Ciel ! Les voilà qui reviennent.
Après leur saison 1 démarrée en 2016, et une pause pour renouveler entièrement leur répertoire, ils ont décidé de rempiler. Cela a pris le temps qu’il fallait, un peu plus d’un an. Mais à l’arrivée, les Ivres vivants sont de nouveau sur le pont.
Avec 21 nouvelles chansons-poèmes…
Guitare classique et guitare folk, voix chantées, musées ou parlées, alternance des timbres, et toujours cette façon de faire converger le poème et la chanson, comme s’ils ne devaient jamais être séparés.
Les thèmes sont souvent graves. Après tout, il y est question de sujets aussi tabous que la vie intense, la mort faucheuse, l'enfance, sans oublier les choses de l'amour…Et les voix distillent tour à tour de la mélancolie, de la tendresse, quelques justes colères, et aussi des échappées qui savent jouer aux chansons de marins pur jus ou ou mimer un far-west en déroute.
Car rien ici ne s’appesantit. Le récital s’ouvre par un swing du mouchoir aux accents manouche, puis il évoque la maison d’enfance, le murmure de mots à l’absente, façon bossa…et c’est à chaque fois une forme de fenêtre redevenue possible sur le monde. Quelque chose qui nous conduit sans trop savoir pourquoi à courir l’un vers l’autre un matin, quand le refrain revient à nos oreilles :
« Tout ça qui bouge à quoi nous tenons ferme
Ce bleu, ce rouge, ces couleurs symphonie…
Tout ça qui tangue, qui fait frissonner l’épiderme,
Et sur la langue ces mots qui parlent d’infini »
Les chansons de Dominique Sorrente dessinent un univers souvent intimiste, fait d’élégance, d’humour fantasque, de tendresse en rebord du monde. Celles de Lionel Mazari sont imprégnées d’une tonalité grave et prenante, d’une charge dramatique faite de songes et de rêveries ( Des êtres chers sont là qui ne dorment toujours pas ). Les unes et les autres se complètent avec bonheur, également servies par la voix claire et pénétrante d’Audrey Gambassi dont les modulations font le lien entre les univers des deux poètes.
Si « poète est un dur métier » comme le dit une chanson, c’est aussi une chance face aux malheurs rencontrés (la disparition des proches, les massacres des guerres...). Ici, le naturel est de mise aussi bien dans le dispositif scénique que dans les interprétations, la force de conviction des mots n’a qu’un pouvoir : celui de caresser les oreilles pour trouver la bonne vibration. Pour une saison de plus …
« Soulevez un peu les montagnes
Je crois bien qu’elles en rêvent en secret »
C’est tout le mal qu’on souhaite au trio des Ivres vivants et au public qui les (re)découvrira.
Réservations: 0625246890
Participation aux frais: 8 euros
Contact: poesiescriptorium13@gmail.com
Anne Lofoten
Les Ivres vivants: Dominique Sorrente, Audrey Gambassi, Lionel Mazari
© photo: Laurent Marino