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LIEUX DE MARSEILLE EN POÉSIE - Page 2

  •  FAIRE CARAVANE POÉTIQUE: NOTRE PRIMITIVE PASSION par Dominique Sorrente

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    « Les rues ont des noms, des numéros. À chaque numéro, aux façades, les noms de ceux qui y vivent. D’autres vécurent, d’autres vivront.
    Entre les murs, croisons les fantômes du passé, l’ombre de l’avenir. Les immeubles parfois s’effondrent. Tout comme les civilisations. Faut-il reconstruire ? Est-ce encore possible ?
    Avec un peu d’attention, quelques gestes d’humanité ou de langage, on aimerait colmater les brèches, poser des pansements dérisoires sur les plaies ».

     

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    Ce beau témoignage de Nicolas Rouzet à son retour d'Ulysse massaliote, dit fort sensiblement ce qu'a pu être la caravane poétique du Scriptorium le 24 avril à Marseille.

    Un pari audacieux, alors que la pandémie continue d'étirer son ombrageux ciel de traîne...Et pourtant un besoin, une nécessité de se retrouver en chair et en os, de réaliser un geste poétique en commun, comme nous le proposons au Scriptorium depuis plus de 20 ans. Ici, pérégriner à plusieurs, dans les lieux de Marseille où vit la mémoire des poètes, aller d'un point à un autre, dire des poèmes à chaque halte, prendre des voix et des voies de traverse, mêler le "pas gagné" de Rimbaud à la magie des mots prononcés à l'air libre. Croire à la confluence entre la chambre d'écriture et la marche à ciel ouvert.

     

    Or, dans ce temps de pandémie si souvent délétère, qui fait la part trop belle aux replis, empêchements de toute nature et aux mille raisons de renoncer, dans cette période de vies blessées, bloquées, et qui se perdent de vue si facilement, il m'a semblé, plus que jamais, nécessaire de faire Caravane. Et pour prouver par le réel que cela avait du sens, j'ai conçu un parcours dans Marseille. Marseille-en-poésie, autour de la "rive neuve" et vers la colline de Notre Dame de la Garde. Un parcours pour réveiller la mémoire de nos devanciers. Dire que le poème fait signe tout autour de nos quotidiens, et que, pour nous, si souvent hypnotisés par le saccage et la saturation des écrans, seul manque l'innocence retrouvée des yeux et des oreilles.  Pour aller au poème, et boire aux "fontaines de l'inspiration" comme l'écrivait AE.

     

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    Le 24 avril, c'est comme cela que tout a commencé. Sur une place minérale à l'italienne, avec des lampadaires à la place des arbres. Un canal disparu. Et la promesse de graines à jeter, de mots à troubler les regards assagis. Un goût d'effervescence.

     

    C'est comme cela que tout commence toujours en poésie.

     

    Par le vent, seul vrai maître des lieux, qui nous somme de parler haut et fort, par la jubilation de croiser les mots et les instants, par les gens qui se rassemblent et écoutent du fond des âges les voix des poètes qui nous précèdent et nous font signe: il y a du sens infiniment à vivre ainsi.

     

                                     Dominique Sorrente

     

    IMG_1566 Les pins près Gerald Neveu copie.JPG

     

         (pins rue Pythagore, au-dessus de l'habitation de Gerald Neveu

            où selon Jean Malrieu se retrouvaient "les poètes de Vauban") 

     

  • LA REVUE DES ARCHERS: SOUS LE SIGNE DE L'EFFERVESCENCE ...

     

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    LA REVUE DES ARCHERS sort son numéro 36/37

     

    Il fallait juste être patient...mais l'époque nous apprend, de tous les côtés, tant de choses. Oui, juste être patient pour voir enfin surgir le numéro 36/37 de la revue des Archers en papier et en mots. Un numéro double et dense, un de ceux qui tiendront droit dans un rayon de bibliothèque, sans même réclamer l'aide des ouvrages voisins.

     

    La couverture (ainsi que la quatrième) est due au peintre François Guy, hélas récemment, disparu, "passant des couleurs", selon la belle expression de Jean-Pierre Cramoisan qui propose un regard témoignage sur l'œuvre "chaude, languide, vive...". Moulinant de sa verve salutaire, Henri-Frédéric Blanc ouvre le bal des contributions avec ses stances à Moloch dont on retiendra cette prise parmi tant d'autres trouvailles: "On n'entre dans un monde meilleur que par effraction, dit un graffiti. La poésie est cette effraction, la porte craque..."  On retrouve H-F Blanc plus loin dans un récit philosophique à la vitalité décapante, "Le monstre de l'étang de Berre".

     

    Et ce numéro est riche en effractions de toute sorte, en textes qui, à même la sidération vécue en 2020, étirent de vrais regards sur notre monde contemporain et ses péripéties. Ainsi en est-il des remarquables Voyages autour de nos chambres d'Olivier Boura, des Cut up Poem d'Emmanuelle Sarrouy plein de rythmes, des Drôles de types d'Yves Artufel, de la subtile et taquine Signora Metafisica d'André Ughetto, des variations d'été sur notes de saxo de Martine Gärtner, de la poignante chronique à l'hôpital, Si près, le vide, d'Isaline Dutru, des poèmes "face tendue vers le ciel" de Nicolas Jaen, des verlainiennes haltes "pour si peu" de Marc-Paul Poncet et encore...Au total, 35 écrivains, 2 photographes, 1 peintre qui donnent de leur encre contre la "dégringolade programmée", pointée par Nicole Esterolle dans ses éditos de la Gazette.

     

    Car oui, ce numéro de la revue des Archers, paru dans un temps si particulier, promis aux livres d'Histoire (s'il en naît encore demain) fera date. Il raconte des scènes de confinement, des pas de côté, des cris, et des défis, et toujours et encore des élans du cœur, des drôleries, de la vie, quoi...

     

     

    Des voix qui tirent leur révérence, comme celle de Bruno Rombi, à celles qui surgissent, comme avec Marjolaine Heeg, on retrouve la revue des Archers, solidement arrimée au théâtre Toursky à Marseille, et qui garde ses façons de vivre, de protester, d'émouvoir, de surprendre: sans hiérarchie d'auteurs, mêlant les coups de gueule, la gourmandise de mots à découvert, la générosité qui n'oublie pas ceux qui ne peuvent plus parler, la pudeur du cœur "en temps de détresse" et l'exigence multiforme de l'acte littéraire.

     

    Alors oui, "On se donne rendez-vous, mes passagers de la tourmente. Une coupe de champagne à la main. ", comme l'annonce Dominique Sorrente dans un poème du premier jour de la nouvelle époque. 2021, la revue des Archers fêtera ses 20 ans. Une date! En espérant que les Mouches subtilement évoquées par Jacques Ferlay auront changé d'âne.

     

    À lire toutes ces pages ( de préférence, en plusieurs traites ), on pardonnera à la revue des Archers d'avoir accueilli autant d'aveux dans une seule livraison. Ne sont-ils pas le signe d'une indispensable protestation polyphonique qui mérite d'être entendue ?  337 pages...et tant de modulations, d'attentes, d'histoires...tant de façons de redécouvrir ce temps autrement que dans la sphère plate médiatique et la "névrose en vrac"...

     

    Et aussi, et d'abord peut-être, la promesse faite à la déprime ambiante que quelques-uns  continueront à écrire, quoi qu'il en coûte,  pour défier de leurs mots nus la  toxique "Narcose des ondes"   ( J.P. Cramoisan).

     

    Pour le plus grand plaisir du lecteur.  

     

                                                                 Anne Lofoten

     

    REVUE DES ARCHERS:

    abonnement n°38 et 39

    France: 25 euros     Étranger: 30 euros

    chèque à l'ordre de: Éditions Titanic Toursky, 16 passage Léo Ferré     13003 Marseille

    commande n°36/37: 25 euros

  • AU 62 de la rue SAINTE fut la revue SUD...

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                                                         62 de la rue SAINTE à MARSEILLE

     

     

    Cette porte n'est pas tout à fait comme une autre.

    Elle est située au 62 de la rue Sainte qui remonte de la rue Paradis jusqu'à l'abbaye Saint-Victor. C'est par cette porte qu'on entrait au local de la revue Sud, situé sur la gauche en contrebas. Ce local était une forme de studio à la lumière quasi-inexistante, avec une pièce principale et un coin cuisine.

    C'est là, entre 1983 et 1997, que les membres du Conseil de rédaction de la revue Sud recevaient chaque mercredi après-midi leurs invités ou les gens de passage.

                                                                                    ( ...à suivre)

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    Toute personne qui a des informations sur le sujet est invitée à nous les transmettre pour que nous enrichissions notre rubrique: "Lieux de poésie à Marseille".