UA-156555446-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Intervalles - Page 10

  • Samedi 16 janvier : VEILLÉE POÉTIQUE AUTOUR DU FEU AVEC LE SCRIPTORIUM

    J’ai été braise
    disait la cendre,
    je n’y comprends rien.

    Eugène Guillevic, Echos

     

    photo cheminée.jpg

     

    Le feu fait un classement : d’abord toutes les flammes se dirigent en quelque sens…
    […]
    Puis, tandis que les masses contaminées avec méthode s’écroulent, les gaz qui s’échappent sont transformés à mesure en une seule rampe de papillons.

    Francis PONGE, Le Parti pris des choses

     

     

    Nous nous rassemblerons autour d’un feu de cheminée chez notre amie Isabelle PELLEGRINI, à Plan de Cuques.

     

    Au programme :

    - 18h : Point sur le Scriptorium en ce début 2016-Les nouvelles indispensables (les rendez-vous, le fonds du Futur antérieur…)

     

    - 18h30 : Lecture en tous ses états (seul ou à plusieurs voix - textes choisis) de l’ouvrage ACCORDEZ ON que nous avons fabriqué en décembre. Chacun est invité à proposer une lecture inventive d’une partie du poème « Accordez on ». Temps d’intervention 3 minutes. Ce sera l’occasion de développer des formes de lectures à voix haute.

     

    - 19h : FEU sur les poèmes - Le thème du Feu sera le fil conducteur des écrits que chacun apportera. Selon la tradition de nos intervalles, vous pouvez apporter 1 texte d’auteur + 1 texte de création personnelle.

     

    Un repas tiré du sac sera partagé lors de la Veillée. On espère une répartition spontanée sucré/salé et la présence de boissons de saison...

     

    Le lieu : Les Adrets, chemin des Monts blancs, 13380 Plan-de-Cuques.

    Un certain nombre d’entre vous connaissent.

    Pour les autres, Isabelle (pellegrini.i@free.fr) vous fournira des explications plus précises.

    Co-voiturage vivement préconisé.

     

    Pour faciliter l’organisation de cette rencontre, merci de  confirmer votre participation, avant le 14 janvier : poesiescriptorium13@gmail.com

     

    Rappel: l'adhésion au Scriptorium est de 40 euros par an (chèque bancaire à l'ordre du Scriptorium). Toute personne peut sur demande participer gratuitement à une rencontre durant l'année.

     

     

  • UN TOUR DE PISTE AVEC LES FOLIES DU MONDE

    LA RENCONTRE « INTERVALLE » sur les Folies du Monde s’est tenue ce samedi 7 décembre après-midi.

     Failles de l’esprit, débordement, folie douce,  mots ruptures : l’écriture a bien des choses à dire aux déchirements qui traversent notre temps comme notre vie personnelle.

    À chacun de tracer à l’encre sa diagonale du fou plus ou moins zigzagante…

     Autour de la table du jour, nous étions une dizaine de fervent-e-s pour explorer un peu de ces voix déchirées, de ces paroles qui tournoient, de ces regards aux prises avec le chaos. 

     

    HieronymusBosch La pierre de folie.jpg


    Lire la suite

  • LES FOLIES DU MONDE du côté des scripteurs

     

    Ci-après, quelques contributions recueillies sur le thème du jour. 

    Intervalle prolifique de ce 7 décembre où il fut aussi question des naufragés de Lampedusa, du corps de Toutânkamon, de la boîte de Pandore, de Fernando Pessoa sortant la nuit sous ses lunettes noires, d'Andrée Cheddid loin des berges stridentes, sans oublier l'Annonce faite à Marie donnée par la Compagnie de l'Égrégore.

     

                                                                   * 

     

    SNB11283 - copie.JPG



    à Ossip Mandelstam

     

                                             Je marche


    Je marche

    Pieds à pieds

    Les pieds nus

     

    Vers ce ciel

     

    Sur une échelle

     

    Aux multiples barreaux ornés de poignards

     

    Une lourde pelisse à mes épaules

    Rejetant loin

    Ce siècle fauve

    L’odeur fauve

     

    Le cadavre de la raison

     

     

    NICOLAS ROUZET

     

     

    *

     

    SNB11284 - copie.JPG


     

    S'asseoir, debout, marcher

     

    S'asseoir, debout, marcher.

    Cela fait un certain temps déjà que bruissent autour de moi mondes et contredanses. Je le sais quand mon front s'alourdit, quand s'affirme avant toute autre chose le sentiment de chute. Je me repère alors aux yeux de cette femme, qui valse seule et qui, tour après tour, semble dicter ma conduite de son regard direct.

     Elle n'existe pas ! Elle n'existe pas ! Je dois frotter fort mon front de mes mains ; je dois circonscrire ce petit mal avant de trébucher les pieds gourds de peur.

     Cela passe par l'exploration minutieuse des recoins, le soin apporté au remue-ménage. Quelle est cette question qui se pose sans cesse, revient, s'oublie, revient, s'oublie mais laisse son souffle déposé un peu partout ?

     

    De part et d'autre du clos

    Qu'est-ce que mon regard ? Dois-je lui confier mon abord des choses ? Dois-je le penser comme un élément nécessaire du mystère ?

     

    Je vais mon chemin. Je lis. Je parle. J'écris. Je mange de bons petits plats. J'aime. Je n'aime pas. J'entre. Je sors. Je suis ému.

     

    Qu'est-ce qui est vrai ? Je questionne chaque lueur. Je questionne jusqu'au battement de mon cœur. Puis j'oublie.

     

    Le point focal décide du constat. Rien n'existe si je ne le sais, si je ne le prends par l'œil, si je n'incise la scène et l'arrière-rideau, soumis à l'impression et à son excision, dans l'écartèlement du cerveau.

     

     Achevé sous un cèdre

    Toujours au pied du mont. L'écume jaune preuve d'échec. Nulle eau ressurgie du gouffre. Serai-je proie  au gré des fauves ?

     

    Sur la crête, l'abrupt noir d'arbres mis en frontière, l'azur propice au rapt.

     

    A l'instant, je suis aigle. Le vaste espace et ses vertiges sont envolées  sauvages.

     

    Belle illusion. Nécessaire illusion. Aigle ou simplement homme serein, savoir le croire par instants. S'échapper du trop vrai, du trop cru, de l'addition strictement sue.

     

    Je viens de terrasser tout un jardin. Le vent, doux, joue avec les herbes encore vivantes. Un fond d'eau dans la bouteille évoque toute source.                                                         Pourquoi ces roses-là sont-elles  si rouges ?

     

                                                                           OLIVIER BASTIDE

     

     

    *


     

    IMG_1299.jpg

     

     

     

     

    La vocation du fou

     

    Ô vous, tireurs de biais, honorez-le. À lui seul, l’honneur des astigmates !

     

    Au pays du bizarre,  la reine volontiers le dépêche.

    De naissance et pour la fin du jeu,  il tracera ses lignes, corridor  tout en blanc, corridor tout en noir, comme le sort l’aura jeté.

     

    Destin voué. On ne métisse pas la folie, on la traverse de bord en bord.

     

    Un fou n’en cachera jamais un autre.

     

     

                                                                DOMINIQUE SORRENTE

     

                            ( extrait de Le Jeu d’échecs et du mat, Pays sous les continents, MLD, 2010)

    Toit de Dunkerque 1.JPG