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  • 39 MARCHEURS-POÈTES dans les Monts du Vaucluse pour lever la Belle Insurrection

     

    Terroir par Elena Berti.jpg   Dans le cadre de la manifestation Trace de poète, en écho à l’Insurrection poétique proclamée cette année 2015 par Le Printemps des poètes, les deux associations Le Scriptorium de Marseille et Pierre sèche en Vaucluse ont uni leurs mots lors de la balade poétique du lundi 6 avril sur le thème de La Belle Insurrection. Rendez-vous était donné au Pont des Arrayies (Velleron-Vaucluse) à 9h30 pour un parcours simple de moins de 3km dans les monts de Vaucluse, prétexte au partage de la poésie.

    Cinq haltes-lectures jalonnèrent la promenade :

    -        Lecture 1: La Poésie n’est pas celle que vous croyez

    -       Lecture 2: La Poésie ou le bel ordinaire

    -       Lecture 3: La Poésie, et l’homme comme flamme

    -       Lecture 4: La Poésie, une parole-cri

    -       Lecture 5: La poésie, cette belle insurrection

     

    À chaque station, chacun était invité à lire des textes d’auteurs ou des créations personnelles dans le respect « relatif » du thème annoncé.

     

    La Conteuse aux cheveux bleus par Pierre de Queiroz.jpg

    Lors des différentes haltes, Danielle Larcena (Pierre sèche en Vaucluse) nous a permis de comprendre plus savamment le paysage par l’apport de connaissances géologiques et patrimoniales. Danielle Larcena avait, par ailleurs, conçu l’itinéraire.

     

    Olivier Bastide, pilote du jour du Scriptorium, avait nourri la partie poétique de l’événement pour lequel nous étions 39 marcheurs dont 16 lecteurs (à remarquer, 5 "scripteurs" venus de Marseille) !

     

       Les Monts de Vaucluse dans les alentours du canal de Carpentras, ce lundi de Pâques, un petit paradis par effraction où la poésie l’a disputé au chant des oiseaux… jusqu’à faire éclore 3 conteuses, venues anonymement, mais découvertes avant le terme du parcours...

    C'est ainsi que trois contes complétèrent la suite des instants, avant l’inévitable et bénéfique Insurrection, celle des estomacs du pique-nique  final !

     

    Halte devant l'ancien relais de poste... par ADN.jpg

     

    Florilège de quelques extraits des poèmes dits lors de cette balade poétique :

     

    Yannis Ritsos dit par Béatrice Jadot

    Peuple

    Petit peuple lutte sans épées ni balles

    Pour le pain de tous, pour la lumière et pour le chant

     

     

    Roselyne Sibille

    Rongée à l’acide impossible

    fissurée par ce que je sais

    je ne peux plus fermer les yeux

    mes pupilles sont trouées

     

     

     

     

     Olivier Bastide

    Il y a bien sûr ce pré, si juste sous le soleil du matin. Il y a bien sûr le vent qui joue dans les feuillages, les éclaire de mille façons. Il y a le ciel et l’arbre, l’enfant. Il y a ton sourire.

     

    Nicolas Rouzet

    Il y a cet instant

    où le poème se tient

    sur tes lèvres serrées

    l’instant sur ma bouche

    où se lit.

     

    Antoine Dông Nguyen

    Mon ami mai est une fleur sans argent

    quand l’animal après le retrait de l’hiver

    tend au monde l’ombre du bien.

     

    Patrick Druinot

    La poésie n’est pas celle que vous croyez

    Ni celle que vous ne croyez pas.

    Elle est autour de nous, mystère, pistes, insurrection de l’arc-en -ciel …

     

    La poésie n’est pas celle que vous croyez, même si, parfois, elle est dans les églises. Affichée entre les colonnes et les abysses de l’autel.

     

    C’est plutôt une belle gitane, danseuse au crépuscule, invisible à l’aurore. Qui traverse les vitraux déclassés et les maisons de pierre en ruine. Qui hurle dans les couloirs de la haine, entre les langues de bois et le bois des langues.

     

     

     Leonor Gnos 

             Invente le printemps des mondes

             avant que les poèmes ne tombent

             du bord de la fenêtre par ce vent

             gonflé d'Histoire qui te remplit

             les yeux de larmes,

             lave la mémoire en couleur blanche

             telle que la font les fleurs des arbres,

             ramasse la pierre dans la rue,

             longtemps elle a  fleuri l'asphalte

             avec plus de patience que tout ce que

             tu rencontres en route, déploie tes ailes

             pour chasser le vertige des paroles,

             lance-toi dans le vide en chantant,

             relie-toi aux vagues pour t'enivrer

             du sel de la mer quand la tragédie

             se jette dans tes bras, au réveil de tes

             rêves l'air te rapporte la mémoire

             des vivants et des morts

             et le cœur noir des anémones     

             de ceux qui croisent ton feu

             reste celui d’une éternelle passionnée

             chérissant le moindre signe du désir

             au gré du rythme de sang,

             monter, descendre à la verticale,

             reprendre les douceurs qui passent,

             à l'intérieur,  l'enfance de la poésie

             n'est-elle pas un lever de soleil ?

     

     

    Un merci chaleureux aux autres marcheurs-lecteurs : Danielle Larcena, Elena Berti, Benoist Magnat, Anny Cat, Henri Tramoy, Lutz’R Ann, Wianney, Luc Rouault, Daniel Gressier... 

     

     

    Benoît Magnast.jpg

     

                                                                     Benoist Magnat, l'admirable

     

     

     Rendez-vous est déjà pris le 14 mai prochain, dans le "miroir des aigles" du Mont Ventoux. Entre semelles d’herbe et oxymores pèlerins, il y sera question d’ascension, évidemment…

     

     

    Merci aux photographes qui se reconnaîtront dans cette note.