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QUAND PARLENT LES SIESTEURS (LE SCRIPTORIUM à LA MAGALONE)

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Samedi 27 juin. C'était à la Magalone, un peu à l'écart du boulevard Michelet, à Marseille, dans le jardin d'une bastide vouée à la musique mais ce jour-là, donnant sa place aux poèmes. Le bruit des moteurs en fond de paysage, la concurrence à peine loyale des cigales, quelques étals d'anniversaires d'enfants... Il y avait comme un parfum de retrouvailles après la méchante pandémie qui nous avait reclus dans nos habitacles isolés. C'était un temps pour ré-apprendre. Des saluts à distance, en habitude forcée, mais aussi le privilège des mots à glisser sous les barrières ou au-dessus pour nous dire qu'on est vivants, qu'on peut ensemble s'allonger, que l'année se finira en douceur...

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Et le plaisir intact, et plus intense encore d'avoir été interdit, de former un cercle aléatoire, sur plaid, entre poètes et lecteurs pour dessiner des échanges de mots. Si nécessaires, si fragiles.

Marche et rêve, disait la proposition à partager.

Chacun y alla de sa voix, de sa mémoire.

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À chaque texte dit, on s'accorda la reconnaissance des chamallows...ô récompenses enfantines.

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On écouta, par la voix de Wahiba, Le Clézio parlant de Michaux, dans Vers des Icebergs. Charlotte fit entendre le solo anatomique de Plus grand que moi de Nathalie Fillion (Les Solitaires Intempestifs). Isabelle proposa quelques pages de L'arbre et le temps de Roger Giroux (Eric Pesty édition). Isaliette lut de Roseline Sibylle Une Prairie de poèmes suivi de Les langages infinis (tout juste sorti chez l'Ail des ours). On entendit des poèmes de Lacs sous la langue de Marie Ginet (édition Voix d'encre). Des inédits d'Emmanuelle Sarrouy. Dominique raconta un histoire de méduse et de grand âge.

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Le chemin de Han Shan, poème chinois du 9ème siècle, fut parcouru en contrepoint.

Marc Ross fit découvrir De la fuite dans les idées, un extrait de son dernier livre L'ombre mélancolique d'une fleur maladive (édition Le Serpolet).  Walk on the wild side de Lou Reed, fut l'occasion pour Marc-Paul de faire venir de sa mémoire inépuisable quelques Paroles de la nuit sauvage.

 

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Et la chanson fut appelée à la fête par Marie-Jeanne et par Yolande. Celle de Romain Didier, d'Allain Lepestre Où vont les chevaux quand ils dorment ?. Celle d'Idir, mort le 2 mai 2020, et toujours présent pour que résonnent dans sa voix kabyle Ici et Ailleurs, A vava inouva...

 

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L'hallilintar de Dominique pouvait y aller de sa ponctuation improvisée pour acheminer les vibrations de syllabes. Comme celles de François Cheng dites par Robert.

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premier enregistrement de la série de portraits

Vignettes Vidéo Poétiques

 

" Laissez-vous aller, allongez-vous, ne résistez pas à l'appel de la sieste, à ce plongeon voluptueux dans le sommeil diurne ! Dormez, rêvez, rompez les amarres avec la rive du quotidien chronométré ! Décidez de votre temps, siestez ! " telle était la promesse tirée d'un essai de Thierry Paquot. Promesse tenue.

 

Et chacun se laissa aller avec ses mots à la dérive, à la rencontre. Jusqu'au temps de la dispersion.

 

Trois heures plus tard, il n'y avait plus aucune trace du passage des siesteurs. Seulement ces mots offerts par Supervielle. 

"Disparais un instant.

Fais place au paysage"

 

Le Scriptorium pouvait lever le camp. En pointillé, l'agenda à venir, passé le temps des châteaux de sable.

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