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MÉNERBES, QUINTETTE D'UN SOIR EN POÉSIE..

 

MARDI 11 juin 2013

Galerie Pascal Lainé

 

LECTURE D’UNE VOIX À L’AUTRE

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 Après la lecture à deux voix et quelques instruments, proposée par Dominique Sorrente accompagné d’Isabelle Provendier, à la galerie 22 à Coustellet, l’atelier d'écriture animé par Lysey sur le thème des Divines Comédies et la marche poétique « vers le Paradis » à Cabrières d’Avignon, voici le quatrième et dernier volet de la participation du Scriptorium au festival Trace de poète 2013.

 

Cette fois, il s’agira d’une lecture d’une voix à l’autre à la galerie Pascal Lainé à Ménerbes ce mardi 11 juin à 18h30. Cinq auteurs proposeront de croiser leurs textes pour faire circuler la parole poétique dans ses variations et ses « fragmentaires ». Olivier Bastide, Benoît Chérel, Dominique Sorrente, Henri Tramoy et Sylviane Werner formeront le quintette inédit de ce moment propice à des échanges imprévus.

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Outre leurs œuvres personnelles,  les poètes qui participent à cette rencontre ont tous pour caractéristiques de s’impliquer dans des projets à forte teneur collective en faveur de la poésie : l’association éditrice Soleils et Cendre, les éditions Sillages, et le Scriptorium. 

 Une façon de voir à plusieurs yeux « plus loin que l’horizon »…et de se laisser entendre dire : « J’habite un pays étonné. Suspendu entre l’aube et le hasard. Où les hommes blessés improvisent des chants de haute vague… »  (Sylviane Werner).

 

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Pour toute information pratique, on peut contacter la galerie Pascal Lainé

Tél : 04 90 72 48 30

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*

 Il y a, dans ces fragmentaires, la parenté des origines et des sédiments. Ils sont le cœur des choses, son émergence encore.
S’il semble nécessaire d’en estimer les possibles soleils, il faut aussi les lire dans l’étroitesse intime, dans leur matière même et leur étrangeté.

Olivier Bastide (extrait de Fragmentaires,
Éditions de l'Atlantique, 2012)

 

*

 Fréquemment, je les observe.
Naïves créatures échouées au bord d’un monde étranger à leurs projets, ils conjuguent à l'envi le mystère des jeux et la liberté innocente. Au sein de leur petite société, les entraides se font et se défont. Parfois, un essaim poursuit sa proie et tant pis pour le faible. Il sera peut‐être sauvé par un rapporteur patenté, évitant ainsi le pogrom.
Car c'est ici qu'ils germent et se bâtissent : les courageux, les couards, les violents, les peureux, les plaintifs, les hypocrites, les naïfs, les menteurs, les pleureurs et les délateurs. C’est beau et à la fois insupportable le sourire lesté de satisfaction d’un délateur qui vient accuser pour que l’on crucifie sans procès sa victime. Je le vois venir de loin et d’un geste de la main lui conseille le demi‐tour. D’autres avant eux ont trop rempli de morts d’interminables trains. […]

Benoît Chérel (extrait de Palestines, Sillages
Éditions, 2012)

 

*

 

 Puis il y a la voix qui tousse à la fontaine.
Puis les rois mages du silence dans leur tournée, l’été de mélancolie au jardin, l’ombre d’or de l’enfance.
Quand Dieu prend la place d’un brin d’herbe ou se glisse dans un poisson d’argent.
Puis, l’univers qui entre dans son trou.
Et le crieur public qui fait l’annonce : la dernière chance sera toujours de vivre.
Le fleuve est un dimanche sur la terre du commencement.

Dominique Sorrente
(extrait de C'est bien ici la terre,
Éditions MLD, 2012)

 

*

 

Un mistral furieux, comme si depuis plusieurs jours le mystère d'une Provence démembrée accouchait d'un nulle part où tout le paysage s'absorbe, avec ce goût de sel de sable et d'aromates soufflé à la face du monde, comme avant le passage de l'orage, l'oreille scellée, l'haleine brune des saisons rebelles, un vent témoin, témoin des noces et des négoces, des rites anciens ramenés en surface, avec au seuil des femmes offertes à ses réseaux à ses alcools, filant sous le coutil l'amande de leur sexe, avec aux cils l'image d'un homme grave gravissant l'étrange confusion qui habite leur front, un vent de désordre des coeurs et des corps battants […]

Henri Tramoy (extrait de Mistral, Éditions Les Solicendristes, 1997)

 

*

 

J’habite un pays étonné. Suspendu entre l’aube et le hasard. Où les hommes blessés improvisent des chants de haute vague.
La lune serait-elle maîtresse du jeu ?
Stupéfiant les cyprès, confondant l’impossible.
Mes mots roulent au battant du dire, s’offrent aux pinsons pour d’autres tessitures.
Les lettres s’accouplent dans d’autres champs, d’autres dunes.
J’habite un pays égaré.
L’ivraie juste sous mes fenêtres.
Il n’y a corde à mon arc, mais si tendues pour qui veut s’y pendre.
Juste entre mes doigts se plisse un paysage. Esquisse d’hymen-fourragère.
Temps blafard. L’effroi seul altère mes déserts, ne garantit pas l’insolence des lianes.
Le ciel, à tenir les étoiles, s’est fourvoyé dans les roseaux.

Sylviane Werner (extrait de Lettre à Nu - Éditions Les Solicendristes, 2013)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

  • De bien belles Poésies, une découverte pour moi, je suis arrivé ici par hasard mais je vais garder votre site et continuer ma visite dans votre univers poétique très charmant c'est toujours agréable de trouver des espaces différents sur le web

  • En effet de bien belle poésie, mais Marseille c'est une source inépuisable de poésie, sa beauté et son côté énigmatique fond de cette cité un véritable creusé de culture, c'est bien dommage qu'aujourd'hui les fais divers occultent ce visage de Marseille pour ne laisser apparaitre que le mauvais coté, mais cela va changer. Encore merci pour promouvoir cette culture sur votre blog

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