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Intervalles - Page 13

  • Intervalle de rentrée

     

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    L ’assemblée générale annuelle de l’association LE SCRIPTORIUM

    se tiendra le SAMEDI 3 SEPTEMBRE à 10h00

    à la Maison des Jeux des Catalans, boulevard Cieussa, 13007 Marseille.

     

    Selon l’usage consacré, les libations feront suite aux échanges au cours d’un déjeuner ‘pique-nique’ tiré du sac (merci à chacun d’apporter sur la table commune un plat et une boisson de son choix).

     

    L’après-midi de 14h à 17h sera consacré au partage poétique lors de l’INTERVALLE de rentrée dont le thème est : Moissons d’été et chant des  sirènes.

     

    Comme à chaque fois, nous sollicitons des participants deux contributions, la première, personnelle, pouvant être poème(s), fiction brève, chanson(s) ou autres de nature poétique), la seconde, consistant en un ou plusieurs texte(s) d’auteur(s)  en rapport avec le thème, que vous souhaitez partager avec les autres scripteurs.

    La gratuité est de règle pour une première participation-découverte des nouveaux venus.

     

     

    Cormoran.jpg

     

     

     

    depuis la mer s’amasse une confusion d’hommes

    cloués aux

    lois pareilles à celles du premier cri

     

    mêmes gouffres de temps

    sertis d’or et de mythes

     

    mêmes consolations

     

    les astres sans cesse

    accouchent casques héroïques et bouches d’enfer 

    vides

     

    ensemencés

    où l’on croît

    d’avenir et d'ailleurs

     

     

    effondrements contraints

     par la langue fragile

    gravée

     

    infini 

     

    grands oiseaux d’équinoxe

    au bec dévasté de désirs

     

     

    Jos ROY 

     

     

     

  • Au lendemain d'une escapade

    C’était le Scriptorium aux champs

     

     

    Avec : Dominique Sorrente, Olivier Bastide, Valérie Brantôme (Le Scriptorium), Angèle Paoli (revue en ligne Terres de femmes & Le Scriptorium), André Ughetto (revue Phoenix-Poieo-Le Scriptorium), Henri Tramoy (revue Soleils et cendre), et notre hôte, Sylvie Durbec (la Petite Librairie des champs)

     

    Matin Au fil de l'eau, dans l'Intervalle de Printemps

     

     

    Boulbon3d.jpgDe l’eau coule déjà sous les ponts. L’escapade du Scriptorium dans les abords du Rhône, vergers du pied de la Montagnette, au lieu-dit du Moulin Brûlé, hôte de la Petite librairie des champs, commune de Boulbon, est terminée, la poésie en bien commun.

     

    Quelques jours plus tard,  le mistral rudoie les cannes et les piétons. Chacun en sa maison. Je ne sais ce que font mes compères d’hier. Dominique Sorrente se repasse peut-être le film de la journée ; d’abord, l’Intervalle de Printemps Au fil de l'eau. Nous avions plaisanté ensemble des craintes de « basses eaux » pour le public ; l’eau était de bon niveau, puisque nous étions une vingtaine pour la caravane déambulatoire dans les rues du village, accompagnés d’un facteur-joueur de limonaire, d’un Saint-Christophe, les pieds pris dans l’eau-pierre symbolisant les inondations récurrentes dues aux crues du Rhône, des murs majestueux du château médiéval, d’une étape dans un jardin miraculeux à flanc de colline, d’un Boulbonnais saluant Sylvie Durbec durant une lecture, et sans doute de quelques chats…

     

     

    Boulbon4.jpgCe jour, Henri Tramoy (en photo ci-contre) m’a écrit son plaisir d’une journée de poésie en « empathie et complicité » ; Valérie a sans doute entamé la nécessaire mise en ligne mémorielle du moment ; Angèle a repris, j’en suis certain, son travail de revuiste inlassable. André, qui nous avait rejoints l’après-midi pour le débat Poésie, vous avez dit collectif ? s’est dit heureux et doit déjà se relancer pour d’autres aventures…

     

     

     

     

     

     

     

    *

     

     

    "Poésie, vous avez dit collectif ?" :  Après-midi - débat

     

    D’emblée, je questionnai l’idée de collectif comme une condition nécessaire de l’existence de la poésie aujourd’hui, enfin m’y essayai-je ; nous étions après la pause pique-nique… Et dans le même mouvement, je relativisai  l’hypothèse en avançant que toute activité de création peut sembler assujettie  à un égal impératif.

    En effet, si l’artiste, la plupart du temps, crée dans un cadre solitaire, cette solitude  est écornée par des tentatives de création partagée, assez fréquemment ; plus fondamentalement, tout art n’a de sens que dans un lien social comme source et réceptacle de l’œuvre. Le cadre, poétique, du débat, aurait donc pu paraître de maigre pertinence, à quiconque aurait préféré élargir la réflexion au contexte artistique général. Mais nous étions fervents-férus de poésie, tenions nos poètes-débatteurs ; il nous restait donc à bien vouloir considérer notre débat dans son cadre particulier, celui d’une rencontre entre cinq expériences, celles du Scriptorium, et de ses invités, l’association Poieo de l’Isles-sur-la-Sorgue, de la revue Phoenix,  de la revue Soleils et cendre, de la revue en ligne Terres de femmes.

    Boulbon18.jpg

     

    Autour de la table, il y avait maintenant une bonne trentaine de convives, connus, Hélène Sanguinetti, Paul de Brancion (que me pardonnent ceux,/qui tout autant connus /restent ici anonymes /de moi seul méconnus…), inconnus (Ô vous mes frères inconnus / qui comme moi parlez/ mais n’êtes point connus…), tous attentifs, réactifs parfois, aux propos, questions et réponses échangés entre les principaux protagonistes :

     

    -          le Scriptorium, ou un poète explorateur des possibles rencontres poétiques, Dominique Sorrente, et un collectif se redéfinissant lors de chaque événement (ce 14 mai, cinq membres), afin de faire vivre la poésie de la manière la plus sensible ;

    -          les Solicendristes et Soleils et cendre, un groupe de poètes au service de l’écriture poétique dans le sens politique d’une appropriation de la création par tous ;

    -          Poéïô un collectif associé d’artistes et d’amateurs de poésie partageant leur passion au fil de moments divers, riches et conviviaux ;

    -          Terres de femmes, une femme, Angèle Paoli, souveraine des mots, deux hommes aux manettes informatiques (Yves Thomas) et photographiques (Guidu Antonietti Di Cinarca), pour un trio revuistique au sein d’un extraordinaire réseau virtuel et humain

    -          Phoenix*, fille d’«autres suds», parvenus grâce à un collectif de rédacteurs et de poètes têtus oeuvrant pour l’une des plus belles revues françaises.

     

    Alors, Poésie, vous avez dit collectif ? Oui, mais de manières bien différentes comme l’exposent ces cinq projets, tous aussi ambitieux et exaltants, tous aussi parfaits, c’est-à-dire absolument tendus vers leur objectif. Le collectif, tel qu’il se précise chez chacun, en est le moyen et la conséquence.

    Ainsi que je le soupçonnais d’entrée, cela n’est peut-être pas le propre de la poésie, mais plus le propre de toute activité à dimension sociale. Le poète n’existe que dans son rapport au monde ; il est en son sein et, partant de là, se doit de faire partie d’un groupe, d’une action, d’un projet, d’un collectif plus ou moins structuré, large, restreint, fermé ou variable, qui l’accepte, qui lui donne sens, qui le tienne en vie….

    Vivent les poètes et la poésie !

     Olivier Bastide

     

    * Phoenix, héritière de la revue Autre Sud, elle-même dans la suite de Sud.

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    • Album – photo de la rencontre ICI

    • Voir aussi Poèmes Au fil de l’eau

    • Légende des illustrations ci-dessus :  

      1-  Cohorte poétique par les rues de Boulbon & le Capt’ain Dominique Sorrente 

      2-   Henri Tramoy lisant devant la bibliothèque

      3-   À la Petit Librairie des Champs : autour de la table, de G. à D., Angèle Paoli, Dominique Sorrente, André Ughetto, Henri Tramoy, Olivier Bastide

       

       

     

  • Retour sur terre

     

    Chat-poète.jpgLa rencontre intervalle d'automne ELÉMENT TERRE s'est déroulée le 27 novembre dernier à la salle Tempo-Sylvabelle à Marseille.

     

    Avant d'entrer dans l'heure du Feu (prochain rendez-vous du Scriptorium en janvier), retour sur ce moment et quelques morceaux choisis.

     

    Un intervalle ? Ce n’est pas un atelier, ni une conférence, ni une simple lecture. Mais plutôt un moment à part, prélevé sur la vie quotidienne, fait de partage et d’interactivité où les textes se croisent et se répondent. La rencontre de ce samedi 27 novembre, dans la salle Tempo-Sylvabelle, s’inscrivait  dans le cadre d’un cycle consacré aux éléments, où il était question de «terre». Près d'une quarantaine de participants, dans un bel éventail de générations, avait pris place autour de la table des scripteurs. Comme à chaque fois, l’intervalle a misé sur l’équilibre entre création et transmission, expressions des voix présentes ou représentées, et textes d’auteurs, nourrissant des échanges d'une belle richesse, entre humour, sérieux et émotion.

     

     

    L’élément terre, medium de la rencontre, a pu ainsi se décliner en différents itinéraires : terre immédiate et secrète, enfouisseuse et nourricière, sédentaire et nomade, stable et tremblante,  surface et profondeur.  Terre déclinée de mille manières, où il fut question de musique, d'art, de traduction littéraire et de rythme, sans oublier la part d’inconnu qui détermine aussi notre relation à l'élément. On a pu entendre Martial Teboul, à travers deux extraits d'une série de vingt textes dédiés à la terre, scandant ses appels du « je » intime,  Leonor Gnos, en phrasé musical d'un poème-prière, en alternance de ton avec "La terre est couleur marron" de Christophe Tarkos, Patrick Druinot dans son évocation du voyage de l'ombre vers la lumière, Thérèse Basse, contant une légende navajo, chant de "L'esprit de la terre"et Philippe Deniard dans un sonnet dédié à la terre généreuse du cultivateur.


    Florence  lit 2.JPGAux côtés des scripteurs se sont jointes au partage des voix nouvelles, comme celles de Florence Gamet prêtant sa latinité à la version originale du poème "La terre" (1) de Pablo Neruda, en écho à Dominique Sorrente pour la version française, Michel Tabau dans sa lecture et sa traduction d'un poème d'Heinrich Lerch, Daniel Labedan, en approche de Terre sous l'angle de l'humanité et de la modernité, et retransmettant la voix singulière de Sophie G. Lucas (2). Entre autres îlots de poésie,  Thérèse Defresne emmenait l'assemblée vers l'horizon de la Grèce et Brigitte Lemaire-Sicre modelait ses mots autour du travail du potier.

     

     

    À mi-parcours, Marien Guillé proposait une création originale en compagnie de Mathilde Audin, performance entre lecture et mouvement, à partir de ses mots en consonance avec ceux de l'écrivain Dominique Sampiero.

     

    Les absents avaient aussi leur place, dans cette tradition instaurée du groupe qui veut que le partage de parole s'étende aux scripteurs hors les murs, confiée à la voix des présents, donnant à entendre les compositions d'Angèle Paoli, d'Olivier Bastide, de Françoise Donadieu. Une façon pour de nouvelles voix aussi de transmettre les mots d'amis inconnus.

     

    Groupe intervalle Script 2 automne.JPG

     

     C’est la terre.

     ne lui demandez rien de plus, avait annoncé le poème de Dominique Sorrente.

     

     

    Après trois heures pleines de ces paroles croisées, l’intervalle se refermait, convaincu de la fertilité à vivre à plusieurs l’humus, toujours remuant, qui ici, « entre gouffre personnel et jubilation de nommer » s’appelle poésie.

     

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     Album-photo de la rencontre en cliquant sur l'image du chat-poète : 


    • (1) P. Neruda, extrait du recueil Les vers du capitaine 
    • (2) Moujik Moujik, Sophie G. Lucas (Éditions des États civils, 2010)
    • Quelques poèmes de la rencontre ICI