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  • POÈMES AU COIN DU SOURIRE, et le feu du Scriptorium en décembre

     "J'eus en ma vie un si beau jour,

    Qu'il éclaire encore mon âme.

    Sur mes nuits il répand sa flamme ;

    Il était tout brillant d'amour,

    Ce jour plus beau qu'un autre jour ;

    Partout, je lui donne un sourire,

    Mêlé de joie et de langueur ;

    C'est encor lui que je respire,

    C'est l'air pur qui nourrit mon cœur."

    Marceline Desbordes-Valmore, Le beau jour (extrait)

     

     

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    Voilà, la veillée poétique des poètes et amis du Scriptorium s'est tenue ce 08 décembre 2018 au coin du feu, montée de l'Oratoire, à quelques pas d'un monde en révolte.  Des retrouvailles entre  humains qui s'avèrent tellement nécessaires quand la parole se cherche dans la confusion des tumultes. Nous étions cet îlot du moment, armé de feuilles et de livres, sourire aux lèvres et verres à portée de souvenirs et de promesses.

    Ils / Elles ont échangé, au coin du feu de fin d'année, entre rires, sourires, musique et poésie… L'état d'un monde entre nos mains, tendues vers l'autre infiniment… Et ce lien, à préserver absolument.

    Dominique Sorrente a ouvert la soirée avec un juste hommage aux deux poètes récemment disparus, Jacques Lovichi et Yves Broussard, dont il fut un compagnon de route au temps de la revue Sud, puis de la revue des Archers. L'occasion de revenir sur le parcours des revues et autres scènes collectives qui ont irrigué la création à Marseille et auxquelles ils ont de près ou de loin collaboré : les Cahiers du Sud, Encres vives, Action Poétique, Sud, Autre Sud, La Revue des Archers (née en 2000), Phœnix,  le Scriptorium (né en 1999)…

    Ensuite, chacun / chacune a présenté et lu un texte soit issu de sa création personnelle, soit dégoté dans ses lectures actuelles ou plus lointaines…

     

     

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    Entre autres, Jacques Prévert (Le temps des noyaux, Le cancre) ; François Caradec ; Jean-Marie Le Sidaner ; François Cheng ; Ito Naga ; Roselyne Sibille ; Valérie Rouzeau; Marlène Tissot …

    Voyage entre les pages réchauffées par les flammes…

     

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    Un-jour-jai-pas-dormi-de-la-nuit_5139.jpg

    "Un jour, j’ai pas dormi de la nuit
    pas évident de se faire à l’idée d’être soi
    la vie, ce n’est pas que ça, il faut savoir fermer les yeux
    dessiner l’aube sous nos paupières
    on dirait que les nuages accélèrent
    je passe en pilote automatique
    faut savoir rester prudent quand on a
    l’envergure d’un insecte"

    (extrait)

     

    La veillée s'est poursuivie autour d'un verre festif et de quelques mets délicatement préparés par les poètes.

    Histoire de se raconter leurs vies et leurs envies.

     

    Avant les prochaines retrouvailles en 2019, prévues le 26 janvier autour du thème de la Magie et des crêpes de saison.  Avec en point de mire les 20 ans du Scriptorium !

     

     

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    Anne Lofoten

    Marseille, décembre 2018

     

     

    "Lorsque avec un bon sourire dans le métropolitain

    poliment vous nous demandiez

    deux points ouvrez les guillemets

    descendez-vous à la prochaine

    jeune homme

    c'est de la guerre dont vous parliez

    mais vous ne nous ferez plus le coup du père Français

    non mon capitaine

    non monsieur un tel

    non papa

    non maman

    nous ne descendrons pas à la prochaine

    ou nous vous descendrons avant

    on vous foutra par la portière

    c'est plus pratique que le cimetière

    c'est plus gai

    plus vite fait

    c'est moins cher"

    Jacques Prévert, Le temps des noyaux (extrait)

     

     

     

    "Depuis les larmes écrire

    Écrire jusqu’au sourire

    Tenter d’écrire

    Depuis

    Les larmes

    Jusque

    Au sourire"

    Emmanuelle Sarrouy (extrait)

     

     

    Indignation

    Charles CROS

    Recueil : "Le collier de griffes"

     

    J’aurais bien voulu vivre en doux ermite,
    Vivre d’un radis et de l’eau qui court.
    Mais l’art est si long et le temps si court !
    Je rêve, poignards, poisons, dynamite.

     

    HOMMAGE

    Hommage ici à la chaussette désœuvrée,

    l’unijambiste, l’orpheline.

    Celle qui attend la divine rencontre de l’âme-sœur

    dans le tambour du lave-linge.

     

    IVRESSE

    Aujourd’hui, vraie bonne humeur.

    Je suis sorti sur la jetée

    photographier le vent.

     

    JE

    À force de dire je,

    tout devient nuageux.

                                             

                                                                                                                   OFFRANDE

                                                                                  Qui d’autre que le vin serait capable

                                                                                   par pur plaisir de convoquer

                                                                                    la pourriture noble  ?

     

     

                                                                                                          Dominique Sorrente

                                                                                                                        ( Abécédaire en décembre)

     

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  • Veillée Poétique au coin du feu - intervalle de décembre

    Et nos rires seront

    toujours plus enflammés !

     

    Rendez-vous au désormais mythique coin du feu …

    rejoignez-nous, pour terminer l'année, au siège de l'association:

    samedi 08 décembre 2018 - Marseille

    Si vous n'êtes pas encore membre adhérent, prenez contact à:

    poesiescriptorium13@gmail.com

     

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    Venez « Écrire jusqu’au sourire »

     

    Nous ouvrirons la rencontre par un double hommage aux deux poètes compagnons de route, récemment disparus, Jacques Lovichi et Yves Broussard.

     

    Nous bavarderons fraternellement au coin du feu, échangerons nos lectures et nos créations sur ce thème, extensible à volonté, nous parlerons et échangerons sur les sens de la vie, l'état monde, le secret des poètes et de tout autre chose…

     

    La rencontre sera prolongée d’un buffet. Chacun étant invité à apporter un plat salé/ sucré accompagné d’une boisson. Nous mettrons le tout sur la table.

     

    Et contre les tremblements du monde

    Et contre la détresse et la misère humaine

    Nos rires seront

    toujours plus enflammés !

     

    Anne Lofoten

    Marseille, décembre 2018

     

    Et si toutefois, vous rencontrez quelqu'un qui ne sait plus sourire,
    Soyez généreux donnez-lui le vôtre,
    Car nul n'a autant besoin d'un sourire
    Que celui qui ne peut en donner aux autres.

    Raoul Follereau, Le livre d'amour (1920)

     

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  • YVES BROUSSARD (1937-2018) dans l'infini tremblement de l'être

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    "Il y a ce poème en moi

    épais comme une vague de sang

    qui bat la mesure

    d'un monde à la dérive..."

    écrivait Yves Broussard. 

     

    Le 1er décembre, quelques jours après le décès de Jacques Lovichi, un de ses proches compagnons d'écriture, nous avons appris par Teric Boucebci la nouvelle du décès d'Yves Broussard qui s'était retiré depuis peu "dans la lumière froide de Valserres". 

     

    Poète du peu, scrutateur de signes au-delà du visible, Yves Broussard poursuivait d'un poème à l'autre, d'un livre au suivant, un geste minutieux d'attention au réel. Il procédait d'une façon angulaire et lente et précise, posant ses mots un à un sur la page. C'était sa façon de se faire perméable à tous les temps dans leur "pauvreté essentielle". 

    "Un long travail intérieur... dont ne serait livrée que la trace essentielle, dans l'économie de la matière et de ses effets. » écrivait Jean-Max Tixier.

     

    L'autre volet du parcours littéraire d'Yves Broussard fut l'action collective à travers la tâche de revuiste, d'Action Poétique jusqu'à Phoenix, mais essentiellement comme directeur de la revue Sud à partir de 1976 et jusqu'en 1997.  À partir de 2000, il contribua à une nouvelle aventure, celle de la revue des Archers, au théâtre Toursky, également à Marseille. 

     

    La bibliographie d'Yves Broussard est abondante; il fut récompensé à plusieurs reprises (Prix Artaud, Prix Apollinaire...).

    Ses poèmes sont traduits en plusieurs langues. 

    On pourra se référer au site du Printemps des Poètes: https://www.printempsdespoetes.com/index.php?url=poetheque/poetes_fiche.php&cle=496

     

    Une belle façon de re-visiter tout un pan du travail d'Yves Broussard est de lire l'anthologie personnelle "Grand angle" publié chez son ami et éditeur Yves Namur au Tallis Pré (Belgique) qui couvre la période de 1960 à 1990.

     

    Le Scriptorium rendra hommage à Yves Broussard (et à Jacques Lovichi) lors de sa prochaine Veillée poétique du 8 décembre 2018.

     

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    Lentement

    comme au sortir d’un mythe

    l’araignée tisse

    sa toile

    dans l’angle obscur

     

    Libre

    l’étoile glisse

    sur le nuage

    et

    par compassion

    t’attire en un immense rêve

     

    où prendra le feu

     

                 ( La nuit tremblée, édition Le Taillis Pré, 2002)

     

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    Pensée de l'alouette

     

    être un moment

    du murmure

    des dieux

     

                      Y.B.

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                                                      Dominique Sorrente