrite à quatre mains et jouée à deux voix.
(work in progress, co-écriture avec Wilfried Salomé)
photogrammes © Emmanuelle Sarrouy
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