Comme on gravit une marche d’escalier,
en pensant qu’un pas de plus vient se poser
Comme on regarde un peu plus loin dans le ciel
la trace d’un oiseau qui a longtemps voyagé
Comme on se glisse sur le rebord de la fenêtre
pour croiser le regard des gens qui ont vieilli
Comme on porte en soi le précieux souvenir
d’une caresse des yeux, d’un doux élan du cœur
Comme on subit parfois la force du destin
qui dévore les rêves et démantèle le quotidien
Comme on peut croire un instant que tout s’effiloche
que le ruban lâche dans la chevelure éteinte
Comme on peut aller jusqu’au bout du gouffre
pour trouver dans le fond le seul rai de lumière
Comme on subit l’injustice de l’amour
que le souffle fatigué ne sait plus faire respirer
Comme on découvre un jour la vraie joie
que seul un poème peut faire exister...