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  • LEONARD COHEN, sous le chapeau: un nouvel album et 80 ans

     

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    Ralentir, ralentir encore, Leonard Cohen revient, 80 berges sous le chapeau qu’il porte si bien, et encore et toujours cette rare élégance de beau-perdant magnifique.

    Et là, voilà un retour autrement plus réjouissant que d’autres.

     

    On partagera les « popular problems » de son dernier album, à partir du 22 septembre. Et tant pis si ça ne pulse pas comme éclats sur la vitre, si ça ne fait pas sauter au plafond comme les « Happy »  de la joyeuse humeur marketée.

     

    Ici, la voix se fait plus caverneuse encore s’il est possible que dans les précédents albums, accompagnée du renfort indispensable  de ses deux inséparables voix sensuelles de choristes gospel qui lui collent à merveille, défi de l’éternelle jeunesse.

     

    Folk dépouillé, pop synthétique, blues traînant sur le trottoir ou dans un rocking-chair, Leonard Cohen chante comme on fait récit d’un poème à celui, à celle qui vous tend un verre. Il y a tant à raconter sur les dérives du monde et sur le tempo du temps à vivre.

    Il porte des légendes intimes qui nous parlent étrangement. Érotisme, mystique, humour ont chacun, tour à tour, et parfois en même temps leur place dans les petites leçons qu’il nous offre.

     

    Face aux brutalités du monde, aux veaux d’or de la consommation et à l’accélération productrice de vide, ces chansons sont un petit défi salutaire.

     

    On laissera aux corps le temps de se découvrir, à l’oreille de s’habituer, aux mélodies de loger dans leur rythme. Jeff Buckley ou Madeleine Peyroux, après Nina Simone et Graeme Allwright, ne s’y sont pas trompés dans leurs émouvantes interprétations de certaines chansons-cultes. Dance me to the end of love, Hallelujah, Suzanne…

     

    La voix de Leonard Cohen, dans son adresse biblique, est toujours en appel. À la croisée du doux-amer et de la confiance dans le seuil.

    Avec la part de mystère qui lui est propre, « je vis au milieu de vous, bien déguisé » dit-il.

    Show me the place, montre-moi la place. You got me singing, tu me fais chanter.

     

    Alleluia, oui, on chante ou on écoute Leonard Cohen comme du « déjà entendu » qui n’aurait de cesse. Une forme de basse continue sur la courbe de vie. Un baume sur les fêlures du temps.

    Ça peut être lassant comme les psaumes pour les corps ou les cœurs qui ne tiennent pas en place.

    Mais lui-même  l’a dit en son temps en souriant. Rien de grave si ses chansons aident aussi à faire la vaisselle ou  servent de toile de fond à la romance.

     

    Dominique SORRENTE

     

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    Album Popular Problems  (Columbia Records)

     

    Un avant-goût avec la chanson Slow :

    http://www.franceinter.fr/evenement-en-avant-premiere-le-nouvel-album-de-leonard-cohen

     

    Je ralentis le tempo

    Je n’ai jamais aimé la vitesse

    Tu veux arriver en premier

    Moi, je veux être le dernier…

     

     

     

  • FUITE

     

    C’était cela notre amour ;

    Il partait, revenait, nous rapportait

    Une paupière baissée, infiniment lointaine,

    Un sourire figé, perdu

    Dans l’herbe du matin ;

    Un coquillage étrange que notre âme

    Essayait de déchiffrer à tout moment.

     

    C’était cela notre amour, il progressait lentement

    À tâtons parmi les choses qui nous entourent,

    Afin d’expliquer pourquoi nous refusions la mort

    Si passionnément.

     

    Nous avions beau nous accrocher à d’autres tailles,

    Enlacer d’autres nuques, éperdument

    Mêler notre haleine

    À l’haleine de l’autre,

    Nous avions beau fermer les yeux, c’était cela notre amour…

    Rien que le très profond désir

    De faire halte dans notre fuite.

     

                                                                GEORGES SÉFÉRIS, Cahier d’études

     

     

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    La rentrée du Scriptorium aura lieu ce samedi 20 septembre sur le thème "CORPS À CORPS".