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Porto

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 Porto

                     À mon père

 

 

      

 

J’ai fait l’amour avec les vagues

Qui m’aime, m’a aimée, m’aimera 

Jamais

Jamais

J’ai fait l’amour avec la mer

Elle était dure

Violente

Comme une mère méchante

Qui fouette

Va, fais

Et tiens-toi droite

Tiens-toi droite

Un homme a passé

Grand, vieux

Il a souri

Souri sous sa belle moustache

 

 

Rumeur de la mer incessante

Joie, joie

De la houle ascendante

Qui m’aime, m’a aimé, m’aimera

Jamais

Jamais

L’Algérie est de l’autre côté

Et les îles dans la beauté

Je suis de là

Qui m’a aimée

Je sors de la mer incessante

Je sors du ventre de la mer

Fillette dans une serviette

Verte

Verte comme la pomme granny

Elle a une blonde tresse mouillée

Et un peu tremble

Dans sa serviette

 

 

Au soir tombé

Je vois la mer elle m’attend

Elle m’appelle

Est-ce de là que vient l’amour

L’ai-je connu, l’ai-je perdu 

Le trouverai-je en m’y perdant

Si je m’y jette

Si je m’enfuis sur un bateau

Pour aller aux rades lointaines

Même plus loin que l’Algérie

Que les îles dans leur beauté

Ailleurs qu’en Méditerranée

Du côté de Valparaiso

Où vient rêver le Pacifique

Ou bien aux rives du Douro

Quand il se perd dans l’Atlantique.

 

 

Porto

Austère et grise sous la pluie d’août

Et dans la nuit

Un seul chemin

Une avenue

Vers l’acropole

Je marche vite et je suis seule

Qui m’a aimée

Vers le sommet

Un cinéma abandonné sous sa marquise

Les année trente

Une autre vie mais pas la mienne

Il y a longtemps

Un port obscur et dangereux

Chiottes publiques

On s’y rencontre

J’entends parler se bousculer

Et je dévale une ruelle

En escaliers ordures grasses

Rampe luisante sous la lumière

Un chat pelé

Il n’y a personne

Ou bien une ombre

Un qui m’aima

Un homme jeune qui fut marin

Dans tous les ports au bout du monde

J’étais pas née

Mais il m’aimait

Il m’attendait.

 

 

 

Françoise Donadieu

 

 

 

Commentaires

  • Chronographie de l'or

    Qui m'a aimée
    Jamais ne vaut
    Qui ai-je aimé

    En interrogeant les points
    Dont l'absence souligne le trait
    La mer ploie sous le vent
    Qui lisse ses cheveux

    Qui m'a aimée
    Comme un enfant
    Que j'aime

    Le temps se rétablit
    En son ordinaire merveilleux
    Sans prémices ni projets
    Luisant en sa jouissance

    Qui m'aime
    Est sans avenir
    Dans le frisson du gémir

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