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« Pour renverser le mouvement de l'entropie »

 

 

Béatrice Machet - Extraits  de DER de DRE.

  

 

comme der de der, la dernière de toutes les guerres...

et l'on sait bien que depuis cette fameuse guerre le monde

 n'est plus que bombardements, massacres, viols, tortures, déportations,

camps, exodes, murs et frontières, .....

comme dernière époque d'une planète terre habitable

puisque polluée et surpeuplée

 

der de dre pour jouer avec les verbes et les néologismes

qui au delà du jeu donnent force et régénèrent l'usure du vocabulaire

 

der commme ouvert

dre comme fermé

der inaugure

dre répète et décale, offre l'écart dans lequel le sens et

la langue vivent d'une autonomie nouvelle

 

passer de der à dre pour renverser le mouvement de

l'entropie, enrayer son mode de relation qui dévoie.

 

Der et dre pour conserver la capacité de s'insurger et de

s'émerveiller, malgré ce qu'on a vécu, ce  qu'on vit, ce

qu'on sait du monde comme il va.

 

 

 

                                                          I                                   

 

 

fondre et fonder : deux verbes ; premier groupe, troisième groupe, au pluriel se conguguent de manière jumelle, et comme tous bons jumeaux ne sont pas mêmes. Pas de sens à clôner, mais de la fondation à la fusion quand nous fondons, que vous fondez, l'esprit d'amour dans la langue s'essaie   au bien faire....

 

 

 

on voudrait  dé-dier le dire

 

on voudrait dé-lier le lire

 

      le faire vent

 

l'ardeur sans gorge sèche

l'argile et sa chaleur car souffle humide

tendre mousson

 

                               fervente

 

 

n'en pouvant plus de trébucher  la langue en son donn-aime

me refuse un dom-aine

 

                                        et c'est très bien ainsi

 

 

 

plaider               inconnu devant

embrigader        inconnu derrière

 

             poussières poussières            imaginer qu'elles n'aient pas d'âge

 

 

la lumière ne se détourne pas

les lieux voyagent avec elle       qui est passage 

                                n'a pas d'envers       crée du lien sans fixer

 

 

 

mine de fil à plomb

pesanteur au visage

guigne à guigne le regard gagne    et rebondit mollement

tandis que grogne la gorge

des tourbes dans le ventre

                                                  badigeon de sommeil

 

                     goutte grave et de guingois le bégaiement

                                              halo gommant la netteté

                                      à contre courant répare la voie

 

n'en pouvant plus

                          

 

 

                         portion congrue            grandeur nature   

 

et c'est très bien ainsi

 

 

 

 

Descendez la cendre

et scandez la scandre  sans craindre la représaille

la cisailler

 

                          là peindre sans représenter

défier le mythe     barbouiller  façon pastrouille

            le symbole s'en est allé         mironton mironton mirontaine

 

 

s'écaille            et mal calé      tombe     retombe         lourd de sa prétention

 

 

reprendre à partir de répondre       qui donne le la ?

tache d'huile se répand   de der en dre

ça filandre           ça filangue          ça in-fidèle à partir de sa foi

 

 

les usages      les usagés          s'en vont vers la vallée

          là haut    perdu(e)   mais pas mort(e)        sus-pendu(e)  

                        tissu-langué  l'ancêtre-linge  

 

glissade du que au che passe à l'anglois  éternué            tche

postillons d'essentiels                     ils ont soulevé la question

gendre ou gender?           ainsi les faux amis genre der de dre

 

DerdeDRE rouge.jpg

Béatrice Machet

 

DER DE DRE,

publié chez VOIX éditions (2008), dans la collection Vents contraires.

ISBN 2-914640-80-3

 

 

 

 

Commentaires

  • Machet
    signe-t-elle
    Mâcher
    jusqu’à la liquéfaction de la langue
    Ma-------chair l’épaisseur de l’écrit
    à marche déliée
    « pérégrine ensuit / où s’évader draine »
    Vers le front------tiers de l’absence
    Où le tiers est inclus

    Le visage est là sous les doigts de l’écrit
    Fruit de la rencontre « qu’on (n’)sait (pas) partager »
    Dans l’absolu part-----âge sans âge
    Du regard qui fonde sans fondre l’amitié

    Der sans Dre
    « et c’est très bien ainsi »
    Geneviève Bertrand

  • En souvenir d'une lecture à Barjols

    Les mots de Béatrice

    Il y a les mots et puis il y a le corps.

    Il y a ceux qui disent : Non, c'est trop ! Ou le corps, ou les mots, les deux c'est beaucoup trop ! Mais pour les mots de Béatrice on dit : encore et encore...

    Et puis il y a la musique. Elle fait surgir des images qui se superposent aux mots et son corps bat. Il bat la mesure des mots, annonce l'orage, devient éclair, irradie, projette, palpite.

    Et les mots direz-vous ? Dans la bouche les mots ! Regardes-les. Ils prennent la couleur du sens. Arc-en-ciel le sens ! Ils jouent à DER et à DRE, se cognent aux dents, roulent sur la langue, font vibrer la glotte, aspirent l'air et cornemusent.

    Ses mots ? Ils disent tout sur nous, sur vous, sur la vie, sur..., et encore et encore, dans un gentil chahut qui va crescendo, do, do... Dociles ? Non ! Dominateurs ? Fichtre non ! Bégaiement, gaie...ment. Gais ses mots et forts, forcément !

    Geneviève Liautard

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