La nuit sous une autre parole : courir,
l'âme recrue d'anciennes légendes
et de fruits secs,
courir encore dans la bruyère à perdre haleine.
Si nul n'écrit ces mots essoufflés, rien ne paraîtra.
D. Sorrente (Une route au milieu de la nuit, Froissart, 1985)
Souvent je rêve
d'un impossible retour
dans un lieu
qui n'existe pas
sur les cartes
ou qui y figura,
peut-être...
Le lierre et la ruine
s'y enlacent.
On y croise peu de monde
dans les corridors
sauf des êtres incomplets
hantés par leurs manques….
Ainsi cet homme
qui a oublié son nom,
il tourne en rond
sur des soieries d'Ispahan,
les chaussures pleines de merde.
Ainsi cette femme
à la nudité presque parfaite
dont la beauté intègre
aurait besoin d'être rectifiée :
elle porte sa tête en pendentif.
Tous ces êtres m'ignorent
et semblent même ignorer
leur sentiment d'exister :
suis-je moi même l'un des leurs ?
Nicolas ROUZET