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  • L'ORANGE en chemin vers une rencontre-lecture au Camp des Milles

     

    Un témoignage écrit à partager ce samedi au Mémorial du Camp des Milles.

     

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    L’orange

     

    Il y a la soif du soir et la soif de la nuit, la plus atroce. Parce que, la nuit, je bois, je bois et l’eau devient immédiatement sèche et solide dans ma bouche. Et plus je bois, plus ma bouche s’emplit de feuilles pourries qui durcissent.
    Ou bien c’est un quartier d’orange. Il crève entre mes dents et c’est bien un quartier d’orange - extraordinaire qu’on trouve des oranges ici -, c’est bien un quartier d’orange, j’ai le goût de l’orange dans la bouche, le jus se répand jusque sous ma langue, touche mon palais, mes gencives, coule dans ma gorge. C’est une orange un peu acide et merveilleusement fraîche. Ce goût d’orange et la sensation du frais qui coule me réveillent. Le réveil est affreux. Pourtant la seconde où la peau de l’orange cède entre mes dents est si délicieuse que je voudrais provoquer ce rêve-là. Je le poursuis, je le force. Mais c’est de nouveau la pâte de feuilles pourries en mortier qui pétrifie. Ma bouche est sèche. Pas amère. Lorsqu’on sent sa bouche amère, c’est qu’on n’a pas perdu le goût, c’est qu’on a encore de la salive dans la bouche.

     

                                                                   CHARLOTTE DELBO

     

    Auschwitz et après I,
    Aucun de nous ne reviendra,
    Les Éditions de Minuit, 1971

  • TUILES, MUR, WAGON: POÈMES AU CAMP DES MILLES

     

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    "...Je vous en supplie faites quelque chose apprenez un pas une danse quelque chose qui vous justifie qui vous donne le droit d'être habillés de votre peau de votre poil apprenez à marcher et à rire parce que ce serait trop bête à la fin que tant soient morts et que vous viviez sans rien faire de votre vie."

                                                  Charlotte Delbo

     

     

    Le Scriptorium vous convie à une rencontre "en situation" dans un lieu marquant de la deuxième guerre mondiale, longtemps méconnu: le Camp des Milles.

     

    La rencontre aura lieu le SAMEDI 18 octobre à 14 heures. Rendez-vous à l'entrée du site-mémorial.

     

    Au cours de la visite et dans le temps qui suivra, des poèmes et textes en écho à la Résistance et à l'Occupation seront lus et échangés.

     

    Les personnes qui le souhaitent peuvent nous adresser (avant le 15 octobre) les contributions d'auteurs et/ou leurs propres créations: poesiescriptorium13@gmail.com

     

     

     

     

  • AU PORT DU SALUT, UN RENDEZ-VOUS POÉTIQUE le 14 OCTOBRE

     

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    À l’occasion de la sortie de ses deux récents recueils Tu dis : rejoindre le fleuve (éditions Tipaza  ) et Il y a de l’innocence dans l’air (éditions l’Arbre à paroles), Dominique Sorrente

    partagera avec Jacques Viallebesset (Sous l’étoile de Giono, Al Manar)  

     

    l’ATELIER DES POÈTES

    qui se tiendra

     

                                                  LE 14 OCTOBRE à 20H 30

     

    au PORT DU SALUT, 163 bis rue Saint-Jacques À Paris (5°)

     

    La lecture-rencontre sera animée par Jean-Marc Dos Santos.

     

    Entrée libre.

     

    Réservation nécessaire pour la soirée et /ou dîner au 01 46 33 63 21

     

     

     

     

                                                                *

     

    C’est une chaise en osier, les pieds dans l’eau,

    les bras ballants.

    Elle s’est placée à quelques mètres à peine

    de la confluence des fleuves.

     

    De là elle observe la jonction des deux bras,

    la façon dont la Saône, un peu plus sombre,

    et le Rhône, vont se mêler

    pour ne faire qu’un nom de fleuve,

    une étendue unique d’eau en mouvement,

     

    tandis que la chaise en osier enfonce chaque jour,

    un peu plus bas, le secret de son âge immobile.

     

                 extrait de Tu dis : rejoindre le fleuve (peintures Alain Boullet, éditions Tipaza)

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                                                    *

     

    …Au comptoir des poètes, derrière le lent naufrage,

    on boira à la sueur quotidienne, façon sirop d’orgeat.

    La jubilation est en tournée inédite pour célébrer

    le fracas inattendu de l’araignée en bord de zinc,

    dire que cela se peut,

     

    avec le droit de trinquer à l’eau du rêve

    qui n’attend plus que tout soit terminé

    pour tirer un trait vers le ciel étoilé.

     

    Place du marché,

    il  fait un matin de clefs à bonheur,

    pour réapprendre à croquer pleine bouche,

    à respirer naseaux en alerte.

     

                          extrait de Il y a de l’innocence dans l’air

                                        (éditions l’Arbre à paroles)

     

     

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